Société

Le SISP propose un plan permettant de récupérer 3,2 milliards pour mieux financer nos services publics

13 novembre 2012

À quelques jours du dépôt par le ministre des Finances du budget 2013-2014, le SISP rend public un plan qui permettrait à l’État d’aller chercher des revenus supplémentaires de 3,2 milliards de dollars, sans toucher au portefeuille de la classe moyenne et des plus démunis.

Le SISP propose un plan permettant de récupérer 3,2 milliards pour mieux financer nos services publics

Montréal, le 11 novembre 2012. — À quelques jours du dépôt par le ministre des Finances du budget 2013-2014, le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) rend public un plan qui permettrait à l’État d’aller chercher des revenus supplémentaires de 3,2 milliards de dollars, sans toucher au portefeuille de la classe moyenne et des plus démunis.

« Le nouveau gouvernement hérite d’un État affaibli par près d’une décennie de politiques néolibérales, indique la porte-parole du SISP, Louise Chabot. De plus, son statut minoritaire ne favorise pas la mise en œuvre de toutes les mesures contenues dans son programme. Nous tenons néanmoins à rappeler que les services publics, l’un des principaux vecteur de la redistribution de la richesse, ne doivent pas faire les frais de ce contexte plus difficile.  Les services publics sont indissociables du bien-être de la population. L’éducation, la santé, la sécurité, la protection de l’environnement doivent être financées adéquatement par des mesures fiscales progressives. Nous estimons qu’un financement adéquat ne va pas sans une gestion compétente des ressources financières et humaines de l’État, placées à l’abri des corrupteurs. »

Un plan pour allouer annuellement 3,2 milliards $ de plus à nos services publics

Le SISP est convaincu qu’il est possible de financer adéquatement les services publics sans étouffer davantage la classe moyenne tout en favorisant le développement et la croissance de l’économie québécoise. L’organisation intersyndicale s’est livrée à un exercice d’analyse dont les conclusions permettraient au gouvernement de renflouer les coffres de l’État de plus de 3,2 milliards de dollars par an. Le SISP propose 15 mesures regroupées sous trois thématiques [1] : mettre fin aux recours à la sous-traitance (567 millions $); adopter des mesures fiscales progressives (1,35 milliard $); effectuer un meilleur contrôle des coûts liés aux médicaments (1,29 milliard $).

La porte-parole du SISP, Louise Chabot, précise que ces revenus supplémentaires permettraient même au nouveau gouvernement d’abolir la régressive taxe santé, comme il le projetait initialement, tout en bonifiant le financement de nos programmes de santé, d’éducation, d’infrastructures et d’environnement.

Collusion, corruption et sous-traitance : un cocktail qui coûte cher à nos services publics

D’autre part, Louise Chabot déplore que le gouvernement n’ait pas tenu compte des nombreuses mises en garde formulées par le SISP au fil des ans contre les dangers de collusion et de corruption qu’entraîne le recours à la sous-traitance. « Les différents témoignages entendus aux audiences de la Commission Charbonneau au cours des dernières semaines, bien qu’ils ne concernent pour l’instant que les dossiers de compétences municipales, viennent confirmer nos craintes. Depuis l’annonce de la commission d’enquête, le coût des travaux à Montréal a diminué de 20 à 33 %. Au provincial, la valeur totale des contrats donnés en sous-traitance par le précédent gouvernement s’est élevée à 28,8 milliards $ en 2011, soit presque l’équivalent des dépenses totales de l’État en santé! Loin de nous l’idée d’effectuer une simple règle de trois, mais disons qu’on a hâte d’entendre ce qui ressortira de la Commission Charbonneau lorsqu’on se penchera sur les dossiers de compétence provinciale » déclare la porte-parole du SISP.

Rappelons que l’UPAC a également perquisitionné les bureaux d’Infrastructure Québec en lien avec le CUSM réalisé en partenariat public-privé et dont le coût est estimé à 1,34 milliard $. « Il y a une énorme anguille sous roche. Dans ce projet, combien de dizaines de millions $ ont échappé à l’État ? Et pendant ce temps là, on manque de ressources dans nos CHSLD, dans nos écoles, nos CPE et nos ministères et organismes névralgiques ! » déplore Louise Chabot.

En outre, on sait qu’en moyenne, les mandats réalisés en sous-traitance coûtent jusqu’à deux fois plus cher que lorsqu’ils sont confiés aux employés de l’État. «  Il y a lieu de se demander pourquoi au cours des dix dernières années, le précédent gouvernement s’est entêté à réduire la taille de la fonction publique ? » questionne madame Chabot.

Un appel à l’action

Le SISP invite les élus à adopter rapidement les mesures contenues dans son plan. « Nos services publics ont besoin de ces ressources. Malmenés par des coupures importantes et par la réingénierie de l’État si chère au gouvernement précédent, nos services publics ne doivent pas écoper – encore une fois-  des mauvaises politiques du gouvernement, ni être mis en péril par les luttes idéologiques et les conflits partisans. Alors que le gouvernement s’apprête à déposer un nouveau budget, cet enjeu doit rester au cœur des pensées et des actions de nos élus » de conclure la porte-parole du SISP.

À propos du SISP

Le SISP regroupe 285 000 membres issus de quatre organisations syndicales (CSQ, SFPQ, APTS et SPGQ), dont la majorité provient des secteurs public, parapublic et péripublic. La mission première du Secrétariat s’articule autour de la défense et de la promotion des services publics offerts à la population québécoise. Par leurs actions concertées, la CSQ, le SFPQ, l’APTS et le SPGQ souhaitent favoriser l’accès à des services publics de qualité, et ce, sur l’ensemble du territoire québécois.

 


[1] Chacune des mesures proposées est explicitée plus longuement dans le document en annexe.