Les organisations syndicales de la Côte-Nord, membres du collectif Refusons l’austérité, profiteront de la Fête des travailleurs et travailleuses, le 1er mai prochain, pour intensifier leurs moyens de pression et se faire entendre du gouvernement qui, après plus d’un an au pouvoir, continue de faire la sourde oreille aux demandes de la population.

Baie-Comeau, le 21 avril 2015. – Les organisations syndicales de la Côte-Nord, membres du collectif Refusons l’austérité, profiteront de la Fête des travailleurs et travailleuses, le 1er mai prochain, pour intensifier leurs moyens de pression et se faire entendre du gouvernement qui, après plus d’un an au pouvoir, continue de faire la sourde oreille aux demandes de la population. Le Collectif profitera notamment de l’occasion pour dénoncer la limitation des dépenses de programmes annoncée dans le récent budget et ses effets négatifs sur les perspectives de développement de la Côte-Nord.
« Sur des territoires comme celui de la Côte-Nord, la forte limitation des dépenses de programmes en santé et services sociaux aura des conséquences dramatiques pour la population ainsi que pour les travailleurs et travailleuses, affirme Sylvain Sirois, représentant de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) de la Côte-Nord. Si on ajoute à cela les compressions imposées par le précédent budget, c’est l’accès même au système de santé et de services sociaux qui est mis en péril. Nous refusons catégoriquement cette éventualité. »
« Alors que nous n’avons même pas encore pris la mesure des impacts déstructurants du premier budget Leitão, le gouvernement a récidivé le 26 mars dernier et continué d’enfoncer le clou de l’austérité et des coupes aveugles, sans égard aux réalités socioéconomiques de notre région, argue pour sa part Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord-CSN. Il abolit des structures de concertation régionale efficaces, faisant fi des conséquences sur nos populations qui vont en subir les contrecoups. Ce ne sont certainement pas les annonces saupoudrées dans le cadre du Plan Nord V3 qui vont nous rassurer, poursuit M. Tremblay. La vraie question, c’est qui des MRC ou de la société du Plan Nord prendra en charge les 150 dossiers que pilotait la CRÉ ? Ces dossiers touchent toutes les facettes du développement de la région. »
Le Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) déplore quant à lui le zèle avec lequel le gouvernement s’attaque aux régions éloignées, comme la Côte-Nord. « On déracine les services publics de proximité en fermant les bureaux régionaux des ministères, en incitant les professionnels à quitter pour faire le même travail à partir de Québec, en les empêchant de se déplacer sur le terrain pour faire leur travail et même en coupant les formations nécessaires au maintien et au développement de leurs compétences. Même le secrétariat du Plan Nord a été établi à Québec. Maintenant, il propose de couper les salaires en abolissant la prime d’éloignement de 8 % pourtant établie depuis longtemps dans notre région », s’insurge Claude Ramsay, représentant régional du SPGQ.
Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) abonde dans le même sens. « Nous craignons les impacts d’un retour précipité à l’équilibre budgétaire : il se fera au prix d’importantes diminutions de personnel, lesquelles auront un impact direct sur les services à la population dans notre région. Sans aucun scrupule, le gouvernement avoue ne plus faire l’effort d’embaucher les effectifs nécessaires afin d’offrir un service de proximité de qualité aux citoyennes et citoyens de la Côte-Nord. Les effets négatifs de ces mesures seront majeurs, c’est pourquoi, explique Suzanne Joncas, vice-présidente régionale du SFPQ, nous convions tous nos membres à se mobiliser contre l’austérité. »
Le discours est le même du côté de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). « En éducation, c’est plus d’un milliard qui a été coupé depuis quelques années, et ce, sans compter le fait que le gouvernement a mis la hache dans les services de garde à l’enfance et la politique familiale. En agissant de cette façon, on se tire dans le pied comme société, car on fragilise directement l’avenir de nos enfants, surtout des plus vulnérables. Nos tout-petits et leur famille verront les tarifs augmenter et les services qui leur étaient offerts réduits, tandis que tout le monde sera affecté par les augmentations du nombre d’élèves par classe et la diminution des services aux élèves en difficulté. Cela aura un impact sur nos capacités de recruter et de retenir du personnel en région. Il faut croire que pour ce gouvernement, l’éducation de nos enfants ne fait pas partie des vraies affaires. Nous sommes mobilisés pour démontrer que, pour nous, c’est une priorité ! », déclare Simon Cameron, président du Syndicat de l’enseignement de la Haute-Côte-Nord, au nom des membres de la CSQ.
L’invitation est également lancée à l’ensemble des groupes communautaires de la région. « La réduction de la dette et l’atteinte de l’équilibre budgétaire servent de prétexte pour justifier des coupes radicales dans nos services publics et nos programmes sociaux. Ces coupes ne relèvent pas de la nécessité d’atteindre l’équilibre budgétaire, mais plutôt d’un choix politique et idéologique qui vise à réduire la taille de l’État et à confier à l’entreprise privée la gestion des services publics et des programmes sociaux. En choisissant l’austérité comme solution pour s’attaquer au déficit, le gouvernement Couillard choisit volontairement de s’en prendre aux populations les plus vulnérables. Les coupes dans le logement social et la hausse récente des tarifs d’électricité en sont la preuve. On ne peut pas fermer les yeux là-dessus », argue Michel Savard, porte-parole de la Table des groupes populaires de la Côte-Nord.
« Le programme d’austérité du gouvernement Couillard représente une claque dans la figure des milliers de personnes qui protestent depuis l’automne dernier contre sa façon de gouverner. La FTQ considère légitime que la population manifeste sa colère dans les rues. L’austérité, ce n’est pas seulement des coupes de postes, mais, de façon plus importante, c’est enlever des missions au gouvernement. Ce gouvernement veut couper dans les services publics pour mieux nantir les chefs d’entreprise. La classe moyenne est laissée pour compte, sans oublier que les femmes sont les grandes perdantes face à toutes ces mesures d’austérité », dénonce Charlaine Sirois, conseillère syndicale du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et directrice de Conseil régional FTQ.
Des activités de perturbation sont prévues tout au long de la journée à Sept-Îles et Baie-Comeau. Des mobilisations similaires ont déjà été organisées ailleurs au Québec.
À propos du Collectif Refusons l’austérité Côte-Nord
Le Collectif Refusons l’austérité Côte-Nord regroupe des représentantes et représentants de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), du Syndicat des professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) ainsi que de la Table des groupes populaires de la Côte-Nord.