La présidente du SIIIACQ-CSQ, Andrée Guillemette, est très inquiète de la décision prise par le CIUSSS MCQ de fusionner les cliniques externes spécialisées et appréhende les conséquences que cela entraînera pour la population, ainsi que pour les travailleuses et les travailleurs touchés.

Trois-Rivières, le 9 novembre 2016. – La présidente du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes, infirmières auxiliaires du Cœur-du-Québec (SIIIACQ-CSQ), Andrée Guillemette, est très inquiète de la décision prise par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) de fusionner les cliniques externes spécialisées et appréhende les conséquences que cela entraînera pour la population, ainsi que pour les travailleuses et les travailleurs touchés.
Andrée Guillemette juge précipitée cette décision et craint qu’elle ait été prise sans tenir compte des impacts réels qu’elle risque d’avoir aussi bien pour les patients que pour les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes œuvrant dans ces cliniques.
« C’est extrêmement préoccupant de voir les dirigeantes et dirigeants du CIUSSS MCQ décider d’une telle orientation sans même consulter le personnel, pas plus que les élus de la région qui sont là pour défendre les intérêts de leur population. Pourtant, il me semble que si les gens du CIUSSS MCQ étaient si sûrs du bien-fondé de leur décision, ils ne devraient pas craindre de nous la soumettre avant d’aller de l’avant, quitte à faire valoir leurs arguments pour nous convaincre », commente Andrée Guillemette.
Des conséquences à craindre pour les plus vulnérables
La présidente du SIIIACQ-CSQ déplore également le fait qu’on ignore pour l’instant les modalités qui entoureront l’application de cette nouvelle fusion.
« Sous prétexte de réduire les délais d’attente, on va obliger les patientes et les patients à se déplacer d’une ville à l’autre sur plusieurs kilomètres. On semble présumer que ce sera facile pour tout le monde, mais c’est loin d’être certain. Tous ne possèdent pas un véhicule. Tous ne jouissent pas d’un degré d’autonomie qui leur permette un tel déplacement. Une fois encore, ce sont les gens les plus démunis et les plus vulnérables qui risquent de subir les conséquences de cette fusion, alors que certains services deviendront moins accessibles », prévient la leader syndicale.
Des critères incertains encore inconnus
Cette dernière ajoute qu’elle n’est pas plus rassurée par l’affirmation du CIUSSS MCQ à l’effet que l’établissement se doit d’abord de prioriser les usagers en fonction de leur condition clinique et d’apporter des adaptations si besoin.
« Quels critères seront utilisés pour évaluer cette condition clinique ? Nous n’en savons encore rien. Dans le contexte actuel de compressions budgétaires récurrentes, nous pouvons craindre que ces critères limitent de plus en plus l’accès aux services spécialisés. Surtout qu’on a tendance à prioriser de plus en plus le volume d’activités au détriment de la qualité et du suivi des soins », appréhende Andrée Guillemette.
Le personnel traité avec peu de respect
La présidente du SIIIACQ-CSQ déplore également le fait que le CIUSSS MCQ a pris cette décision après s’être assuré uniquement de la capacité de déplacement des médecins spécialistes, sans se questionner sur les effets que cela aurait sur les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes concernés.
« On craint le déplacement des salariés d’une ville à l’autre sans qu’on ait pris le temps d’évaluer les conséquences sur leur vie professionnelle et personnelle. C’est très irrespectueux et nous avons l’impression d’être traités comme des acteurs secondaires alors que les interventions quotidiennes de nos membres sont essentielles à la bonne marche de notre système public de santé », de dire Andrée Guillemette.
Les élus invités à la vigilance
En terminant, cette dernière invite la population, mais surtout l’ensemble des élus de la région à questionner les dirigeants du CIUSSS MCQ sur cette décision qui aura des impacts significatifs pour les gens qu’ils représentent.
« Cette fusion a pour effet de priver certaines municipalités de services de santé auxquels la population a droit et de l’appauvrir sur le plan économique. Ce n’est pas anodin et les élus ont le devoir de demander des explications aux gens du CIUSSS MCQ. Quant au SIIIACQ-CSQ, nous allons suivre le dossier de près et continuer de défendre les intérêts de nos membres comme ceux de la population », conclut Andrée Guillemette.
Profil du SIIIACQ-CSQ
Le Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes, infirmières auxiliaires du Cœur-du-Québec (SIIIACQ-CSQ) représente plus de 1 900 membres du personnel en soins infirmiers et cardio-respiratoires (infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires) qu’on retrouve dans les établissements de santé couvrant l’ensemble de la région Mauricie/Centre-du-Québec.