Montréal, le 24 septembre 2014. – La Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), craint que les nouvelles règles de financement dans les services de garde du réseau scolaire ne ramènent le phénomène des enfants à clé avec toutes les conséquences que cela comporte.
Telle est la réaction du président de la FPSS-CSQ, Éric Pronovost, à l’entrée en vigueur, le 1er octobre prochain, de nouvelles règles de financement partout au Québec.
« C’est extrêmement inquiétant et le gouvernement, pas plus que le ministère de l’Éducation, ne semble avoir pris le temps de réfléchir aux conséquences. La réduction du financement accompagnée d’une hausse de la contribution parentale pourrait mettre en péril la survie des services de garde dans certains milieux. On pénalise une fois de plus la population en réduisant, sans la consulter, les services auxquels elle a droit », dénonce Éric Pronovost.
Les enfants écoperont
Ce dernier renchérit en ajoutant que là où les services seront sauvegardés, on craint que les éducatrices et éducateurs ne disposent pas du temps de préparation nécessaire pour l’organisation d’activités pédagogiques complémentaires au plan de réussite des écoles.
« Le temps de planification et de concertation du personnel en service de garde est déjà insuffisant et varie d’un milieu à l’autre. Nous avons toutes les raisons de craindre qu’il soit diminué encore plus avec les nouvelles règles de financement. Ce sont donc les enfants qui écoperont une fois de plus », déplore le président de la FPSS-CSQ.
Le retour d’un phénomène déplorable
Éric Pronovost va plus loin et appréhende que si le gouvernement poursuit ses compressions tout en refilant une facture toujours plus lourde aux parents, on ne voie réapparaître le phénomène des enfants à clé.
« Des parents pourraient être tentés de choisir de retourner leurs enfants à la maison avec la clé au cou plutôt que de les laisser continuer à fréquenter les services de garde. Déjà, la hausse de la contribution parentale annoncée représente un montant minimum de 54 $ de plus par année et par enfant, ce qui est loin d’être négligeable. Cela s’ajoute aux nombreuses autres hausses de coûts imposées aux contribuables pendant que les salaires n’augmentent pas au même rythme », constate le leader syndical.
Des effets regrettables chez les enfants
Éric Pronovost prévient que ces décisions budgétaires du gouvernement pourraient entraîner des séquelles autres que financières dans les familles du Québec.
« Le phénomène des enfants à clé peut avoir des effets, chez ceux-ci, tels que la confrontation à l’ennui, la solitude et la peur. En bout de piste, cela peut même aller jusqu’à affecter la réussite scolaire. C’est très préoccupant et je ne crois pas que les économies que le gouvernement ambitionne de faire méritent qu’il fasse payer aux enfants un prix aussi élevé ».
Des conséquences pour les emplois
Finalement, le président de la FPSS-CSQ observe que si le gouvernement poursuit sur cette lancée d’austérité, ce sera au tour des travailleuses et travailleurs des services de garde d’en subir les contrecoups.
« Puisque le ratio éducateurs-enfants est protégé afin de garantir des services de qualité, une diminution des inscriptions viendrait directement affecter les emplois de nos membres. C’est extrêmement inquiétant pour l’avenir », conclut Éric Pronovost.
Profil de la FPSS
La Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) est la seule fédération représentant exclusivement du personnel de soutien scolaire des écoles et des centres du Québec. Elle regroupe près de 27 000 membres travaillant dans les différentes commissions scolaires à travers le Québec.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.