La CSQ et sa FIPEQ-CSQ sont abasourdies de constater que le gouvernement Couillard choisit d’aller de l’avant avec la modulation des tarifs des services de garde.

Montréal, le 20 novembre 2014. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et sa Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) sont abasourdies de constater que le gouvernement Couillard choisit d’aller de l’avant avec la modulation des tarifs des services de garde. « L’annonce de la ministre de la Famille, Francine Charbonneau, ce matin a de quoi mettre en colère toutes les familles du Québec. Faire l’annonce d’abolir l’universalité des services de garde à l’occasion du 25e anniversaire de la Journée internationale des droits de l’enfant nous laisse bouche bée. C’est la déconnection totale avec les besoins des enfants et de la population dans les rangs du gouvernement Couillard ! », s’exclame Louise Chabot, présidente de la CSQ.
La classe moyenne directement visée
La Centrale rappelle au gouvernement que l’universalité des services de garde a été mise en place justement pour réduire les inégalités entre les individus, pour soutenir la présence des femmes sur le marché du travail et favoriser le développement des enfants. Le gouvernement Couillard fait tout le contraire !
Ce sont les familles monoparentales qui écoperont de la modulation des tarifs s’appliquant au revenu familial dépassant 50 000 $. Sans oublier que ce revenu familial peut aussi équivaloir à deux revenus un cheveu au-dessus du seuil de la pauvreté. Il va sans dire que la classe moyenne est également directement visée par cette mesure.
Des conséquences inquiétantes
La présidente de la CSQ insiste sur les conséquences négatives des mesures annoncées ce matin. « Alors que le Québec est en pénurie de main-d’œuvre spécialisée, on ne peut pas dire que le dévoilement de la modulation des tarifs est une incitation à la natalité. Plutôt que de s’assurer de conditions de travail décentes pour les éducatrices, la ministre préfère se tourner vers les sanctions par la surveillance de la présence réelle des enfants en oubliant que ces travailleuses ont besoin d’un revenu fixe. D’autre part, bien qu’il ait été démontré que les PPP n’étaient vraiment pas une formule gagnante en termes d’économie d’argent publique, la ministre Charbonneau incite à la privatisation dès la petite enfance, avec des projets réalisés en partenariat avec des garderies privées. De toute beauté ! On a vraiment l’impression d’être écoutés par notre gouvernement », ironise Louise Chabot.
Des services de garde éducatifs nécessaires à l’économie du Québec
Puisque les services de garde sont éducatifs, qu’ils font la différence dans la vie des enfants issus de milieux défavorisés ou ayant des besoins particuliers, on devrait plutôt regarder comment les financer adéquatement afin qu’ils soient gratuits pour tous, comme l’est l’éducation. C’est du moins la teneur des propos du psychologue communautaire et professeur associé à l’UQAM, Camil Bouchard, à la première édition du Grand réseau des tout-petits organisé par la FIPEQ-CSQ aujourd’hui à Québec.
Il en va de même pour la CSQ qui considère qu’il est beaucoup plus rentable pour une société d’investir dans ses services publics que de les offrir à l’entreprise privée. « Tous les experts le disent : investir dans les services publics permet de générer des revenus à l’État. Qu’attend donc le gouvernement libéral pour gouverner en ce sens ?, s’interroge la leader syndicale. Nous ne pourrons laisser ce gouvernement désolidariser notre société, saccager notre politique familiale et nos services publics sans rien dire. Nous serons présents dans la rue et dans tous les lieux où il faudra être pour qu’enfin il daigne écouter sa population », prévient Louise Chabot.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
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