Alors que les commissions scolaires de l’Outaouais s’apprêtent à couper des postes professionnels pour satisfaire aux exigences toujours grandissantes de l’austérité, alors que les témoignages dramatiques des conséquences du manque de services se multiplient dans les médias, la FPPE-CSQ et le SPPCSO appellent le gouvernement du Québec à changer de cap.

Gatineau, le 30 avril 2015. – Alors que les commissions scolaires de l’Outaouais s’apprêtent à couper des postes professionnels pour satisfaire aux exigences toujours grandissantes de l’austérité, alors que les témoignages dramatiques des conséquences du manque de services se multiplient dans les médias, la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) et le Syndicat du personnel professionnel des commissions scolaires de l’Outaouais (SPPCSO) appellent le gouvernement du Québec à changer de cap.
« Au nom des élèves, qui sont notre avenir, cette saignée dans les services professionnels doit cesser maintenant, exige la présidente de la FPPE-CSQ, Johanne Pomerleau. Un gouvernement qui se respecte ne choisit pas d’économiser sur le dos des jeunes qui n’ont pas le pouvoir de faire respecter leur droit. Obtenir des services professionnels à la hauteur de ses besoins, c’est un droit protégé par la loi, qui a été réaffirmé par la Cour suprême en 2012, on l’oublie trop souvent ! ».
Des coupes sans précédent
« À la Commission scolaire des Draveurs, sept postes seront abolis en 2015-2016 : deux psychologues, deux orthopédagogues et trois conseillers pédagogiques. D’autres tâches de conseillance pédagogiques demeureront non remplacées pour l’année scolaire 2015-2016 afin de permettre d’autres économies. Nous avons des raisons de craindre que des coupes soient également annoncées dans les autres commissions scolaires du territoire », déplore Vanessa Girard, vice-présidente du SPPCSO.
« Les commissions scolaires peinent déjà à trouver des professionnels pour pourvoir leurs postes. À la Commission scolaire des Hauts-Bois-de-l’Outaouais, un poste de conseiller en orientation demeure disponible depuis juin 2014, et ce, malgré deux séances d’entrevues qui n’ont pas mené à une embauche. À la même commission scolaire, un poste de psychologue est affiché sans attirer personne depuis maintenant deux ans et une orthophoniste n’est pas remplacée puisqu’aucun candidat n’a postulé. La situation est semblable pour la Commission scolaire des Portages-de-l’Outaouais où un poste de psychologue demeure vacant. Devant cette importante difficulté, il nous semble inconcevable que le gouvernement continue de parler de compressions », poursuit Mme Girard.
Ajouter des services professionnels et des conditions d’exercice adéquates
Avant même que débutent les compressions dans le milieu de l’éducation, les professionnelles et professionnels n’étaient pas assez nombreux pour suffire à la tâche devant les besoins croissants des élèves. Il faut non seulement maintenir les ressources déjà en place, mais en ajouter davantage pour arriver à combler les besoins. C’est pourquoi la Fédération demande l’ajout de 600 professionnelles et professionnels dans le cadre des négociations pour le renouvellement des conventions collectives de ses membres.
Les conditions d’exercice parfois déplorables de la tâche des professionnelles et professionnels dans le système d’éducation public font également l’objet de négociations avec le gouvernement. « Il faut être capable d’attirer et de retenir les professionnelles et professionnels en éducation, parce qu’avec des salaires peu compétitifs, des bureaux parfois insalubres ou inexistants et une surcharge de travail devenue quasiment la norme, les commissions scolaires peinent à pourvoir certains postes, et c’est l’élève, au bout du compte, qui ne reçoit pas de service », dénonce Johanne Pomerleau.
« Investir en éducation, c’est un choix de société que nous devons faire pour garantir l’avenir. Le gouvernement doit se donner les moyens de tout mettre en œuvre pour permettre aux élèves de réussir, sinon c’est toute une génération qu’il abandonne à son sort », conclut la leader syndicale.
La FPPE-CSQ a lancé en novembre la campagne vidéo On se donne les moyens, sur Facebook, pour dénoncer les conséquences de l’austérité sur les services professionnels en éducation. La campagne est un succès viral avec près de 600 000 visionnements à ce jour. Le troisième épisode est désormais disponible au www.onsedonnelesmoyens.com.
Profil de la FPPE-CSQ
La Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) représente 19 syndicats regroupant 7 200 membres répartis dans la quasi-totalité des commissions scolaires du Québec, francophones, anglophones, Crie et Kativik. Elle compte parmi ses membres différentes catégories de personnel dans les secteurs administratif, pédagogique et dans les services directs aux élèves (entre autres, conseillères et conseillers pédagogiques, psychologues, psychoéducatrices et psychoéducateurs, orthophonistes, conseillères et conseillers d’orientation, orthopédagogues, bibliothécaires et animatrices et animateurs à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire).
Profil du SPPCSO
Le Syndicat du personnel professionnel des commissions scolaires de l’Outaouais représente les professionnelles et professionnels des commissions scolaires des Portages-de-l’Outaouais, des Draveurs, des Hauts-Bois-de-l’Outaouais et Cœur-des-Vallées.