De passage au Saguenay, la présidente de la CSQ, Louise Chabot, et la présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour, accompagnées de la présidente du SIISNEQ-CSQ, Nathalie Savard, ont interpellé le nouveau gouvernement libéral sur les dangers du sous-financement du réseau de la santé et des services sociaux.

Saguenay, le 7 mai 2014. – De passage au Saguenay, la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, et la présidente de la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ), Claire Montour, accompagnées de la présidente du Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ), Nathalie Savard, ont interpellé le nouveau gouvernement libéral sur les dangers du sous-financement du réseau de la santé et des services sociaux.
À l’aube d’un prochain budget provincial attendu au début du mois de juin, les trois présidentes syndicales ont rappelé au gouvernement que le personnel soignant n’en peut plus des coupes budgétaires qu’il a subies depuis plusieurs années, et ont présenté leurs attentes.
Des statistiques qui ne mentent pas !
Alors que l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) faisait paraître la semaine dernière son analyse économique, la présidente de la CSQ, Louise Chabot, a appelé le gouvernement libéral à la retenue dans les mesures d’austérité en vue de diminuer la dette du Québec. « Quand tous les porte-parole de la droite incitent le nouveau gouvernement à appliquer des mesures d’austérité et que l’OCDE indique, de son côté, que le Canada figure parmi les premiers pays dans lesquels les inégalités de revenus ont augmenté, il n’y a pas de mots pour exprimer notre profonde inquiétude concernant des services publics de qualité », a lancé Louise Chabot.
Elle poursuit en précisant qu’au Canada, « les 1 % les plus riches se sont accaparé 37 % de la croissance du revenu entre 1981 et 2012. Force est de constater que nous ne faisons pas face à un problème de création de richesse, mais bien à un juste partage de la richesse. En ce sens, nous réclamons du gouvernement de M. Couillard une réflexion approfondie sur le financement des services publics. Nous ne pouvons poursuivre sur la voie des restrictions budgétaires et du coup affirmer que ces mesures n’affecteront pas la qualité des services donnés à la population. On le constate ici au Saguenay comme partout au Québec, la population, les travailleuses et les travailleurs ne peuvent encaisser davantage de compressions budgétaires ».
Hausse d’absentéisme pour maladie
Claire Montour, présidente de la FSQ, a ajouté que « l’alarme a sonné. Le personnel soignant du réseau est à bout de souffle. Selon le rapport gouvernemental de la Gestion de la présence au travail 2013, le nombre d’heures versées en assurance salaire aux travailleuses et travailleurs du réseau de la santé depuis dix ans est en progression. En 2012-2013, plus de 19 millions d’heures de congé de maladie ont été réclamées, et plus du tiers des personnes en invalidité (34 %) souffrait d’un problème de santé mentale. C’est une situation très inquiétante. Comment en sommes-nous arrivés là ? »
L’intensité, la rapidité et la quantité de travail à accomplir, dans un contexte de pénurie organisationnelle et de compressions multiples, entraînent la détresse psychologique, tout comme les changements fréquents dans les processus de travail (réingénierie), les innovations technologiques et les nouvelles politiques de gestion des ressources humaines qui exigent polyvalence, disponibilité et flexibilité accrues. « Alors que l’on souligne annuellement le travail exceptionnel des infirmières et infirmiers auxiliaires (5 mai), des infirmières et infirmiers (12 mai) ainsi que des inhalothérapeutes (5 octobre),  il est désolant de constater que les personnes œuvrant au sein du réseau doivent payer de leur santé les compressions effectuées », a ajouté Claire Montour.
La force de la solidarité
Selon la présidente régionale, Nathalie Savard (SIISNEQ), « les infirmières, les infirmières auxiliaires et les inhalothérapeutes sont fières de leur profession. Toutefois, malgré la passion de leur métier, elles ont un besoin pressant de voir leurs conditions de travail s’améliorer, particulièrement en région. Elles prennent sans cesse soin des autres, mais il serait grand temps qu’on prenne soin d’elles ».
La présidente du SIISNEQ soutient que les organisations syndicales n’ont jamais fait face à autant d’attaques provenant des gouvernements, des patrons et de la droite. « Le temps est plus que jamais à la solidarité, et pas à la division chez les travailleuses et travailleurs », a conclu la syndicaliste.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. La Centrale est l’organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
Profil de la FSQ-CSQ
La Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ) représente près de 7000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et puéricultrices travaillant dans des établissements de tous les secteurs de la santé : centre hospitalier, centre de santé et de services sociaux (CSSS), centre de réadaptation, dispensaire, agence de la santé et des services sociaux, centre jeunesse et Héma-Québec.
Profil du SIISNEQ-CSQ
Le Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ) représente 1 250 membres infirmières et infirmiers, infirmières auxiliaires et infirmiers auxiliaires et inhalothérapeutes œuvrant dans 9 réseaux répartis dans les régions du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de la Côte-Nord, de la Basse-Côte-Nord et du Nord-du-Québec.