La grande majorité des infirmières membres de la FSQ-CSQ, affiliée à la CSQ, dont celles du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL-CSQ), désapprouve la volonté de l’OIIQ de rendre la formation universitaire obligatoire au Québec, à compter de septembre 2014, pour les futures infirmières et infirmiers.

Laval, le 17 mai 2012. – La grande majorité des infirmières membres de la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ), affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), dont celles du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL-CSQ), désapprouve la volonté de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) de rendre la formation universitaire obligatoire au Québec, à compter de septembre 2014, pour les futures infirmières et infirmiers.
Telle est la principale conclusion qui ressort d’une consultation menée au cours des derniers mois par la FSQ-CSQ auprès de ses membres portant sur la formation de la relève infirmière et dont les résultats ont été rendus publics aujourd’hui en conférence de presse.
Ainsi les résultats de l’enquête démontrent que 78 % des infirmières interrogées s’opposent à ce que l’on exige, d’ici 5 ans, un diplôme universitaire pour toutes les nouvelles infirmières. La majorité des répondantes (66 %) ne croit pas que la tâche des infirmières se complexifiera, d’ici 5 à 10 ans, au point que les connaissances et compétences acquises au niveau d’un diplôme d’études collégiales ne suffiront plus.
Un diplôme universitaire jugé non nécessaire
Autre élément important : une grande majorité des infirmières est d’avis que l’acquisition d’expérience fait davantage de différence que le niveau du diplôme. À ce sujet, 81 % des infirmières considèrent que l’expérience acquise au travail suffit toujours ou la plupart du temps pour actualiser leurs compétences et connaissances.
Dans cet esprit, les infirmières privilégient une bonification de la formation continue plutôt que l’imposition d’un baccalauréat pour assurer une mise à jour de leur formation. Elles sont 90 % de celles interrogées qui soutiennent qu’une formation continue est suffisante pour actualiser leurs connaissances et compétences.
Des professionnelles reconnues
De même, 96 % des infirmières mentionnent que leurs connaissances et compétences sont reconnues par les autres professionnels, alors que 78 % disent être invitées aux discussions de cas en équipe. De plus, 91 % d’entre elles précisent que leurs opinions cliniques de même que leur jugement sont tenus en compte lors de ces discussions de cas.
La majorité (67 %) ne croit pas que leur profession serait davantage reconnue par les autres professionnels si elle exigeait un BAC. Quant à la perception de la population, 82 % des infirmières ne pensent pas que leur profession serait davantage appréciée s’il y avait exigence du diplôme universitaire.
Un risque d’accentuation de la pénurie
Finalement, plusieurs infirmières interrogées considèrent que l’exigence d’un diplôme universitaire rendrait la profession moins attrayante auprès de la relève, ce qui risquerait d’accentuer la pénurie d’infirmières dans les établissements.
L’OIIQ invité à la prudence
À la lumière de ces résultats nettement contraires aux orientations de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, le président du SIIIAL-CSQ, M. Jean-François Caron, recommande à l’organisme de faire preuve d’une plus grande prudence avant d’aller de l’avant.
« Notre consultation confirme qu’il existe un fossé certain entre la position défendue par l’OIIQ, sensé parler au nom des infirmières, et l’opinion réelle des infirmières dans les milieux. J’invite donc les dirigeantes de l’Ordre à faire preuve d’ouverture et à écouter ce que disent nos membres. La précipitation dans un dossier aussi délicat est très mauvaise conseillère surtout que l’imposition de la formation universitaire risquerait d’aggraver une pénurie d’infirmières qui serait dommageable pour tout le monde », laisse tomber M. Caron.
Sensibilisation des ministres et de la population
Pour sa part, la présidente de la FSQ-CSQ projette d’ailleurs de rencontrer, au cours des prochains jours, les principaux acteurs dans ce dossier afin de les informer des résultats de la consultation et de les dissuader d’appuyer la position de l’OIIQ. Parmi ces acteurs se trouvent le ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc, ainsi que la ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne.
« Nous allons également faire une tournée dans certaines régions du Québec pour informer nos membres et sensibiliser la population sur ce dossier. L’orientation que préconise l’OIIQ pourrait avoir des conséquences trop sérieuses pour restreindre le débat. Nous multiplierons donc les démarches d’information et de sensibilisation pour permettre à nos membres et à la population de s’exprimer sur ce sujet », conclut Mme Claire Montour, présidente de la FSQ-CSQ.
Profils de la CSQ et de la FSQ-CSQ
La CSQ représente plus 190 000 membres, dont près de 130 000 dans le secteur public. La FSQ-CSQ représente près de 7 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et puéricultrices travaillant dans des établissements de tous les secteurs de la santé : centre hospitalier, centre de santé et de services sociaux (CSSS), centre de réadaptation, dispensaire, agence de la santé et des services sociaux, Héma-Québec et centre jeunesse.