Alors que les commissions scolaires de la Mauricie et du Centre-du-Québec s’apprêtent à couper plusieurs postes professionnels pour satisfaire aux exigences toujours grandissantes de l’austérité, alors que les témoignages dramatiques des conséquences du manque de services se multiplient dans les médias, la FPPE-CSQ et le SPPECCQ appellent le gouvernement du Québec à changer de cap.

Trois-Rivières, le 24 avril 2015. – Alors que les commissions scolaires de la Mauricie et du Centre-du-Québec s’apprêtent à couper plusieurs postes professionnels pour satisfaire aux exigences toujours grandissantes de l’austérité, alors que les témoignages dramatiques des conséquences du manque de services se multiplient dans les médias, la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) et le Syndicat du personnel professionnel de l’Éducation du Cœur et du Centre du Québec (SPPECCQ) appellent le gouvernement du Québec à changer de cap.
« Au nom des élèves, qui sont notre avenir, cette saignée dans les services professionnels doit cesser maintenant, exige la présidente de la FPPE-CSQ, Johanne Pomerleau. Un gouvernement qui se respecte ne choisit pas d’économiser sur le dos des jeunes qui n’ont pas le pouvoir de faire respecter leur droit. Obtenir des services professionnels à la hauteur de ses besoins, c’est un droit protégé par la loi, qui a été réaffirmé par la Cour suprême en 2012, on l’oublie trop souvent ! ».
Des coupes sans précédent
« La Commission scolaire de l’Énergie coupera près de huit postes professionnels en 2015-2016, et nous craignons des annonces du même ordre de d’autres commissions scolaires du territoire d’ici quelques jours. Dans les trois dernières années seulement, c’est l’équivalent de plus de vingt postes professionnels qui ont été coupés ou non remplacés sur notre territoire, alors que le gouvernement avait promis d’en ajouter. Quand on coupe ou qu’on ne remplace pas, ce sont les élèves, souvent les plus vulnérables, qui n’ont plus de services. C’est inacceptable », dénonce Denis Bastarache, président du SPPECCQ.
« Également, à cause des mauvaises conditions de travail dans le secteur de l’éducation, les commissions scolaires sont souvent incapables d’attirer et de retenir des psychologues et des orthophonistes. Qui voudrait que son auto soit son bureau pour desservir une douzaine d’écoles pour des salaires beaucoup plus bas qu’au privé ? », questionne Denis Bastarache.
Ajouter des services professionnels et des conditions d’exercice adéquates
Avant même que débutent les compressions dans le milieu de l’éducation, les professionnelles et professionnels n’étaient pas assez nombreux pour suffire à la tâche devant les besoins croissants des élèves. Il faut non seulement maintenir les ressources déjà en place, mais en ajouter davantage pour arriver à combler les besoins. C’est pourquoi la Fédération demande l’ajout de 600 professionnelles et professionnels dans le cadre des négociations pour le renouvellement des conventions collectives de ses membres.
Les conditions d’exercice parfois déplorables de la tâche des professionnelles et professionnels dans le système d’éducation public font également l’objet de négociations avec le gouvernement. « Il faut être capable d’attirer et de retenir les professionnelles et professionnels en éducation, parce qu’avec des salaires peu compétitifs, des bureaux souvent inadéquats ou inexistants et une surcharge de travail devenue quasiment la norme, les commissions scolaires peinent à pourvoir certains postes, et c’est l’élève, au bout du compte, qui ne reçoit pas de service », dénonce Johanne Pomerleau.
« Investir en éducation, c’est un choix de société que nous devons faire pour garantir l’avenir. Le gouvernement doit se donner les moyens de mettre tout en œuvre pour permettre aux élèves de réussir, sinon c’est toute une génération qu’il abandonne à son sort », conclut la leader syndicale.
La FPPE-CSQ a lancé en novembre la campagne vidéo On se donne les moyens, sur Facebook, pour dénoncer les conséquences de l’austérité sur les services professionnels en éducation. La campagne est un succès viral avec près de 600 000 visionnements à ce jour. Le troisième épisode est désormais disponible au www.onsedonnelesmoyens.com.
Profil de la FPPE-CSQ
La Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) représente 19 syndicats regroupant 7 200 membres répartis dans la quasi-totalité des commissions scolaires du Québec, francophones, anglophones, Crie et Kativik. Elle compte parmi ses membres différentes catégories de personnel dans les secteurs administratif, pédagogique et dans les services directs aux élèves (entre autres, conseillères et conseillers pédagogiques, psychologues, psychoéducatrices et psychoéducateurs, orthophonistes, conseillères et conseillers d’orientation, orthopédagogues, bibliothécaires et animatrices et animateurs à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire).
Profil du SPPECCQ
Le Syndicat du personnel professionnel de l’Éducation du Cœur et du Centre-du-Québec (SPPECCQ) représente les professionnelles et professionnels de l’éducation des commissions scolaires Chemin-du-Roy, de l’Énergie, de la Riveraine, des Bois-Franc et des Chênes.