Laval, le 25 janvier 2023. – Les membres du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL-CSQ) jugent leurs conditions de travail inhumaines alors qu’elles évaluent à une note de 5,3 sur 10 le niveau d’humanité de leur milieu de travail au Centre intégré de santé et de services sociaux de Laval (CISSS de Laval).

Le président du SIIIAL-CSQ, Déreck Cyr, profitera aujourd’hui de la tenue de l’assemblée générale des déléguées du Syndicat pour dévoiler les résultats d’un sondage mené, au cours des derniers mois, auprès des membres afin de connaître leur perception du niveau d’humanité de leur milieu de travail. Plus de 200 infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes ont répondu au questionnaire.

Plusieurs raisons sont invoquées pour expliquer ce manque d’humanité, parmi lesquelles on retrouve la pression, la surcharge, le mauvais climat de travail, l’organisation du travail déficiente, les horaires instables, le temps supplémentaire obligatoire (TSO) et les équipements désuets.

Importance de stabiliser les postes et les équipes de travail

Les répondantes au sondage déplorent également les mesures de conciliation famille-travail-études inadéquates, l’écoute insuffisante, le manque de temps pour faire un travail professionnel, le peu de soutien professionnel et le sentiment de valorisation déficient au travail. Mentionnons, d’autre part, que 74 % des répondantes ont mentionné l’importance des collègues et de l’équipe de travail comme éléments contribuant le plus au bien-être au travail.

Une donnée qui, selon Déreck Cyr, donne raison au SIIIAL-CSQ de presser l’employeur d’assurer une plus grande stabilité des postes et des équipes de travail. « Il faut absolument que le CISSS de Laval diminue radicalement son recours à la main-d’œuvre indépendante, qui alimente le sentiment d’iniquité et nuit à l’ensemble du personnel, s’il veut améliorer le climat dans les milieux de travail », prévient le leader syndical.

Des engagements de l’employeur non respectés

Déreck Cyr rappelle d’ailleurs que, contrairement à ce que prétend l’employeur, il n’a pas tenu son engagement de réduire le plus possible le recours à la main-d’œuvre indépendante et d’utiliser celle-ci pour combler les quarts de travail moins favorables de soir, de nuit et le week-end. « Lorsqu’il y a nécessité de remplacer à long terme du personnel de jour, on continue d’accorder à la main-d’œuvre indépendante ces quarts de travail plus favorables alors que nos propres membres sont astreints aux quarts de travail de soir et de nuit. »

Le président du SIIIAL-CSQ ajoute que le portrait que l’employeur brosse de la situation du TSO est lui aussi faussé. « Pour éviter de devoir demeurer au travail pour faire du TSO, nos membres se portent volontaires un mois à l’avance pour faire du temps supplémentaire. En réalité, elles demeurent obligées de faire du temps supplémentaire, mais, puisqu’elles l’indiquent à l’avance, on joue sur les mots et le temps supplémentaire est devenu, comme par magie, du temps supplémentaire volontaire. Mais l’impact néfaste sur la qualité de vie professionnelle et personnelle des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes demeure le même. Il faut cesser de jouer avec les mots. Notre système public de santé est en péril. Et il en va du droit à la santé pour toutes et tous », conclut Déreck Cyr.