S’appuyant sur le dernier rapport rendu public par la protectrice du citoyen, les leaders syndicaux du SISP interpellent l’ensemble des élus siégeant à l’Assemblée nationale.

Québec, le 2 octobre 2013. – S’appuyant sur le dernier rapport rendu public par la protectrice du citoyen, les leaders syndicaux du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) interpellent l’ensemble des élus siégeant à l’Assemblée nationale, tous partis confondus, pour qu’ils s’engagent à défendre le maintien des services à la population et à condamner toutes les compressions budgétaires les mettant en péril, en plus de demander une rencontre dans les plus brefs délais avec le ministre des Finances, Nicolas Marceau, pour faire le point sur la situation.
À l’occasion de la tenue de l’assemblée générale du SISP à Québec, la porte-parole du SISP, Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), accompagnée de Lucie Martineau, présidente du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), de Carolle Dubé, présidente de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) et de Richard Perron, président du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), a tenu ce matin une conférence de presse pour réclamer un engagement ferme des parlementaires à l’égard de la défense des services publics.
Les leaders syndicaux soutiennent que le sérieux avertissement lancé la semaine dernière par la protectrice du citoyen vient confirmer les nombreux témoignages de leurs membres œuvrant dans le secteur public. « Après les coupes budgétaires drastiques imposées au cours des dernières années dans tous les secteurs des services publics, le Québec a atteint un seuil critique où il n’est maintenant plus possible d’effectuer de nouvelles compressions sans affecter directement l’accessibilité et la qualité des services offerts à la population.  Le constat est clair : il n’y a plus de gras dans le système et l’ensemble des élus, à commencer par celles et ceux du parti au pouvoir, doit désormais en tenir compte », commente la porte-parole du SISP.
Une irresponsabilité partagée
Pour le SISP, il ne fait aucun doute que dans le contexte actuel, il serait irresponsable, tant pour le gouvernement que pour les partis d’opposition, d’ordonner ou de réclamer de nouvelles compressions budgétaires.
« Un gouvernement minoritaire ne peut être tenu seul responsable de ses choix budgétaires parce qu’il est beaucoup plus sensible aux pressions des partis d’opposition. Et malheureusement, ces derniers ne semblent jamais se satisfaire du niveau de compressions, quel qu’il soit, et usent de leur influence politique pour presser le gouvernement à faire un effort supplémentaire, sans égard aux conséquences sur les services publics », déplore Louise Chabot.
Un engagement ferme et responsable réclamé
Le SISP demande au gouvernement, de même qu’aux partis d’opposition, de s’engager à ne pas réclamer de nouvelles compressions sans avoir analysé auparavant leurs effets sur les services publics, et à y renoncer s’il est démontré qu’elles réduiront l’accessibilité et la qualité des services que la population est en droit de recevoir.
« La spirale des compressions dans laquelle se sont engagés tous les gouvernements, quelle que soit leur allégeance politique, au cours des dernières années, a fragilisé dangereusement nos services publics, notamment en ce qui a trait à la santé et à l’éducation. La Protectrice du citoyen affirme catégoriquement qu’aller plus loin dans cette direction serait irresponsable à l’égard des citoyennes et des citoyens, et particulièrement envers les plus vulnérables. Nous demandons donc aux élus de remiser leur couperet et de privilégier désormais la recherche de nouvelles sources de revenus pour permettre à l’État de rencontrer ses obligations », plaide madame Chabot.
Une rencontre avec Nicolas Marceau sollicitée
D’autre part, les leaders syndicaux sollicitent une rencontre dans les plus brefs délais avec le ministre des Finances, Nicolas Marceau, afin de faire le point sur le rapport de la Protectrice du citoyen. Le SISP rappelle que même des économistes proches du milieu des affaires commencent à s’inquiéter des conséquences des mesures d’austérité sur l’économie et préviennent qu’une nouvelle série de compressions pourrait amener le Québec en récession.
« Nous voulons sensibiliser et informer une fois de plus le ministre des conséquences réelles de ses décisions. Nicolas Marceau a une belle occasion de profiter de la mise en garde lancée par la Protectrice du citoyen pour se dissocier de ses prédécesseurs et gérer les finances du Québec en recherchant de nouvelles sources de revenus, plutôt qu’en imposant des coupures sans égard à leurs conséquences », conclut la porte-parole du SISP.
À propos du SISP
Le SISP regroupe 285 000 membres issus de quatre organisations syndicales (CSQ, SFPQ, APTS et SPGQ), dont la majorité provient des secteurs public, parapublic et péripublic. La mission première du Secrétariat s’articule autour de la défense et de la promotion des services publics offerts à la population québécoise. Par leurs actions concertées, la CSQ, le SFPQ, l’APTS et le SPGQ souhaitent favoriser l’accès à des services publics de qualité, et ce, sur l’ensemble du territoire québécois.