Les maux de la langue

Le mot joueur : un anglicisme sémantique

28 mai 2013

L’anglais player a vu un sens nouveau se développer dans les années 1980 aux États-Unis, une extension de sens que le français ne connaît pas… sauf au Québec.

L’anglais player a vu un sens nouveau se développer dans les années 1980 aux États-Unis, une extension de sens que le français ne connaît pas… sauf au Québec. L’Office québécois de la langue française (OQLF) nous explique qu’en effet, on donne à joueur le sens anglais de player pour désigner une personne, une entreprise, un groupe, une multinationale, etc., qui intervient dans un secteur d’activité et dont l’influence est, le plus souvent, importante (the main ou major players in an industry, a big player in a market, mais aussi a secondary player, a small player, etc.). Il s’agit alors d’un anglicisme sémantique à éviter pour lequel il existe de nombreux équivalents selon le contexte : poids lourd, géant, mastodonte ou grosse pointure, les principaux acteurs ou intervenants, les protagonistes, les forces vives (d’une industrie, d’un domaine, etc.), ou encore un acteur de l’industrie, un acteur incontournable, un acteur clé, un petit acteur (dans, sur le marché de…).
Alors on dira :
– Les trois géants (au lieu de gros joueurs) des télécommunications se partagent plus de 90 % du marché.
– La Ville a appris qu’un des protagonistes (au lieu de joueurs importants) se retire du projet.
– Cette association est considérée comme un acteur (au lieu de joueur) clé dans le développement économique de la région.
– L’association est composée de plusieurs entreprises, des poids lourds (au lieu de gros joueurs) mais aussi de plus légers.