La CSQ est d’avis que le ministre Gaétan Barrette fait complètement fausse route avec son projet pilote de financement à l’activité présenté hier et que les prémisses même du projet sont inappropriées.

Montréal, le 24 février 2016. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) est d’avis que le ministre Gaétan Barrette fait complètement fausse route avec son projet pilote de financement à l’activité présenté hier et que les prémisses même du projet sont inappropriées.
D’emblée, la vice-présidente de la CSQ, Sonia Éthier, dénonce le fait que le projet-pilote soit réalisé dans trois cliniques privées et qu’il ne reflètera pas la réalité du réseau public : « le recours aux cliniques privées pour fournir des services à la population est inacceptable. Comment le ministre peut-il espérer obtenir des données concluantes en réalisant le projet pilote dans des cliniques privées, des environnements, comme il le dit lui-même, très fermés, petits et contrôlés, et espérer en appliquer les conclusions par la suite dans le milieu public, un milieu ouvert, vaste et cumulant de multiples responsabilités? C’est insensé. »
Le projet soulève aussi de vives inquiétudes puisque le financement à l’activité comporte son lot de désavantages et de risques : « Pour le ministre de la Santé, le financement à l’activité est un moyen visant la réduction des coûts plutôt qu’une allocation plus efficace et équitable des ressources entre les établissements du réseau. Pourtant, il ignore les principales raisons de la hausse des coûts dans le milieu de la santé. Pensons à la rémunération des médecins ou au coût des médications. Il s’agit en fait d’une nouvelle technique pour effectuer des compressions dans le milieu de la santé. C’est franchement inquiétant », affirme la vice-présidente.
De plus, le ministre Barrette a déclaré à plusieurs reprises qu’il exigeait une transparence absolue des trois cliniques privées visées par le projet. Or, la CSQ exige le même engagement de la part du ministre : « Nous sommes en droit de savoir, par exemple, comment sera défini l’épisode de soin, notamment, qui prendra en charge les cas de complication, quels seront les critères d’analyse retenus, et d’exiger le respect de l’ensemble des obligations légales imposées au réseau public », ajoute Sonia Éthier.
« L’implantation d’un tel modèle de financement dans un contexte de compressions budgétaires incessantes ne pourra se faire à moyen et long terme qu’au détriment de la qualité et de l’accessibilité de plusieurs autres services dans le réseau de la santé et des services sociaux. Aussi, que le ministre de la Santé négocie des marges bénéficiaires au profit d’acteurs privés constitue une aberration et une autre attaque à l’endroit de notre réseau public de santé et de services sociaux », conclut la vice-présidente.
Profil de la CSQ en santé
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont plus de 9 000 font partie du personnel de la santé. La Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ) représente près de 7 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et puéricultrices travaillant dans des établissements de tous les secteurs de la santé : centre hospitalier, centre de santé et de services sociaux (CSSS), centre de réadaptation, dispensaire, agence de la santé et des services sociaux, centre jeunesse et Héma-Québec. La Fédération des syndicats de la santé et des services sociaux (F4S-CSQ) représente plus de 2 200 membres dans trois catégories de personnel, soit de soutien, technique et professionnel, et ce, dans divers établissements du réseau de la santé et des services sociaux de même qu’en santé publique et dans les agences régionales.