En cette semaine des services de garde éducatifs à l’enfance, la CSQ et la FIPEQ-CSQ croient que les éducatrices en installation et en milieu familial subventionnés et régis peuvent avoir la tête haute même si le gouvernement Couillard peine à reconnaître leur travail.

Montréal, le 24 mai 2015. – En cette semaine des services de garde éducatifs à l’enfance, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) croient que les éducatrices en installation et en milieu familial subventionnés et régis peuvent avoir la tête haute même si le gouvernement Couillard peine à reconnaître leur travail.
Rien de nouveau sous le soleil pour les libéraux
« Au moment où le gouvernement libéral fait la leçon aux éducatrices en voulant règlementer davantage les services de garde publics et en généralisant les cas exceptionnels pour culpabiliser ses travailleuses, il devrait plutôt surveiller ses amis. On s’aperçoit que les libéraux n’ont vraiment rien retenu de la Commission Charbonneau et du scandale Tomassi ! », s’exclame Louise Chabot, présidente de la CSQ, en faisant référence au récent débat médiatique sur la spéculation des garderies privées subventionnées.
« Nous avons pu constater jeudi dernier que la ministre de la Famille, Francine Charbonneau, est très peu au fait de la réalité du réseau. C’est du bout des lèvres qu’elle a avoué en Chambre qu’elle ne connaissait même pas le mécanisme de revente des garderies privées subventionnées. C’en est presque pathétique. Heureusement, la ministre consent finalement à demander une commission parlementaire d’ici la fin juin pour étudier le problème de spéculation », souligne Kathleen Courville, présidente de la FIPEQ-CSQ.
Aucune vision en petite enfance
Les deux organisations syndicales soutiennent que les services de garde publics sont le fruit de luttes menées depuis des décennies par les travailleuses et travailleurs. Grâce à ces services, des milliers de femmes sont retournées sur le marché du travail, des milliers d’enfants ont été mieux outillés pour leur entrée à l’école et des milliers de familles continuent de profiter de ces services de qualité. C’est pour une vision positive de ce réseau que l’ensemble des intervenantes se sont battues pendant des années et continuent de lutter pour des conditions de travail décentes. Pourtant, depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement Couillard et ses diverses mesures et lois, elles sont bafouées, ignorées, comme si le travail qu’elles mènent quotidiennement auprès des enfants, l’avenir de notre société, n’avait aucune valeur.
La CSQ et la FIPEQ-CSQ sont profondément indignées que le gouvernement libéral ait choisi, dans un grand déni de démocratie, d’adopter sous bâillon un projet de loi qui hausse dramatiquement les tarifs pour frais de garde en fonction du revenu des parents, niant le principe d’universalité des services de garde en faveur d’un système d’utilisateurs-payeurs.
« La modulation des tarifs favorise ni plus ni moins les garderies privées grâce aux généreux crédits d’impôts (coût de 557 millions en 2013) accordés par le gouvernement Couillard. Cette mesure tend à diriger les parents vers les services privés qui sont de moindre qualité et où les conditions de travail ne se comparent pas aux services de garde régis et subventionnés. Il n’y a, dans les politiques et mesures imposées, aucune vision globale et claire du réseau de la petite enfance au Québec », renchérit Louise Chabot.
« C’est comme si le système de services de garde à contribution réduite dont le Québec est si fier, parce qu’il est de grande qualité et permet l’égalité des chances pour toutes les familles, avait été bâti pour être démoli quelques années plus tard. Comment ce gouvernement peut-il se permettre d’aller piger dans les surplus des CPE, couper dans les services aux enfants et aux intervenantes, augmenter la facture pour les parents et laisser les garderies privées vendre leur permis pour des millions ? Aucun surplus ne peut être récupéré dans les garderies privées. Leur objectif ultime est de faire du profit », s’interroge Kathleen Courville.
Des activités de reconnaissance
Dans toutes les régions du Québec, les syndicats affiliés à la FIPEQ-CSQ mèneront diverses activités de reconnaissance auprès de leurs membres et des familles pour promouvoir un réseau public, accessible, universel et de qualité pour l’ensemble de la population.
Chapeau à toutes les travailleuses de la petite enfance qui poursuivent leur travail de qualité pour le bien-être des tout-petits, qui contribuent à leur réussite future, au développement des enfants, mais aussi de la société tout entière !
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
Profil de la FIPEQ-CSQ
La Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) représente près de 14 000 responsables d’un service de garde en milieu familial et près de 2 000 travailleuses dans les installations des CPE. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative dans le secteur de la petite enfance au Québec.