La FSE-CSQ a eu une mauvaise surprise en prenant connaissance de l’ensemble des orientations du ministre de l’Éducation, M. Sébastien Proulx, publiées dans La Presse ce matin.

Québec, le 13 mai 2016. – La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) a eu une mauvaise surprise en prenant connaissance de l’ensemble des orientations du ministre de l’Éducation, M. Sébastien Proulx, publiées dans La Presse ce matin.
« Si le ministre Proulx veut revoir la profession enseignante, un des cinq axes de son « plan », il doit en premier lieu le faire avec les enseignantes et enseignants, et en tout respect de leur opinion et de leur expertise. C’est ce respect qui est une condition essentielle pour valoriser la profession enseignante, et certainement pas un ordre professionnel imposé », a déclaré Mme Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ.
« On pensait sincèrement que M. Proulx voulait travailler avec les enseignants plutôt que d’imposer au milieu des façons de faire en vogue sans plus de réflexion. Or, nous avons ce matin un fort sentiment d’improvisation devant des orientations issues de citations de quelques chercheurs ou de clips récents de programmes de partis politiques. Nous voulons plutôt bâtir sur du solide. Voilà pourquoi nous réitérons notre demande d’un grand rendez-vous pour faire l’état des lieux en éducation », a-t-elle ajouté. Elle précise qu’elle souhaite que l’on réfléchisse collectivement, avec rigueur et sérieux, avant de s’engager plus à fond dans des chantiers de cette ampleur, en faisant référence aux classes de maternelle 4 ans et à l’école obligatoire jusqu’à 18 ans.
Pour la FSE-CSQ, le projet de loi n86 a prouvé que, lorsqu’on va trop vite sans consultation, tout doit être à refaire. Elle voit donc d’un bon œil l’écoute du ministre à cet effet et aurait souhaité que cette écoute soit plus présente dans le reste du plan présenté dans les médias ce matin.
De plus, bien qu’elle soit ouverte à revoir certaines façons de faire dans le financement des élèves handicapés ou en difficulté, la FSE-CSQ craint que la révision de ce mode de financement, annoncée par le ministre ce matin, ne soit ici qu’un prétexte pour faire des compressions dans ce poste budgétaire pour lequel on perdrait la trace des montants transférés.
Report inexplicable de l’implantation du programme d’histoire
La FSE-CSQ considère que le ministre heurte les enseignantes et enseignants d’histoire qui attendaient le nouveau programme avec impatience. L’ensemble des discussions récentes avec le Ministère ne laissait aucunement présager un report, à la toute dernière minute, ainsi qu’une révision du contenu. Elles portaient plutôt sur l’absence de financement de la formation du personnel enseignant, dénoncée par la FSE-CSQ, et les modalités boiteuses de mise en œuvre. « On était rendus à attacher les derniers fils et à travailler le financement, pas à retourner à la table à dessin. On tourne en rond et c’est déplorable », a conclu Mme Scalabrini.

Profil de la FSE

La Fédération des syndicats de l’enseignement regroupe 35 syndicats représentant plus de 62 000 enseignantes et enseignants de partout au Québec. Elle compte parmi ses membres des enseignantes et enseignants de tous les secteurs : préscolaire, primaire, secondaire, formation professionnelle et formation générale des adultes. Elle est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et négocie en cartel avec l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ-QPAT). Ensemble, elles représentent quelque 70 000 enseignantes et enseignants de commissions scolaires.