La CSQ et ses fédérations du réseau scolaire, la FSE-CSQ, la FPSS-CSQ et la FPPE-CSQ, sont extrêmement inquiètes des intentions de fusions annoncées par le gouvernement Couillard qui, encore une fois, n’a pour seule perspective pour le Québec que le brassage de structures.

Montréal, le 19 novembre 2014. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses fédérations du réseau scolaire, la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) et la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), sont extrêmement inquiètes des intentions de fusions annoncées par le gouvernement Couillard qui, encore une fois, n’a pour seule perspective pour le Québec que le brassage de structures. « Était-ce seulement de la frime quand le premier ministre Couillard, dans son discours inaugural, prétendait faire de l’éducation une priorité nationale ou pense-t-il vraiment que le brassage de structures répond aux défis de notre réseau scolaire ? En quoi les fusions des commissions scolaires amélioreront-elles le réseau ? », questionne Louise Chabot, présidente de la CSQ.
Des réformes majeures sans consultation
L’annonce faite par le ministre Bolduc de fusions des commissions scolaires semble une fois de plus basée sur des motifs idéologiques de centralisation plutôt que de s’attaquer aux défis réels et aux besoins du milieu de l’éducation.
Soulignons que toutes les grandes réformes en éducation ont été précédées de larges consultations rigoureuses avec les différents acteurs du réseau. Force est de constater que fidèle à son habitude depuis son élection, le gouvernement libéral s’apprête à faire cavalier seul en préparant en catimini une réforme majeure. « En plus de ne pas servir la cause de l’éducation, les actions douteuses du gouvernement Couillard sont en train de miner le pouvoir décisionnel des régions et d’affaiblir leurs leviers de développement. Après leur avoir enlevé leurs CRÉ (Conférences régionales des élus), leurs CLD (Centres locaux de développement), leurs CJE (Carrefours jeunesse-emploi) et leurs CSSS (Centres de santé et de services sociaux), voilà que le gouvernement Couillard s’en prend aussi à leurs commissions scolaires. Quels outils leur restera-t-il ? » demande Louise Chabot.
Les dangers du brassage de structures
Les grandes réformes en éducation doivent toujours préserver la vocation des institutions, la notion de territoire et la préservation d’un certain nombre de missions. Pour la plus grande centrale syndicale en éducation, il demeure périlleux de penser économiser en effectuant des fusions. L’expérience du Nouveau-Brunswick en 1996, ainsi que le rapport du Vérificateur général du Québec en 2011, ont démontré qu’aucune économie n’avait été réalisée par les fusions. Ces deux exemples probants devraient pourtant servir d’exemples au ministre Bolduc.
Il faut être naïf ou carrément déconnecté pour croire que ce brassage de structures n’affectera pas les services aux élèves. Au contraire ! Plus on grossit les commissions scolaires, moins les populations qu’elles desservent s’y reconnaissent, au plus grand détriment des services de proximité. On mine plutôt les efforts de plusieurs années pour favoriser la persévérance et la réussite des élèves.
La CSQ exige une rencontre avec le ministre
La responsabilité première du ministre Bolduc est d’assurer avant tout que le réseau scolaire puisse fournir les services aux élèves en quantité et en qualité nécessaires à la réussite du plus grand nombre. Or, avec le brassage de structures annoncé, on s’éloigne dangereusement de cette mission. La CSQ comprend mal que le ministre de l’Éducation ne tire pas de leçon des erreurs de son collègue Gaétan Barrette qui a préparé une réforme de la santé et des services sociaux à la va-vite qui est dénoncée par plusieurs.
« Le personnel de l’éducation est déjà à bout de souffle. C’est presque un défi quotidien de protéger la réussite du plus grand nombre pour la majorité du personnel enseignant, des professionnelles et professionnels ainsi que du personnel de soutien scolaire. En quoi les fusions vont-elles permettre de mieux assumer le rôle de l’État de bien éduquer sa population ? », lance la leader syndicale.
Louise Chabot conclut prestement en exigeant une rencontre imminente avec le ministre Bolduc. « Nous ne pourrons tolérer que le modèle québécois et l’avenir de nos jeunes soient mis en péril plus longtemps. Il est grand temps que le ministre Bolduc nous fasse part avec plus de précision de ses intentions réelles. Le gouvernement ne peut tenir sa population plus longtemps dans l’ignorance et l’insécurité par des réponses évasives. C’est de son devoir de rendre des comptes aux Québécoises et aux Québécois. »
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
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