Les commissions scolaires du Saguenay et du Lac-Saint-Jean doivent encore couper huit millions de dollars pour satisfaire aux exigences toujours grandissantes de l’austérité, ce qui porte à 30 millions de dollars les coupes exigées du ministère de l’Éducation depuis six ans.

Saguenay, le 29 avril 2015. – Les commissions scolaires du Saguenay et du Lac-Saint-Jean doivent encore couper huit millions de dollars pour satisfaire aux exigences toujours grandissantes de l’austérité, ce qui porte à 30 millions de dollars les coupes exigées du ministère de l’Éducation depuis six ans. La Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), le Syndicat des professionnelles et professionnels de l’éducation du Saguenay (SPPÉS) et le Syndicat des professionnelles et professionnels des commissions scolaires Lac-Saint-Jean, Pays-des-Bleuets et Baie-James (SPPLPB) appellent le gouvernement du Québec à changer de cap.
« Au nom des élèves, qui sont notre avenir, cette saignée dans les services professionnels doit cesser maintenant, exige la présidente de la FPPE-CSQ, Johanne Pomerleau. Un gouvernement qui se respecte ne choisit pas d’économiser sur le dos des jeunes qui n’ont pas le pouvoir de faire respecter leur droit. Obtenir des services professionnels à la hauteur de ses besoins, c’est un droit protégé par la loi, qui a été réaffirmé par la Cour suprême en 2012, on l’oublie trop souvent ! ».
Tous les services professionnels durement touchés au Lac-Saint-Jean, à la Baie-James et au Pays-des-Bleuets
Les commissions scolaires du Lac-Saint-Jean, de la Baie-James et du Pays-des-Bleuets nous annoncent leur intention de couper plusieurs services professionnels. Parmi ceux-ci, les impacts atteignent directement les services éducatifs, de la prévention, et de soutien. On abolit des postes en conseillance pédagogique, conseillance préscolaire à la petite enfance, animation à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire et en développement de projet », affirme Jocelyne Allaire, présidente du SPPLPB.
« Sur notre territoire, les commissions scolaires remplacent les absences de plus en plus rarement, éprouvent des difficultés de recrutement et de rétention du personnel, ne reconduisent pas les contrats des surnuméraires. Le résultat est que les élèves ont de moins en moins de services et que la tâche des professionnelles et professionnels qui restent devient démesurée, notamment en raison de l’augmentation du nombre d’écoles à desservir et des déplacements importants sur le territoire », poursuit Jocelyne Allaire.
Des coupes sans précédent au Saguenay
« Cette année, aux commissions scolaires des Rives-du-Saguenay et de la Jonquière, des coupes sont annoncées dans les services de psychologie, de psychoéducation, de travail social, et de conseillance pédagogique. Elles s’ajoutent à celles des dernières années qui avaient été considérables. Par exemple, la Commission scolaire de la Jonquière a coupé près d’une quinzaine de postes l’an dernier. Et ce n’est rien, d’autres compressions seront annoncées sous peu », déplore Richard Brisson, président du SPPÉS.
« Les élèves dans nos écoles ont absolument besoin de ces services. Les enseignants et les parents ont besoin de ce soutien. Nous constatons de grandes difficultés chez plusieurs de nos élèves : trouble envahissant du développement, difficultés langagières, psychopathologies diverses, problèmes d’attention, hyperactivité, comportement, pour ne nommer que ceux-là », poursuit M. Brisson.
Ajouter des services professionnels et des conditions d’exercice adéquates
Avant même que débutent les compressions dans le milieu de l’éducation, les professionnelles et professionnels n’étaient pas assez nombreux pour suffire à la tâche devant les besoins croissants des élèves. Il faut non seulement maintenir les ressources déjà en place, mais en ajouter davantage pour arriver à combler les besoins. C’est pourquoi la Fédération demande l’ajout de 600 professionnelles et professionnels dans le cadre des négociations pour le renouvellement des conventions collectives de ses membres.
Les conditions d’exercice parfois déplorables de la tâche des professionnelles et professionnels dans le système d’éducation public font également l’objet de négociations avec le gouvernement. « Il faut être capable d’attirer et de retenir les professionnelles et professionnels en éducation, parce qu’avec des salaires peu compétitifs, des bureaux parfois insalubres ou inexistants et une surcharge de travail devenue quasiment la norme, les commissions scolaires peinent à pourvoir certains postes, et c’est l’élève, au bout du compte, qui ne reçoit pas de service », dénonce Johanne Pomerleau.
« Investir en éducation, c’est un choix de société que nous devons faire pour garantir l’avenir. Le gouvernement doit se donner les moyens de tout mettre en œuvre pour permettre aux élèves de réussir, sinon c’est toute une génération qu’il abandonne à son sort », conclut la leader syndicale.
La FPPE-CSQ a lancé en novembre la campagne vidéo « On se donne les moyens », sur Facebook, pour dénoncer les conséquences de l’austérité sur les services professionnels en éducation. La campagne est un succès viral avec près de 600 000 visionnements à ce jour. Le troisième épisode est désormais disponible au www.onsedonnelesmoyens.com.
Profil de la FPPE-CSQ
La Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) représente 19 syndicats regroupant 7 200 membres répartis dans la quasi-totalité des commissions scolaires du Québec, francophones, anglophones, Crie et Kativik. Elle compte parmi ses membres différentes catégories de personnel dans les secteurs administratif, pédagogique et dans les services directs aux élèves (entre autres, conseillères et conseillers pédagogiques, psychologues, psychoéducatrices et psychoéducateurs, orthophonistes, conseillères et conseillers d’orientation, orthopédagogues, bibliothécaires et animatrices et animateurs à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire).
Profil du SPPÉS
Le Syndicat des professionnelles et professionnels de l’éducation du Saguenay représente les professionnelles et professionnels de l’éducation des commissions scolaires des Rives-du-Saguenay et de la Jonquière.
Profil du SPPLPB
Le Syndicat des professionnelles et professionnels des commissions scolaires du Lac-Saint-Jean, Pays-des-Bleuets et Baie-James représente les professionnelles et professionnels des commissions scolaires du Lac-Saint-Jean, du Pays-des-Bleuets et de la Baie-James.