La FIPEQ-CSQ, affiliée à la CSQ, dénonce l’acharnement du gouvernement libéral envers les services de garde publics, qui se voient menacés d’une nouvelle coupe de leur financement à hauteur de plusieurs centaines de millions de dollars.

Montréal, le 4 décembre 2015. – La Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), dénonce l’acharnement du gouvernement libéral envers les services de garde publics, qui se voient menacés d’une nouvelle coupe de leur financement à hauteur de plusieurs centaines de millions de dollars.
« Le réseau public est coincé entre une baisse draconienne de financement annoncée, la troisième en trois ans, et des normes plus nombreuses et plus contraignantes. On se retrouve de plus en plus dans un système à deux vitesses, dans lequel les éducatrices du public étouffent, sans jamais voir leurs efforts reconnus par le gouvernement. La ministre de la Famille, Francine Charbonneau, voudrait démanteler le réseau public qu’elle ne ferait rien de différent », déplore la présidente de la FIPEQ-CSQ, Kathleen Courville.
Une ministre qui nie la réalité
En s’obstinant de la sorte à couper les vivres au réseau public, le gouvernement met à mal les objectifs mêmes à l’origine de son développement, des objectifs de retour au travail mais également d’éducation et de développement des enfants. Il y a des limites à demander d’en faire plus avec moins.
Cet acharnement se traduit également en une panoplie d’exigences de plus en plus nombreuses, par exemple une bureaucratie plus astreignante, des détecteurs de monoxyde de carbone obligatoires à chaque étage et des exigences supérieures aux normes établies, ce qui n’est pas le cas dans le privé. On s’acharne ainsi à resserrer les règles du réseau public, déjà beaucoup plus sévères, alors qu’on devrait s’attaquer aux services de garde en milieu familial privés qui ne font présentement l’objet d’aucun contrôle.
Aveuglement volontaire
Pourtant, c’est le privé qui obtient la part du lion des plaintes de parents : plus de 900 entre le 1er avril et le 30 septembre 2015, soit neuf fois plus que les services de garde en milieu familial, et plus de 700 plaintes de plus que les CPE.
« Malgré ces réalités différentes, la ministre se borne à prétendre que le privé et le public, c’est du pareil au même. C’est de l’aveuglement volontaire. Elle est mieux placée que quiconque pour savoir que les services de garde publics en milieu familial doivent répondre à des critères beaucoup plus élevés, et obtiennent des résultats supérieurs. Elle se doit de cesser sa désinformation », précise Kathleen Courville.
Un manque de vision pour la petite enfance
Pour la FIPEQ-CSQ, cette absence de vision et cette attitude deux poids deux mesures du gouvernement libéral ont de quoi faire craindre pour l’avenir du réseau de la petite enfance.
« Les parents du Québec et tous les Québécoises et Québécois sont fiers du réseau dont nous nous sommes dotés, un réseau qui fait l’envie de plusieurs. Il faut que la ministre Charbonneau et ses collègues libéraux cessent de voir nos CPE et nos services de garde en milieu familial comme de simples dépenses dans une colonne de chiffres, et réalisent qu’il s’agit d’un formidable outil de développement social et économique qui mérite d’être renforcé et défendu, pas démantelé », clame Kathleen Courville.
Profil de la FIPEQ-CSQ
La Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) représente près de 12 000 responsables d’un service de garde en milieu familial et plus de 2 000 travailleuses dans les installations des CPE. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative dans le secteur de la petite enfance au Québec.