« Comme ailleurs au Québec, le personnel de soutien scolaire des Commissions scolaires de la Région-de-Sherbrooke et Eastern Townships est composé de travailleurs qui veulent donner le meilleur service possible aux élèves et à la population. »

Sherbrooke, le 29 avril 2014. – « Comme ailleurs au Québec, le personnel de soutien scolaire des Commissions scolaires de la Région-de-Sherbrooke et Eastern Townships est composé de travailleurs qui veulent donner le meilleur service possible aux élèves et à la population. En même temps, ils sont un peu démotivés parce que les incessantes coupes budgétaires les touchent directement. Je ne vous cacherai pas qu’ils se sentent peu considérés, surchargés, voire même épuisés. »
Tel est le portrait de l’état d’esprit de leurs membres brossé par Renée Bibeau, présidente du Syndicat du personnel technique et administratif de la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke (SPTA-CSQ), Daniel Labrecque, président du Syndicat des employées et employés manuels du soutien scolaire de Sherbrooke (SEM-CSQ) et Julie Dubois, vice-présidente du Townships Regional Union of Support Staff (TRUSS-CSQ).
Des conditions de travail qui se sont détériorées
La présidente du SPTA-CSQ, qui regroupe 1 644 membres œuvrant dans les secteurs technique et administratif, souhaiterait que le gouvernement et la population voient le personnel de soutien comme des acteurs importants en éducation et dans la réussite des élèves. « Vous savez, lorsque tout le monde demande des coupes dans l’administration, ce sont les emplois occupés par le personnel de soutien qui sont directement touchés. On ne parle pas seulement de coupes de postes, on parle aussi de conditions dans lesquelles les personnes doivent travailler » explique-t-elle.
Elle cite en exemple la surcharge de travail vécue par les secrétaires d’école du primaire, le nombre de postes comportant très peu d’heures pour les éducatrices en service de garde, la pénurie dans des emplois spécialisés tels que technicien en documentation ou technicien en organisation scolaire et il y en a d’autres. Tous ces cas occasionnent un problème réel de stabilité auprès des élèves. « Saviez-vous que quelques centaines de salariées et salariés travaillent moins de 15 heures par semaine ? » dénonce Renée Bibeau.
Des emplois qui rendent la vie difficile
Dans un tel contexte, on trouve difficilement des candidates compétentes pour occuper, notamment, les postes de secrétaires d’écoles, d’éducatrices et éducateurs en services de garde, de techniciennes et techniciens, et tout ça en raison de la lourdeur de la tâche pour un salaire insuffisant. Il y a donc beaucoup de roulement de personnel. Les gens trouvent mieux ailleurs en termes de conditions de travail et de salaire. Ils s’en vont. La commission scolaire se retrouve en constant recrutement de personnel.
« Malgré tout, le personnel de soutien continue à aimer son travail auprès des enfants. Nous travaillons actuellement très fort, en collaboration avec la Commission scolaire, pour trouver les solutions les moins dommageables possible aux coupes imposées par le gouvernement. C’est bien beau d’aimer son emploi, mais il faut pouvoir en vivre. Ce qui est loin d’être le cas pour tout le monde, avec trop de postes dont le nombre d’heures est insuffisant et des salaires qui ne sont pas assez élevés pour suivre le coût de la vie et maintenir son pouvoir d’achat », analyse la présidente du SPTA-CSQ.
Pénurie d’employés spécialisés
De son côté, le président du SEM-CSQ, Daniel Labrecque, soutient que la plus grande inquiétude de ses 130 membres est la sous-traitance.
« Notre syndicat regroupe essentiellement des concierges et des employés spécialisés. Pour ces deux corps d’emploi, il y a une pénurie de personnel qui est due principalement au fait que les salaires ne sont pas suffisamment élevés. Le manque d’employés spécialisés pour assurer l’entretien régulier des bâtiments est particulièrement criant », constate Daniel Labrecque.
Sous-traitance et salaires insuffisants
S’il n’y a pas de sous-traitance en conciergerie, c’est tout le contraire en emploi spécialisé où elle est extrêmement présente.
« Cela inquiète grandement nos membres. D’autant plus qu’au fil des ans, plusieurs postes ont été abolis avec, pour conséquence, que la charge de travail s’est considérablement alourdie pour le personnel. Et comme si ce n’était pas suffisant, les salaires sont inférieurs au secteur privé. La démotivation est donc généralisée chez nos membres », déclare Daniel Labrecque.
Du personnel traité comme des enfants
Pour sa part, la vice-présidente du TRUSS-CSQ, Julie Dubois, soutient que les conditions de travail ne sont guère plus encourageantes pour le personnel de soutien de la commission scolaire anglophone.
« Nos 422 membres sont littéralement désabusés. Alors qu’auparavant ils ressentaient un fort sentiment d’appartenance à la commission scolaire, il n’en reste plus rien aujourd’hui. Ils ont plutôt l’impression d’être exploités et ridiculisés. On les informe à la dernière minute des moindres décisions, importantes ou non », rapporte-t-elle.
Problèmes de salubrité
Parmi les autres problèmes qui affectent le personnel de soutien, Julie Dubois mentionne la diminution des heures en conciergerie dans les écoles.
« Cette réduction d’heures en conciergerie entraîne des problèmes de propreté ; on peut imaginer ce qu’il en est de la prévention. De plus, il devient de plus en plus difficile de trouver des gens stables intéressés à faire ce travail ; ce qu’on peut d’ailleurs comprendre : avec un salaire moyen de 18 $ et une moyenne d’environ 25 heures par semaine, c’est difficile de faire manger sa famille ! » remarque la vice-présidente.
Des postes de cadres qui augmentent
Pour l’ensemble des catégories d’emplois, la charge de travail augmente sans cesse et les tâches exigées sont de plus en plus spécialisées avec de moins en moins de temps pour les accomplir. En terminant, Julie Dubois déplore que pendant que le personnel de soutien subit une tâche de plus en plus lourde, étant donné les abolitions de postes, il est choquant de voir le nombre de postes de cadres ou de professionnels augmenter au centre administratif de la commission scolaire.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
Profil de la FPSS
La Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) est la seule fédération représentant exclusivement du personnel de soutien scolaire des écoles et des centres du Québec. Elle regroupe près de 27 000 membres travaillant dans les différentes commissions scolaires à travers le Québec.