La présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour, souhaite que le gouvernement du Canada mette un frein à la signature de l’accord de PTP tant que certains aspects ne sont pas modifiés.

Montréal, le 30 juin 2015. – La présidente de la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ), Claire Montour, souhaite ardemment que le gouvernement du Canada mette un frein à la signature de l’accord de partenariat transpacifique (PTP) tant que certains aspects ne sont pas modifiés en faveur de l’autonomie des pays en matière de santé. C’est du moins l’objectif de la lettre ouverte lancée par l’Internationale des services publics et signée par plusieurs organismes représentant les services de santé des pays concernés, rendue publique ce matin.
« La FSQ-CSQ a signé la lettre ouverte destinée aux gouvernements des pays engagés dans l’Accord PTP afin de prévenir les dérives qui risquent d’avoir des conséquences néfastes sur les services de santé et sur son personnel. Nous faisons face à plusieurs enjeux majeurs dans cet accord négocié en catimini », rappelle la présidente de la FSQ-CSQ.
Les enjeux majeurs pour nos services de santé
Dans l’accord PTP que le Canada est invité à ratifier, plusieurs risques découlent des propositions liées à la modification des brevets dans les domaines de la médecine et de la biologie, des menaces à l’encontre des régimes publics d’assurance-santé ainsi que des restrictions apportées aux lois sur l’étiquetage des aliments.
« En fait, certaines propositions suggèrent carrément de prolonger les brevets de médicaments, ce qui nous ferait attendre plus longtemps l’accès à des médicaments génériques à moindres coûts pour les populations et les gouvernements. C’est limiter notre capacité à traiter et gérer les maladies. Ce qui est inacceptable puisque contraire aux principes d’accès universel aux soins de santé » dénonce Claire Montour.
La population prise en otage
Alors que plusieurs pays du monde font face à une augmentation des coûts de santé, le PTP renferme un risque élevé de décisions prises au profit des entreprises plutôt qu’en réponse aux besoins des populations. Il est impératif que les décisions relatives aux soins de santé se prennent de façon démocratique et transparente, non en secret.
« Il est inquiétant d’apprendre que cet accord prévoit des mécanismes qui permettront aux multinationales de poursuivre nos gouvernements en justice en cas de différends. En raison des risques de poursuites et de l’ampleur des sommes financières qui pourraient être avalées lors de procès très coûteux, les élus hésiteront, ou ne pourront carrément plus modifier les lois en faveur des intérêts premiers de la population, c’est inacceptable ! » poursuit Claire Montour.
« Pour ces raisons et d’autres encore, à titre d’infirmières, infirmières auxiliaires, d’inhalothérapeutes, nous ne pouvons adhérer à un accord qui fragilise davantage notre réseau de santé et de services sociaux. Nous invitons notre gouvernement à se retirer des négociations sur l’accord de partenariat transpacifique jusqu’à ce que le texte ait été publié et que les impacts sur la santé aient été étudiés dans la plus grande transparence. Ces questions doivent absolument être débattues au sein de notre parlement puisque cela nous concerne tous, pas seulement les multinationales », réaffirme la leader syndicale.
Profil de la FSQ-CSQ
La Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ) représente près de 7 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et puéricultrices travaillant dans des établissements de tous les secteurs de la santé : centre hospitalier, centre de santé et de services sociaux (CSSS), centre de réadaptation, dispensaire, agence de la santé et des services sociaux, centre jeunesse et Héma-Québec.