Alors que la négociation dans le secteur public est en voie d’être réglée, le SIISNEQ-CSQ, par la voix de sa présidente, Nathalie Savard, entend demeurer vigilant au cours des prochains mois pour combattre toute mesure d’austérité qui, dans les établissements, affectera les services et soins de santé à la population.

Saguenay, le 3 février 2016. – Alors que la négociation dans le secteur public est en voie d’être réglée, le Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ), par la voix de sa présidente, Nathalie Savard, entend demeurer vigilant au cours des prochains mois pour combattre toute mesure d’austérité qui, dans les établissements, affectera les services et soins de santé à la population.
La présidente du SIISNEQ-CSQ a profité de la tenue de l’assemblée générale des déléguées et délégués du syndicat pour tenir une manifestation devant le Centre de santé et de services sociaux de Jonquière et tenir un point de presse aux côtés de la vice-présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Sonia Éthier, et de la présidente de la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ), Claire Montour.
À tour de rôle, les trois leaders syndicales ont dénoncé les mesures d’austérité adoptées par le gouvernement Couillard, dont les effets se feront de plus en plus sentir sur les services publics, notamment sur les soins de santé.
« C’est la population qui va faire les frais de la politique d’austérité aveugle que poursuit le gouvernement. Le démantèlement de nos services publics au profit du secteur privé devient plus que jamais une réalité. C’est extrêmement malheureux parce que les citoyennes et citoyens auront moins accès à des services publics, et devront davantage payer de leur propre poche en recourant au secteur privé », a dénoncé la vice-présidente de la CSQ, Sonia Éthier.
Un État qui abandonne la population
Pour elle, il ne fait aucun doute que Philippe Couillard s’est lancé dans une révolution de l’État québécois pour le transformer, afin qu’il délaisse la défense des droits collectifs pour faire la promotion d’une liberté individuelle illusoire, avec des gens appauvris laissés à eux-mêmes.
« La révolution que veut nous imposer le gouvernement, ce n’est ni plus ni moins que le règne du chacun pour soi au nom d’une supposée liberté, qui perd tout son sens à partir du moment où certains n’ont plus les moyens de s’instruire, de se faire soigner, ou d’aller travailler parce qu’ils sont incapables de payer le service de garde. La place de plus en plus grande qu’occupe le privé menace l’accessibilité universelle à nos services publics », prévient Sonia Éthier.
Des coupes et compressions aux effets de plus en plus visibles
Pour sa part, la présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour, rappelle que nous sommes en train de voir les effets appréhendés des coupes et compressions dans les services et soins de santé. « Ça fait plus de deux ans que nous multiplions les interventions publiques pour prévenir que les mesures d’austérité du gouvernement Couillard vont se traduire par de graves conséquences. Celles-ci deviennent maintenant réelles et ça ne va aller qu’en empirant. »
Claire Montour précise qu’il y a des régions où c’est déjà plus flagrant qu’ailleurs, notamment au CISSS de la Côte-Nord, où l’on annonce de nouvelles compressions de 12 millions de dollars. « Le déficit anticipé pour l’année en cours est de 6,3 millions. La main-d’œuvre indépendante coûte 10 millions par année, montant qu’on veut réduire de 1,7 million. En même temps, il n’y a plus d’affichage de postes à Sept-Îles, alors comment va-t-on combler les besoins? C’est un mystère. »
De plus, il faut bien être conscient que ces compressions et coupes ont des conséquences graves sur les membres que nous représentons affectant leurs conditions de travail. « Il faut prévoir une augmentation significative de la charge de travail, ce qui a trop souvent pour conséquence de rendre le personnel malade. »
Le pire à venir
De son côté, la présidente du SIISNEQ-CSQ, Nathalie Savard, prévoit qu’on verra bientôt des situations semblables au Saguenay–Lac-Saint-Jean et au Nord-du-Québec, alors que le gouvernement impose des compressions budgétaires d’environ 18 millions de dollars et de 1 million cette année seulement. Il ne faut pas oublier que depuis plusieurs années, le réseau a eu à absorber des compressions, lesquelles s’ajoutent à celles des années précédentes.
« Ce n’est pas parce que Philippe Couillard représente un comté dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean que celle-ci sera épargnée pour autant par le saccage monumental auquel se livre son gouvernement dans nos services publics. La population s’est battue par le passé pour défendre son droit à recevoir des soins et services de santé complets et de qualité sur son territoire et elle reprendra cette bataille pour obliger les libéraux à mettre fin à leur programme d’austérité qui n’a jamais reçu l’assentiment des citoyennes et citoyens », rappelle Nathalie Savard.
Un engagement à respecter
Cette dernière ajoute que son syndicat n’hésitera pas, au cours des prochains mois, à dénoncer toute diminution de soins et de services dans les établissements de santé du Saguenay-Lac-Saint-Jean, du Nord-du-Québec et de la Côte-Nord.
Plus encore, elle revendiquera le respect de l’une des priorités clairement identifiées dans l’Entente de gestion et d’imputabilité signée par les établissements de santé de nos régions et le ministère de la Santé et des Services sociaux, soit « de mettre en place les mesures nécessaires pour atteindre l’équilibre budgétaire sans affecter les services à la population ». « Et cela passe, entre autres, par un ratio personnel patient suffisant et la stabilité des équipes de soins », mentionne Nathalie Savard.
Économie régionale affectée
Le CIUSSS Saguenay–Lac-Saint-Jean est le plus important employeur de la région avec 10 000 salariés. Lorsque le gouvernement Couillard impose des compressions budgétaires, c’est donc aussi l’économie de cette région qu’il affaiblit.
Madame Savard rappelle que depuis cinq ans, c’est près de 50 millions de dollars qui ont été amputés au réseau de la santé ainsi qu’à l’économie de cette région, ce qui équivaut à environ 800 emplois coupés. « Les leaders politiques devront réagir pour dénoncer cette situation », conclut-elle.
Profil du SIISNEQ-CSQ
Le Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ) représente 1 250 membres infirmières et infirmiers, infirmières auxiliaires et infirmiers auxiliaires et inhalothérapeutes œuvrant dans 9 réseaux répartis dans les régions du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de la Côte-Nord, de la Basse-Côte-Nord et du Nord-du-Québec.
Profil de la FSQ-CSQ
La Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ) représente près de 7 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et puéricultrices travaillant dans des établissements de tous les secteurs de la santé : centre hospitalier, centre de santé et de services sociaux (CSSS), centre de réadaptation, dispensaire, agence de la santé et des services sociaux, centre jeunesse et Héma-Québec.

Manifestation devant le CSSS de Jonquière – Galerie de photos