La présidente du SIISNEQ-CSQ, Nathalie Savard, juge extrêmement préoccupante la situation au CSSS de la Basse-Côte-Nord, où les conditions de travail ne cessent de se détériorer de façon inquiétante.

Saguenay, le 4 décembre 2014. – La présidente du Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ), Nathalie Savard, juge extrêmement préoccupante la situation au Centre de santé et de services sociaux de la Basse-Côte-Nord, où les conditions de travail ne cessent de se détériorer de façon inquiétante.
La leader syndicale soutient que le niveau d’inquiétude n’a jamais été aussi élevé que présentement chez les infirmières et infirmiers du CSSS de la Basse-Côte-Nord, alors qu’ils assistent, impuissants, à la dégradation de leurs conditions de travail et de la qualité des soins et services offerts depuis la fusion administrative avec le CSSS de Sept-Îles.
« La fusion n’a rien apporté de bon au CSSS de la Basse-Côte-Nord, bien au contraire, même les prétendues économies budgétaires qui devaient être générées ne sont pas au rendez-vous. Toutes les décisions sont maintenant prises à partir de Sept-Îles, par des personnes qui ne connaissent plus la réalité vécue sur le terrain et ce sont donc les employés et la population qui en subissent les conséquences », critique sévèrement Nathalie Savard.
Des décisions qui tardent à être prises
La présidente du SIISNEQ-CSQ déplore que la moindre décision concernant le CSSS de la Basse-Côte-Nord soit devenue compliquée et lourde à prendre, du simple fait que les décideurs sont loin du milieu et ne se sentent nullement concernés.
« Le personnel vient à peine de connaître les horaires de la période des Fêtes. Comment peuvent-ils se préparer en conséquence alors que dans une région aussi éloignée, plusieurs doivent prévoir la réservation de billets d’avion et autres nécessités semblables ? Et malheureusement, il y a des décisions encore plus graves, touchant notamment l’organisation des soins et services, qui tardent à être prises, ce qui n’est pas sans effet sur le moral du personnel », constate Nathalie Savard.
Une absence de gestionnaires nuisible
Cette dernière renchérit en dénonçant le fait qu’il n’y a pratiquement plus de membres de la direction sur place, au CSSS de la Basse-Côte-Nord. De plus, les gestionnaires qui s’occupent des équipes de soins ne sont plus des infirmières et infirmiers, ce qui rend insécure le personnel soignant.
« Comment peut-on opérer efficacement des établissements de santé en prenant les bonnes décisions quand la majorité des gestionnaires sont à Sept-Îles et ne peuvent constater ce qui se passe sur place ? Il y a souvent des décisions qui doivent être prises rapidement et qui ne peuvent pas attendre que les gestionnaires, à Sept-Îles, aient pris connaissance de la situation », rappelle Nathalie Savard.
Des soins et services sécuritaires avec une qualité inégale
Elle ajoute que le CSSS de la Basse-Côte-Nord compte huit dispensaires et un centre de santé situés sur un très grand territoire, et qui ont une réalité qui leur est propre.
« Depuis que les directions générales des ressources humaines et financières ont été rapatriées à Sept-Îles, la qualité des soins et services offerts dans les établissements de la Basse-Côte-Nord a diminué de façon significative. C’en est rendu que les gestionnaires reconnaissent que leur mission n’est plus de maintenir des soins et services de qualité, mais strictement des soins et services sécuritaires. C’est un aveu sérieux qui a de graves conséquences pour la population », s’offusque Nathalie Savard.
La présidente du SIISNEQ rappelle que la population de la Basse-Côte-Nord, soit environ 5 000 personnes, paie autant d’impôts qu’ailleurs au Québec et qu’elle est donc en droit de recevoir la même qualité de soins et services de santé. Cette nouvelle façon de faire occasionne beaucoup de dépenses de sorties pour les gestionnaires, qui doivent se déplacer pour couvrir le grand territoire. Pendant ce temps l’employeur, comme mesure de compressions budgétaires, rend de plus en plus difficile l’application de la politique de sortie des infirmières et infirmiers et ce, même si ceci est conventionné.
La démonstration des risques réels des fusions
« Ce qui se passe dans cette région est la preuve flagrante que les fusions de territoires avec des décisions venant de l’extérieur, ça ne marche pas. La population a le droit légitime de recevoir plus qu’une simple médecine de brousse, fusse-t-elle sécuritaire. On parle d’êtres humains et c’est plus important que des colonnes de chiffres. Et les choses ne s’arrangeront certainement pas avec la réforme Barrette alors que les décisions seront prises d’encore plus loin que Sept-Îles, c’est-à-dire de Baie-Comeau. Le personnel ne pourra pas assurer des soins de qualité en étant obligé de composer le 1 800-BARRETTE dès le moment où une décision devra être prise », prévient Nathalie Savard.
Au personnel et à la population de se faire entendre
La présidente du SIISNEQ-csq appelle ses membres, les décideurs et la population de la Basse-Côte-Nord à exiger le retrait du projet de loi no10. De plus, il faut réclamer un niveau d’investissement suffisant, ce qui permettra de reprendre en main la gestion du CSSS de la Basse-Côte-Nord et de rétablir la qualité des soins et services de santé dans cette région.
« Les gens doivent d’autant plus se faire entendre que le déficit anticipé de 2,3 millions au CSSS de la Basse-Côte-Nord n’annonce rien de bon et pourrait justifier des décisions qui rendront la situation encore plus intolérable. C’est clair que nous ne demeurerons pas sans réagir ! », conclut la leader syndicale.
Profil du SIISNEQ-CSQ
Le Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ) représente 1 250 membres infirmières et infirmiers, infirmières auxiliaires et infirmiers auxiliaires et inhalothérapeutes œuvrant dans 9 réseaux répartis dans les régions du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de la Côte-Nord, de la Basse-Côte-Nord et du Nord-du-Québec.
Profil de la FSQ-CSQ
La Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ) représente près de 7000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et puéricultrices travaillant dans des établissements de tous les secteurs de la santé : centre hospitalier, centre de santé et de services sociaux (CSSS), centre de réadaptation, dispensaire, agence de la santé et des services sociaux, centre jeunesse et Héma-Québec.
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