Le SIISNEQ-CSQ, l’APTS et le SESB-CSQ, ainsi que le député de Jonquière à l’Assemblée nationale du Québec, Sylvain Gaudreault, de même que divers organismes du milieu, sonnent l’alarme et appellent la population à se mobiliser pour exiger du gouvernement Couillard qu’il garantisse le maintien intégral de la mission actuelle et des services du CSSS de Jonquière.

Saguenay, le 30 novembre 2014. – Rendus inquiets par le projet de loi no10, les syndicats représentant le personnel du Centre de santé et de services sociaux de Jonquière, soit le Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ), l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) et le Syndicat des employés et employées du secteur bureau (SESB-CSQ), ainsi que le député de Jonquière à l’Assemblée nationale du Québec, Sylvain Gaudreault, de même que divers organismes du milieu, sonnent l’alarme et appellent la population à se mobiliser pour exiger du gouvernement Couillard qu’il garantisse le maintien intégral de la mission actuelle et des services du CSSS de Jonquière.
Présidente du SIISNEQ-CSQ et porte-parole des syndicats représentant le personnel, Nathalie Savard soutient que le vent fortement centralisateur et dominateur qui souffle à Québec, sous la férule des Philippe Couillard et Gaétan Barrette, a fait renaître les pires craintes, que l’on croyait disparues, pour l’avenir du Centre hospitalier de Jonquière.
« Nous avons dû mener une dure bataille au milieu des années 1990 pour sauvegarder notre hôpital. Près de vingt ans plus tard, l’avenir du CSSS de Jonquière est encore plus menacé alors que nous sommes dirigés par un gouvernement qui a décidé d’imposer l’austérité à tout prix en procédant à des coupes aveugles, sans tenir compte des particularités locales », explique Nathalie Savard.
Un projet de loi qui pourrait relancer les guerres de clochers
La leader syndicale a peur qu’après avoir réussi à rendre praticable la complémentarité entre les établissements de santé dans la région, la volonté de Gaétan Barrette de chambarder les structures vienne réveiller d’autres « volontés centralisatrices », qui sommeillaient encore jusqu’à tout récemment.
« Au milieu des années 1990, la population de Jonquière et des municipalités environnantes est passée près de perdre son hôpital de soins généraux, au profit du centre hospitalier régional. L’harmonie entre les établissements avait été recréée et nous voyons depuis des années des médecins issus des hôpitaux de Chicoutimi et d’Alma venir travailler à Jonquière. Malheureusement, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, avec son projet de loi no10 est en train de relancer de plus belle les guerres de clochers entre les trois villes », prévient Nathalie Savard.
Des questions troublantes pour Jonquière
Les syndicats du personnel du CSSS de Jonquière soutiennent que le remplacement de l’agence régionale de santé et de services sociaux par un Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) n’augure rien de bon pour Jonquière. « Le ministre a beau dire qu’il n’y aura pas de fermeture, cela ne veut pas dire que tous les établissements conserveront la même offre de services, surtout que la région n’aura plus un mot à dire dans la prise de décisions. Et c’est ça qui est inquiétant. Le Saguenay–Lac-Saint-Jean va-t-il conserver ses cinq blocs opératoires ? Dans un contexte d’austérité et de coupes aveugles, le bloc opératoire de Jonquière a-t-il encore un avenir situé qu’il est entre ceux de Chicoutimi et Alma ? », questionnent les syndicats.
Des jeux de coulisses qui recommencent
Les syndicats disent voir déjà poindre des jeux de coulisses afin de revoir la distribution de l’offre de services à l’intérieur de la région.
« À ce jeu-là, Jonquière est sorti plus souvent qu’autrement perdant. Notre CSSS a perdu au fil des ans ses services de gynécologie, de pédiatrie et d’obstétrique, ainsi que des lits de chirurgie hospitalisée. Encore récemment, au point de service du CLSC situé à St-Ambroise, on a procédé à des coupures de services. Un cas concret : madame Tremblay, 83 ans, à mobilité réduite qui habite à Saint-Ambroise, doit maintenant se déplacer à Jonquière pour ses prises de sang hebdomadaires. Nos inquiétudes sont donc pleinement justifiées » a déclaré Lynn Brie, représentante de l’APTS.
Inquiétudes particulières chez les personnes retraitées
Pour sa part, la section régionale de l’Association des retraitées et retraités de l’enseignement et des autres services publics du Québec (AREQ-CSQ) ajoute que les personnes âgées, qui constituent plus de 16 % de la population desservie par le CSSS de Jonquière, risqueraient d’être particulièrement pénalisées par une diminution de services.
« Il n’y a pas qu’auprès du personnel que le projet de loi no10 crée de l’insécurité. C’est vrai également au sein de la population. Faut-il rappeler que le CSSS de Jonquière assure des soins de santé généraux, dont des services d’urgence, à une population de 64 700 personnes ? L’an dernier seulement, on a enregistré près de 30 000 visites à l’urgence. La fermeture du service à Jonquière aurait de graves conséquences pour la population et risquerait de créer des engorgements dans les services d’urgence des autres établissements » a déclaré madame Francine Tremblay de l’AREQ-CSQ.
« Par exemple, madame Simard se demande si elle pourra avoir son soutien à domicile après le 1er avril 2015. Il n’y a rien à ce sujet dans le projet de loi. Ce sont des milliers de personnes, plus vulnérables et moins mobiles, qu’on obligerait à parcourir de plus longues distances pour recevoir des soins. Ce serait inacceptable et ces gens ont besoin d’être rassurés », revendique la présidente régionale de l’AREQ, Francine Tremblay.
Insécurité au sein de la population
Ces inquiétudes sont également partagées par le député de Jonquière à l’Assemblée nationale, Sylvain Gaudreault. « Je suis inquiet pour notre hôpital, pour sa mission ambulatoire et ses missions régionales, pour nos services de premières lignes. Inquiet pour les structures de concertation locales et pour nos organismes communautaires. Inquiet pour les citoyens de Jonquière, pour l’accessibilité aux services. Inquiet pour la représentativité des citoyens, pour la participation à nos instances démocratiques. Inquiet pour des projets que nous souhaitons tels que la rénovation de l’urgence de Jonquière. Il faut aussi rappeler que le CSSS de Jonquière, c’est 1500 emplois à Jonquière, c’est majeur pour la vitalité de notre milieu » a déclaré le député.
Le ministre Gaétan Barrette interpellé
Les syndicats, les organismes sociocommunautaires, l’AREQ, et le député de Jonquière demandent donc au ministre de la Santé et des Services sociaux de confirmer, le plus rapidement possible, la mission actuelle du CSSS de Jonquière et d’assurer le personnel et la population qu’il n’a pas l’intention d’ordonner des changements de services à Jonquière. Faute de quoi, ils préviennent Gaétan Barrette qu’il va les trouver sur son chemin et qu’ils vont se battre jusqu’au bout pour défendre le maintien des services au CSSS de Jonquière, au nom du droit fondamental de la population à conserver tous nos services accessibles à proximité au CSSS de Jonquière.
Finalement, les intervenantes et intervenants profitent de l’occasion pour réclamer une fois de plus le retrait du projet de loi no10 puisqu’il ne règlera en rien les problèmes du réseau de la santé tels que l’accès à un médecin, la réduction des délais d’attente à l’urgence, l’accessibilité aux soins et services et la diminution des listes d’attente pour les chirurgies.
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