Éducation

Lab-École : quoi en penser cinq ans plus tard?

21 juin 2023

Un an après l’ouverture du premier Lab-École, alors que d’autres projets sont en voie de se concrétiser, quel regard porter sur ce concept d’écoles repensé? Le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Éric Gingras, s’est entretenu sur le sujet avec l’un des trois fondateurs de l’organisme, Ricardo Larrivée, dans le cadre du dernier épisode de la saison 1 du balado Prendre les devants.

L’école primaire Stadacona a accueilli ses premiers élèves à la rentrée 2022. Situé dans le secteur Limoilou, à Québec, l’établissement est le premier issu du projet Lab-École.

Une autre école de ce genre ouvrira ses portes à la rentrée 2023, à Saguenay, tandis que d’autres établissements, à Shefford, à Maskinongé, à Rimouski et à Gatineau, sont en voie d’être concrétisés.

Invité au balado Prendre les devants, Ricardo Larrivée a rappelé les bases du concept de ces nouvelles écoles : « On a vu que le gouvernement allait dépenser des milliards pour rénover, agrandir ou construire de nouvelles écoles. On s’est demandé pourquoi fait-on encore des écoles comme dans les années 1950, avec un corridor et des classes de chaque côté? Aujourd’hui, en 2023, de quoi les professeurs et les enfants ont réellement besoin pour que leur milieu de vie soit favorable à l’enseignement? »

Ricardo Larrivée

C’est sur ces bases que Ricardo Larrivée et ses collègues, Pierre Thibault, architecte, et Pierre Lavoie, cofondateur du Grand défi Pierre Lavoie, ont fondé l’organisme Lab-École, dont la mission consiste à développer un concept d’école qui intègre l’environnement physique, le mode de vie physiquement actif et l’alimentation.

Sur le site de l’organisme, on explique que, « conformément à l’esprit « laboratoire » », le fonctionnement de Lab-École est « ouvert et flexible, axé sur l’exploration et l’expérimentation ». Le concept mise sur l’augmentation de l’espace par enfant et le fait de créer des environnements mieux adaptés aux besoins des jeunes, qui passent davantage d’heures à l’école.

Une vision qui évolue 

Lors du balado, Éric Gingras a rappelé à son invité que la principale critique du milieu syndical envers le projet Lab-École, au moment où celui-ci est né, il y a un peu plus de cinq ans, était de voir le gouvernement confier l’avenir de l’école publique à des personnalités publiques, comme si ces dernières allaient nous en apprendre plus que celles et ceux qui y travaillent quotidiennement.

Éric Gingras

Ricardo Larrivée a rappelé que le Lab-École mène ses interventions en étroite collaboration avec chaque équipe-école et sa communauté. « Les deux Pierre [Thibault et Lavoie] et moi-même, on est les porte-parole des gens du milieu qui connaissent leurs besoins. On essaie de se faire les porte-voix de ceux qui ont besoin d’un type de classe différent. »

L’animateur et son invité ont tous les deux convenu que le temps a passé depuis le lancement du projet et que, de part et d’autre de la table, la façon de voir le projet avait évolué avec le temps.

« La vie passe, on change, on rencontre des gens qui façonnent notre opinion et qui l’enrichissent beaucoup, a dit Ricardo Larrivée. Puis, je pense que, à la base, on est tous là à vouloir la même chose : on fait tous le vœu d’offrir le meilleur à nos enfants. »

> Écoutez l’entrevue de Ricardo Larrivée menée par Éric Gingras.