Le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) trouve malheureux que le Parti Québécois n’ait pas réussi à imposer sa solution d’abolir la taxe santé comme il l’avait promis en campagne électorale. « Depuis sa mise en place par le gouvernement libéral lors du budget 2010-2011, nous avions dénoncé cette taxe inéquitable.

Montréal, le 10 octobre 2012 — Le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) trouve malheureux que le Parti Québécois n’ait pas réussi à imposer sa solution d’abolir la taxe santé comme il l’avait promis en campagne électorale. « Depuis sa mise en place par le gouvernement libéral lors du budget 2010-2011, nous avions dénoncé cette taxe inéquitable. Dans un contexte de gouvernement minoritaire, nous comprenons la nécessité d’en arriver à une proposition de compromis. Cependant, la nouvelle mouture de la contribution santé, sous des apparences de progressivité, demeurerait une taxe régressive pour les ménages de la classe moyenne puisqu’en proportion du revenu, les contribuables dont le revenu est de 42 000 $ paieront toujours autant que ceux de 130 000 $ » déclare la porte-parole du SISP madame Louise Chabot.
Pour une fiscalité plus juste
La formule complexe, voire confuse, de la nouvelle taxe ne réussit pas à éliminer l’irritant principal de l’ancienne taxe santé, soit son caractère régressif. Cette réforme ne vient pas abolir le Fonds de financement des établissements de santé et services sociaux (FINESSS) ce qui augmente l’opacité des décisions financières du gouvernement. Le SISP croit fermement que le financement des services publics doit se faire par le biais du Fonds consolidé et à l’aide d’une fiscalité plus juste et plus progressive. En ce sens, le refus de toute hausse d’impôt des plus hauts revenus, opposée par les libéraux et la Coalition avenir Québec, pas plus que la réduction des dépenses que souhaite cette dernière comme alternative, ne sont des avenues acceptables. En outre, les entreprises québécoises ayant une imposition parmi les plus basses au monde, il y a aussi une marge de manœuvre de ce côté que doivent choisir les élus.
Un programme édulcoré
Avec l’abandon des hausses d’impôt sur le gain en capital et sur les dividendes et l’ajout d’un nouveau palier d’imposition augmenté de 1,75 % seulement, il reste fort peu d’éléments du projet de réforme de la fiscalité des particuliers proposé par le nouveau gouvernement. « Le gouvernement aurait gagné à faire preuve d’une plus grande créativité fiscale pour mieux redistribuer la richesse. Il est déplorable de constater qu’au cours des dernières semaines, les groupes et les lobbys de droite, de concert avec les partis d’opposition, ont exploité la position minoritaire du gouvernement et ont mené une grande campagne de peur face à laquelle le gouvernement a cédé avec empressement. Il serait nécessaire d’entreprendre un vaste débat de société sur le type de fiscalité que nous souhaitons. Pour nous, l’objectif d’assurer un financement adéquat des services publics tout en rétablissant l’équité dans les contributions de chacun dans leur financement n’est pas au rendez-vous » conclu, madame Chabot.
À propos du SISP
Le SISP regroupe 345 000 membres issus de cinq organisations syndicales (CSQ, FIQ, SFPQ, APTS et SPGQ), dont la majorité provient des secteurs public, parapublic et péripublic. La mission première du Secrétariat s’articule autour de la défense et de la promotion des services publics offerts à la population québécoise. Par leurs actions concertées, la CSQ, la FIQ, le SFPQ, l’APTS et le SPGQ souhaitent favoriser l’accès à des services publics de qualité, et ce, sur l’ensemble du territoire québécois.