« L’annonce d’un réinvestissement de 300 millions de dollars en santé et services sociaux est bien sûr une bonne nouvelle mais elle ne nous fera pas oublier qu’elle survient après que ce même gouvernement se soit comporté durant plus de deux ans comme le démolisseur en chef de notre réseau public de santé. »

Saguenay, le 26 octobre 2016. – « L’annonce d’un réinvestissement de 300 millions de dollars en santé et services sociaux est bien sûr une bonne nouvelle mais elle ne nous fera pas oublier qu’elle survient après que ce même gouvernement se soit comporté durant plus de deux ans comme le démolisseur en chef de notre réseau public de santé. »
Telle est la réaction commune des présidentes de la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ), Claire Montour, et du Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ), Nathalie Savard, à la mise à jour économique déposée hier par le ministre Carlos Leitão.
Insuffisant pour réparer les dommages causés par ce gouvernement
Les deux leaders syndicales précisent d’ailleurs que ce réinvestissement sera encore nettement insuffisant pour réparer l’ensemble des graves dommages causés par ce même gouvernement au réseau public de santé.
« Cette année seulement, on évaluait que nos établissements de santé devaient opérer avec un manque à gagner de pas moins d’un milliard 300 millions de dollars. Et l’on ne parlait pas de réinvestissement mais seulement des budgets nécessaires pour faire face à la hausse normale du coût de la vie. Et c’est sans compter les coupes et compressions importantes que le réseau a dû subir au cours des dernières années. Voilà dans quel contexte il faut voir le réinvestissement qui a été annoncé », explique Claire Montour.
Un maigre retour sur les sacrifices imposés
Pour sa part, la présidente du SIISNEQ-CSQ appelle l’ensemble des travailleuses et travailleurs de la santé, ainsi que la population, à ne pas oublier que ces 300 millions de dollars sont un maigre retour des sacrifices importants que Carlos Leitão et son gouvernement leur ont imposés au nom de l’austérité, sans aucun égard aux conséquences.
« La manœuvre est trop évidente pour que nous soyons dupes. Ça a été la recette suivie par les gouvernements libéraux depuis 2003. On passe la première moitié du mandat à démolir nos services publics à coups de coupes et compressions pour ensuite, à l’approche des élections, annoncer des réinvestissements mineurs qui sont très loin de compenser pour les dommages causés. C’était très prévisible », observe Nathalie Savard.
Un aveu d’erreur du gouvernement
Par ailleurs, les présidentes de la FSQ-CSQ et du SIISNEQ-CSQ considèrent l’annonce de Carlos Leitão comme un aveu de son gouvernement que les compressions imposées en santé ont été une erreur.
« Ce réinvestissement, aussi relatif soit-il, est une reconnaissance indirecte que ce gouvernement a sous-financé notre réseau public et l’a affaibli en le privant de budgets suffisants. Si le gouvernement ressent aujourd’hui le besoin de réinvestir, c’est peut-être parce qu’il commence à réaliser que ses mesures d’austérité ont eu des impacts sur les citoyens, ce que Philippe Couillard a pourtant toujours nié », concluent Claire Montour et Nathalie Savard.
Profil du SIISNEQ-CSQ
Le Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ) représente 1 250 membres infirmières et infirmiers, infirmières auxiliaires et infirmiers auxiliaires et inhalothérapeutes œuvrant dans trois réseaux répartis dans les régions du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de la Côte-Nord, de la Basse-Côte-Nord et du Nord-du-Québec.