Montréal et Mistissini, le 4 juin 2024. – Des dizaines de travailleuses et de travailleurs du réseau de l’éducation travaillant pour les commissions scolaires Kativik et crie manifestent aujourd’hui leur exaspération devant la lenteur du processus de négociation. Des rassemblements ont lieu devant le siège social de la commission scolaire Kativik, à Montréal, de même que devant les écoles, les centres et le siège social de la commission scolaire crie.

Si, pour l’ensemble du personnel du réseau partout au Québec, les textes finaux des ententes sont sur le point d’être finalisés, pour les quelque 2 000 travailleuses et travailleurs du Nord (personnel enseignant, de soutien scolaire et professionnels), il n’y a toujours pas d’entente pour le renouvellement des conventions collectives du Nord, et les négociations se poursuivent.

À la veille des vacances d’été, ces rassemblements visent à envoyer un message clair aux deux commissions scolaires et donnent donc le ton de ce à quoi pourrait ressembler la prochaine rentrée.

Les représentants des trois syndicats concernés présents lors des deux rassemblements font valoir que, pour que les discussions progressent, encore faut-il que la partie patronale donne des mandats aux tables de négociation. Ils déplorent que rien n’avance au-delà de l’intégration des ententes du Sud. Or, c’est précisément sur les particularités du Nord que les échanges achoppent.

Ce n’est pas la première fois qu’une telle situation se produit. En 2015 et en 2021 aussi les négociations s’étaient étirées pendant des mois après la conclusion de celles de l’ensemble du Québec. Les représentants indiquent aussi que les enjeux de pénurie de personnel sont tout particulièrement criants et exercent une pression immense sur le personnel en place et affectent la qualité des services. Et ce n’est certainement pas en étirant les négociations et en pénalisant le personnel qu’il sera possible d’attirer et de retenir davantage de travailleuses et de travailleurs au Nord. Pire encore, une disparité de traitement pourrait pousser certains à quitter vers un centre de services scolaire au Sud.

Les travaux piétinent toujours aux six tables de négociations du Nord, tant chez le personnel enseignant, le personnel de soutien scolaire que les professionnels de l’éducation. Quatre tables sur six sont actuellement en processus de conciliation ou de médiation depuis plusieurs semaines.

Citation

« Ce qu’on veut, c’est que ça bouge aux tables! Nous sommes prêts à accentuer la mobilisation et les moyens de pression s’il le faut, et ce, dès la rentrée. Aujourd’hui, c’est toute l’impatience des membres que nous portons aux deux commissions scolaires pour qu’elles comprennent que ce petit jeu a assez duré. Impossible de ne pas relever le fait que ce soit franchement dommage d’en arriver là, une fois de plus, avec les négociations du Nord. Cette lenteur, dans le processus de négociation, crée des disparités et deux catégories de travailleuses et de travailleurs. Pour nous, ce n’est tout simplement pas acceptable. Les collègues qui travaillent au Nord ne sont pas des travailleuses et des travailleurs de seconde zone. Et la population du Nord mérite le même traitement que le reste de la population québécoise! »

  • Tuniq Makiuk, Association des employés du Nord québécois (AENQ-CSQ)
  • Pier-Guy Taillefer, Syndicat du personnel professionnel de l’éducation du Nunavik et de l’ouest de Montréal (SPPENOM-CSQ)
  • Tarek Khazen, Association des employés du Nord québécois (AENQ-CSQ)
  • Annie Chartier, Syndicat des professionnelles et professionnels en milieu scolaire du Nord-Ouest (SPPMSNO-CSQ)