Les priorités se conjuguent au présent pour la réussite de tous les élèves, au passé pour la fin des compressions, et à l’impératif pour un climat non partisan dans les débats. 

Montréal, le 17 octobre 2012. – Réunies en Conseil général, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses fédérations du réseau scolaire, la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation (FPPE-CSQ) et la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) ont fait connaître aujourd’hui leurs priorités en éducation à quelques jours du début de la session parlementaire. Ces priorités se conjuguent au présent pour la réussite de tous les élèves, au passé pour la fin des compressions, et à l’impératif pour un climat non partisan dans les débats.
Ainsi, dans le contexte d’un nouveau gouvernement minoritaire dirigé par le Parti Québécois, il est clair pour les organisations syndicales que l’État québécois devra fonctionner le plus possible par consensus entre les partis. « En premier lieu, ce consensus doit se bâtir sereinement à partir du réseau de l’éducation. Quelques débats sociaux et politiques devront nécessairement être faits, notamment quant à la place occupée par le réseau privé et son financement. Mais de grâce, protégeons l’école des combats de coqs provoqués par la confrontation directe des différents programmes politiques et laissons le personnel travailler à la réussite des élèves » a respectueusement mis en garde la présidente de la CSQ, Mme Louise Chabot. 
La réussite des élèves et non les compressions au cœur des priorités
Bien au-delà des débats de structure, la CSQ et ses fédérations font un vibrant plaidoyer pour faire de la réussite des élèves une véritable priorité. « Éloignons-nous de la gestion axée sur les résultats, et visons de vrais résultats. Si on veut favoriser la réussite, il est impératif de mettre un terme aux compressions pour parler plutôt du réinvestissement. Le réseau ne peut tout simplement plus en encaisser à ce chapitre. Faire plus avec moins pénalise tout le monde, et en premier lieu les élèves fragiles ou en difficulté », a ajouté la présidente de la CSQ. 
Rappelons que pour 2012-2013, le réseau scolaire accuse un manque à gagner de 142 millions, et que cela s’inscrit dans un total cumulatif de 300 millions de compressions en vertu du Plan de retour à l’équilibre budgétaire mis en place par le précédent gouvernement.
La FSE veut passer du tableau de bord aux actions pour les élèves en difficulté
Au terme de la Rencontre des partenaires du 25 octobre 2010, annoncée en grandes pompes et portant sur les élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage, la ministre de l’Éducation d’alors, Mme Beauchamp, avait publié un tableau de bord des suivis découlant des engagements pris avec le réseau scolaire. Or, depuis ce temps, il faut bien constater que les mesures déployées sont loin d’être suffisantes. La FSE tient cette année à ce que soient complétées les mesures annoncées afin de répondre enfin aux besoins exprimés maintes fois par les enseignantes et les enseignants.
« C’est en catastrophe et à la dernière minute avant les vacances d’été en 2011 qu’on nous avait annoncé des lignes directrices pour baliser et limiter l’intégration des élèves en difficulté dans les classes régulières. Depuis, plus rien. On ne sait pas quel en a été le suivi, ni même si elles ont été prises en compte. Nous n’avons pas porté ce dossier à bout de bras pendant 10 ans pour que le Ministère en tablette les résultats à la première occasion alors que la question est encore loin d’être réglée, ne serait-ce que du côté du dépistage et de l’intervention précoce », a déploré Mme Manon Bernard, présidente de la FSE.
Sur l’enseignement de l’anglais intensif en sixième année, le Ministère devra également faire le point puisque cela a notamment une incidence importante sur les élèves en difficulté. De plus, la FSE encourage le gouvernement du Parti Québécois à aller de l’avant avec l’implantation des maternelles 4 ans dans les milieux défavorisés pour prévenir et mieux dépister les difficultés chez les élèves.    
Pour la FPPE, il faut engager plus de professionnels pour mieux répondre aux besoins des élèves
Durant la récente campagne électorale, le Parti Québécois a fait de nombreuses promesses, dont celle d’ajouter 600 ressources professionnelles en service direct aux élèves d’ici la fin de la troisième année de son mandat pour répondre aux besoins des élèves en difficulté, dont le nombre ne cesse de croître au fil des ans. Ainsi, ces derniers qui étaient 25 300 en 2003-2004 sont passés à plus de 33 000 en 2010-2011.
« Pendant ce temps, les 420 ressources professionnelles promises lors des dernières négociations se font toujours attendre », rappelle Mme Johanne Pomerleau, présidente de la FPPE. « Dans ce malheureux contexte de compressions sans précédent dans les commissions scolaires du Québec, les services complémentaires aux élèves écopent à plusieurs endroits. La réalisation de cet engagement électoral serait un pas en faveur des élèves, mais aussi en faveur des professionnelles et professionnels qui subissent les contrecoups de ces compressions dans leurs conditions d’exercice professionnel », a-t-elle ajouté.
D’autre part, la FPPE souhaite que les ajustements demandés au programme de lecture pour favoriser notamment la réussite des garçons soient complétés et mis en œuvre.
La FPSS souhaite davantage de stabilité pour un meilleur suivi des élèves
Stabilité des ressources, dépistage précoce des élèves en difficulté et continuité des services, trois des principaux éléments contribuant à la réussite du plus grand nombre et réclamés par la FPSS. « Depuis près de 20 ans et encore davantage depuis le début des années 2000, nous réclamons une réelle stabilité dans les ressources en soutien aux élèves », soutient Mme Diane Cinq-Mars, présidente FPSS-CSQ. Pourtant, cette fragile stabilité est continuellement remise en question alors même que l’on sait très bien que les réductions de services ont des conséquences souvent fâcheuses pour les élèves ayant des besoins particuliers.
Toutefois, la stabilité des ressources est souvent interprétée par certains employeurs comme des tâches à mi-temps. «Comment voulez-vous parler de dépister les difficultés des élèves en début de parcours, de continuité de services et de réponse aux réels besoins de l’enfant lorsqu’il ne reçoit que la moitié du service qu’il devrait recevoir ? », déplore Mme Cinq-Mars. Pour remédier à cette situation, le nouveau gouvernement est entre autres invité à s’inscrire dans la voie du réinvestissement récurrent.
Mettre fin à la concurrence
Le sujet ayant été abordé par la ministre Malavoy elle-même, la Centrale des syndicats du Québec s’attend à ce que la ministre donne suite à ses propos en s’attaquant à l’épineuse question de la concurrence en éducation.
« La CSQ milite depuis plusieurs années pour la fin de la concurrence en éducation, non seulement entre le secteur public et le secteur privé, mais aussi entre les écoles publiques. Nous voyons donc d’un bon œil que la ministre de l’Éducation ouvre cet important chantier. Nous croyons qu’il est temps de reconsidérer le financement public des écoles privées, avec un plan d’accueil des élèves et du personnel pour soutenir cette transition », a répété la présidente de la CSQ, Mme Louise Chabot.
Pour la CSQ, notre système scolaire doit pouvoir offrir à tous les jeunes des projets éducatifs de qualité, motivants, enrichissants et ouverts à toutes et à tous. Cela doit se faire sans concurrence en visant la réussite éducative, la diminution du décrochage scolaire et l’augmentation du taux de diplomation.
Profil de la CSQ 
La CSQ représente près de 200 000 membres, dont environ 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec et représente du personnel dans le réseau public et privé. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.