Montréal, le 20 février 2023. – La Fédération des syndicats de l’action collective (FSAC-CSQ) et son Syndicat de l’action collective – région Montréal (SAC-MTL-CSQ), affiliés à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), se réjouissent de la décision rendue récemment par le Tribunal administratif du travail (TAT), qui a ordonné à l’organisme Accueil liaison pour arrivants (ALPA) de réintégrer une employée qui avait été congédiée pour activités syndicales.

Ce congédiement est survenu à la suite de la décision de la majorité des employés de se syndiquer. Un choix jugé inacceptable par la directrice générale, Marie-Laure Konan, qui a réagi par le congédiement de la représentante syndicale en prétextant l’abolition de son poste. Un geste patronal d’autant plus odieux que l’employée était enceinte au moment de son congédiement, situation que connaissait la directrice générale d’ALPA.

Congédiement illégal

Le SAC-MTL-CSQ a déposé rapidement une plainte devant le TAT, plaidant que ce qui était présenté comme une abolition de poste par l’employeur constituait plutôt une forme de représailles pour activités syndicales et, donc, un congédiement illégal en vertu du Code du travail.

La juge Maude Pepin Hallé n’a prêté aucun crédit à la version de l’employeur, dont sa directrice générale, Marie-Laure Konan, qui prétendait que la fin d’emploi de la salariée résultait d’un licenciement motivé uniquement par des raisons financières et organisationnelles. La juge précise que ces raisons « sont avancées comme prétexte pour camoufler le fait que sa participation à la campagne de syndicalisation est une des causes de cette fin d’emploi ». Il s’agit donc d’un congédiement illégal que l’employeur tente de camoufler sous de faux prétextes.

Après avoir entendu les parties concernées, le Tribunal donne donc entièrement raison au Syndicat, blâme sévèrement l’ALPA et sa directrice générale, Marie-Laure Konan, pour ce congédiement injustifié et leur ordonne de réintégrer sans plus tarder l’employée concernée parmi le personnel. L’employeur se voit également ordonné de verser à l’employée la somme perdue en salaire et autres avantages depuis le jour du dépôt de la plainte, soit le 27 juillet 2022.

Climat de travail difficile et négociations en cours

Mentionnons, d’autre part, que le climat de travail demeure très difficile chez ALPA. En effet, le Syndicat a constaté que l’employeur continue de gérer de manière unilatérale et de façon arbitraire. Pas moins de 24 salariés ont d’ailleurs quitté leur emploi en moins d’une année et plusieurs d’entre eux attribuent leur départ à une gestion qu’ils jugent autoritaire et incompétente.

Le congédiement illégal de notre collègue Julie Félix s’inscrit dans une entreprise plus vaste de guerre contre le Syndicat. D’ailleurs, la juge du TAT considère fort plausible que la directrice générale se soit sentie « trahie » à la suite du dépôt de la requête en accréditation.

Il est par ailleurs inconcevable qu’un organisme de défense des droits des personnes nouvellement arrivantes et réfugiées, qui doit essentiellement favoriser leur intégration, brime les libertés fondamentales des travailleuses et travailleurs de son propre organisme.

Le Syndicat de l’action collective – région Montréal salue le courage des nombreuses travailleuses et travailleurs d’ALPA, eux-mêmes majoritairement issus de l’immigration, de s’être prévalu de leur droit d’association syndicale. De par leur choix, ces derniers contribuent à lutter contre la gestion verticale et abusive qui gangrène de plus en plus d’organismes communautaires et participent à rendre notre société plus juste.

Des négociations sont également en cours entre le Syndicat et l’employeur pour parvenir à s’entendre sur une première convention collective pour les salariés. Un conciliateur a d’ailleurs été nommé au dossier.