Québec, le 28 mars 2017. – « Encore une fois, le gouvernement Couillard tente de nous faire croire que l’éducation est une priorité pour lui. Pourtant, les nouvelles sommes accordées en éducation sont nettement insuffisantes pour réparer les pots cassés », estime Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
L’éducation minimisée
L’augmentation de budget annoncée par le gouvernement est grossièrement gonflée. En fait, elle s’appuie sur une récupération des 134 millions de dollars qui n’ont pas été dépensés l’an dernier. Au net, c’est à peine 170 millions de dollars de plus cette année en éducation.
« Ce n’est rien, pour effacer les 850 millions de compressions des dernières années. Ce n’est rien à comparer avec l’augmentation de 446 millions des versements au Fonds des générations! », fustige la présidente. Elle ajoute que « l’ajout de quelque 1 500 postes pour venir en aide aux élèves en difficulté au préscolaire et au primaire est une mesure bienvenue. Cela représente un sérieux défi pour que le personnel soit en poste dès septembre prochain ».
La formation de la main-d’œuvre
Le gouvernement libéral a bien senti le consensus des participants au dernier Rendez-vous national sur la main-d’œuvre. Avec l’ajout de 44 millions, il s’engage dans la bonne direction, particulièrement concernant l’ouverture de la formation professionnelle offerte aux étudiantes et étudiants à temps partiel.
L’enseignement supérieur mitigé
Par ailleurs, l’enseignement supérieur ne reçoit que 4,2 % d’augmentation alors qu’encore là, d’énormes coupes ont miné les services aux étudiantes et étudiants, en plus d’obliger plusieurs établissements à faire diverses acrobaties pour répondre à l’obligation d’équilibre budgétaire.
La petite enfance méprisée
La leader syndicale dénonce « le peu d’intérêt pour le secteur de la petite enfance. Non seulement la hausse budgétaire proposée n’est qu’un maigre 0,2 %, mais elle n’accorde guère mieux qu’un faible 0,4 % au ministère de la Famille. On est très loin du compte en termes de priorité gouvernementale ».
La CSQ constate que l’effritement des services publics à la petite enfance se manifeste concrètement. Les transferts des enfants vers les garderies privées viendraient expliquer la diminution de 50 millions de dollars accordés aux services de garde publics en milieu familial.
La santé ne s’est pas améliorée
En santé, ce n’est certes pas les faibles 4,2 % d’augmentation qui permettront de combler les besoins toujours criants dans ce secteur. Les citoyennes et citoyens subissent les compressions sévères effectuées et les effets pervers vécus par les usagers.
Un budget qui laisse sur sa faim
Finalement, la centrale syndicale remarque que les choix ne sont pas aux bons endroits. La décision du gouvernement de rétroagir sur la taxe santé et d’augmenter de 22 % les versements au Fonds des générations n’aide en rien à renflouer les coffres de l’État. C’est un milliard de marges de manœuvre qu’on a détourné des services publics!
« Nous espérions une augmentation de 5 % pour l’ensemble des programmes. Le gouvernement avait les marges de manœuvre nécessaires pour réparer ses dégâts. Il a plutôt choisi d’injecter des sommes de manière extrêmement précaire », conclut Louise Chabot.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 dans le secteur public. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.