« Avec un taux de croissance des dépenses de programmes de seulement 2,7 %, le budget 2016-2017 est très loin d’être à la hauteur des besoins pour financer adéquatement nos services publics. » a réagi Louise Chabot au dépôt du budget Leitão.

Québec, le 17 mars 2016. – « Avec un taux de croissance des dépenses de programmes de seulement 2,7 %, le budget 2016-2017 est très loin d’être à la hauteur des besoins pour financer adéquatement nos services publics. Nous déplorons que le gouvernement n’ait pas fait le choix d’utiliser ses marges de manœuvre pour réinvestir dans les services, par exemple en réduisant son versement au Fonds des générations. On augmente les sommes allouées à l’éducation de 3 % pendant que le versement au Fonds des générations est haussé de 42 %. Où est la véritable priorité du gouvernement? ». La présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, réagit ainsi au dépôt du budget Leitão.
L’éducation n’est pas une véritable priorité
La CSQ est d’avis que le Plan pour la réussite en éducation et en enseignement supérieur présenté aujourd’hui n’envoie pas un signal fort que l’éducation constitue une priorité nationale : « Comme la CSQ l’a démontré il y a quelques jours, le taux de croissance des dépenses du ministère de 3 %, pour 2016-2017, permet tout juste de couvrir les coûts de système. C’est nettement insuffisant pour corriger les dommages causés par les compressions des dernières années. Le Plan reprend les mesures déjà annoncées, soit les 80 millions dévoilés en novembre dernier », évoque la présidente de la CSQ.
Par ailleurs, les cibles visées par le Plan, telles la réussite en lecture et en écriture au primaire et le fait qu’il faut agir tôt pour favoriser la réussite, sont intéressantes, mais les ressources qui lui sont accordées ne sont tout simplement pas à la hauteur des enjeux. Même constat du côté des infrastructures scolaires où le gouvernement annonce une hausse des investissements. Cette dernière est la bienvenue puisque les besoins sont criants. Par contre, la CSQ est d’avis qu’il faudra voir concrètement si elle sera suffisante. « Le gouvernement avait l’obligation d’agir rapidement parce que la situation est critique dans bien des établissements scolaires. »
Pour le milieu collégial, le budget prévoit quelques mesures intéressantes, notamment la mobilité étudiante. La croissance des budgets à 3 % permettra d’éviter de nouvelles compressions, ce qui était essentiel pour un réseau fortement ébranlé dans les dernières années.
La situation est moins rose du côté des universités puisque, à 1,7 %, la hausse des budgets prévus en 2016-2017 ne répondra pas aux besoins du réseau. Le réseau universitaire méritait une sérieuse remise à niveau alors que le budget présenté aujourd’hui contribuera plutôt à l’affaiblir encore plus.
Le saccage du réseau de la petite enfance
En petite enfance, le nouveau budget vient confirmer les compressions imposées en 2016-2017 au réseau public de services de garde : « Le gouvernement semble toujours déterminé à poursuivre le démantèlement de notre réseau public de la petite enfance. Même si nous sonnons l’alarme depuis des mois pour préserver le premier maillon fort de l’éducation, le gouvernement persiste vers la privatisation. Il vient même de reconnaître son erreur avec l’annonce de la diminution de 50 % de la contribution additionnelle pour un deuxième enfant », ajoute la présidente.
Poursuite des compressions en santé et services sociaux
En santé, la CSQ déplore les 2,4 % de taux de croissance prévus puisqu’ils se situent bien en deçà de ce qui est nécessaire pour maintenir les coûts de système. Cela signifie donc que les compressions vont se poursuivre : « C’est inquiétant pour les patients et pour le personnel du réseau. Nous le voyons déjà depuis des mois, les compressions dans le milieu de la santé et des services sociaux se font grandement sentir sur le terrain, menacent la qualité des services et confirment la volonté du gouvernement Couillard de privatiser encore plus le réseau », poursuit Louise Chabot.
Par ailleurs, la CSQ salue la hausse significative du budget de la condition féminine, notamment pour la mise en œuvre de la Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Rappelons que la Centrale avait vivement dénoncé les coupes de 27 % imposées en deux ans ainsi que les mesures d’austérité qui touchent plus particulièrement les femmes.
Enfin, la CSQ dénonce le fait qu’avec son plan économique, le gouvernement poursuit dans la voie de l’austérité : « Avec les choix budgétaires qu’il fait aujourd’hui, le gouvernement couvre tout juste les coûts de système en éducation alors que les compressions se poursuivront dans le secteur de la petite enfance et de la santé et des services sociaux. Nos services publics sont toujours menacés et nous continuerons de nous mobiliser pour en assurer la pérennité », conclut la présidente de la CSQ.