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« L’année 2024 en sera une d’action et de transformations! »

9 janvier 2024

« Après les négociations du secteur public, 2024 sera une année d’action et de transformations », affirme le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Éric Gingras, tout en soulignant que l’année qui vient en sera une de congrès pour l’organisation.

La Centrale entame en effet la dernière ligne droite vers son 44e Congrès, qui se déroulera en juin 2024. En conférence de presse, le 8 janvier dernier, le leadeur syndical a rappelé que cet évènement phare est l’occasion pour près de 1 000 congressistes de débattre et d’adopter des résolutions qui guideront le plan d’action de la CSQ pour les trois prochaines années.

« Un congrès est un moment important pour une grande centrale syndicale comme la nôtre. C’est l’opportunité de revoir nos orientations, de nous mettre au diapason de nos membres et de calibrer nos objectifs », a dit Éric Gingras.

Réfléchir aux changements à mettre en œuvre

Placé sur le thème de la confiance dans nos institutions, le prochain congrès sera également un moment privilégié pour discuter de l’avenir de l’éducation au Québec, de la petite enfance à l’enseignement supérieur. Depuis plusieurs années, les secteurs de la petite enfance, de la formation générale, de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur font face à de nombreux défis et ne sont pas épargnés par la perte de confiance qui se fait sentir à l’égard des institutions.

« Cette perte de confiance, on l’observe à travers le discours ambiant, qui remet souvent en doute la capacité des institutions éducatives à remplir leur mission adéquatement. On l’observe aussi à travers l’effritement de la confiance de l’État envers ses propres institutions et envers le personnel qui y œuvre », a dit Éric Gingras. Selon lui, le recours croissant à des organismes ou à des services externes, souvent privés, pour pallier les soi-disant manques des réseaux ou encore la mise en place de dispositifs de reddition de comptes de plus en plus contraignants pour le personnel en sont aussi des illustrations.

« En d’autres mots, il faut remettre de l’avant une vision de l’éducation basée sur les valeurs d’égalité des chances et de justice sociale. À notre prochain congrès, nous souhaitons donc réfléchir aux changements à mettre en œuvre pour rendre l’accès aux réseaux de l’éducation plus juste et équitable, notamment autour des questions relatives aux inégalités d’accès, aux élèves avec des besoins particuliers et aux enjeux de littératie », a souligné le président de la CSQ.

« Plus que jamais, il faut rétablir la confiance dans nos réseaux de l’éducation et cultiver la confiance envers le personnel. C’est aussi un élément pour valoriser le travail de celles et de ceux qui y œuvrent au quotidien », a-t-il ajouté.

Autres enjeux à suivre en 2024

Différents enjeux occuperont également la CSQ au cours de l’année qui vient. La Centrale continuera de se préoccuper de la question de la violence dans les établissements scolaires, un enjeu qui refait périodiquement surface dans l’espace public, mais qui demeure une constante dans les milieux. Le président de la Centrale rappelle que la banalisation de la violence alourdit la tâche et le climat de travail, et il semble que cet enjeu n’est ni bien compris ni abordé adéquatement. Pour la Centrale, il s’agit d’un enjeu de société qu’il faut prendre de front et par la prévention, à l’intérieur comme à l’extérieur des murs des écoles.

Parce que l’éducation commence chez nos tout-petits, les négociations qui débutent du côté des intervenantes en petite enfance seront aussi dans la mire de la Centrale.

Autre élément dans le paysage : l’intelligence artificielle (IA). Il est évident que le monde du travail tel que nous le connaissons s’apprête à être profondément transformé. Or, une fois de plus, il semble que la capacité à établir un dialogue social dans un intérêt supérieur commun pour faire avancer les enjeux de société s’impose comme un élément clé, selon Éric Gingras.

« Il faut réfléchir aux emplois réinventés, aux emplois disparus, aux nouveaux emplois et à ceux qu’on ne connait pas encore! Il faut se pencher sur les enjeux de formation, revoir la formation continue, parler de littératie numérique, du droit à la déconnexion et de la surveillance électronique. Il y a des opportunités et des enjeux, mais il faut absolument préparer les travailleuses et les travailleurs à l’intégration de l’IA dans la société », fait valoir le leadeur syndical. Rappelons brièvement qu’au printemps dernier, le gouvernement confiait au Conseil de l’innovation du Québec le mandat de définir les enjeux et les opportunités soulevés par l’IA et d’assurer son développement et son utilisation éthiques et responsables. Le président de la CSQ a coprésidé une table de réflexion sur le thème des effets de l’IA sur le travail et les emplois.

« En participant à cette démarche, nous assumons pleinement notre leadeurship comme acteur social. La CSQ est concernée sur différents fronts par le développement de l’IA, et il vaut mieux faire partie des réflexions et jouer un rôle actif plutôt que de devoir ramasser les pots cassés dans quelques années. C’est fondamental : il faut placer l’humain au cœur de cette transformation », conclut Éric Gingras.