Montréal, le 26 septembre 2014. – En réaction à l’article « Réforme tous azimuts en éducation » (La Presse, 26 septembre 2014) voulant que le gouvernement Couillard songe à abolir les commissions scolaires, la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) tient à rappeler que cette réforme, si elle était mise en œuvre, pourrait avoir des conséquences majeures sur l’accès des élèves à des services professionnels, de même que sur leur réussite scolaire.
« Nous sommes préoccupés par le fait que, poussé par un désir de faire des économies, le gouvernement Couillard démantèle des structures qui assurent une répartition équitable des services professionnels et permettent l’égalité des chances aux élèves du Québec, en fonction de leurs besoins et non des revenus de leurs parents », s’inquiète Johanne Pomerleau.
Une perte pour l’éducation
Ainsi, advenant une abolition pure et simple des commissions scolaires, comment les écoles du Québec pourront-elles, seules, assurer leur obligation légale d’offrir des services professionnels ? Elles devront se tourner vers le privé et compter encore davantage sur la contribution financière des parents. Cette offre de service doit demeurer coordonnée et centralisée ; on oublie trop souvent que les commissions scolaires jouent ce rôle essentiel.
« Avec ce scénario, nous craignons la perte de l’expertise particulière développée par les professionnelles et professionnels du milieu scolaire, autant des services administratifs, pédagogiques que complémentaires », déplore Johanne Pomerleau. Par exemple, contrairement aux professionnelles et professionnels issus de la pratique privée, les équipes multidisciplinaires du milieu scolaire (psychologues, orthophonistes, psychoéducatrices et psychoéducateurs, orthopédagogues, etc.) peuvent faire de l’observation en classe, travailler quotidiennement avec le personnel enseignant, participer aux plans d’intervention pour les élèves, etc. Ils font partie de la vie de l’école, la collaboration entre les intervenants y est réelle et constante.
Enfin, la FPPE-CSQ considère que l’abolition des commissions scolaires risque d’entraîner une perte d’énergie et d’argent supérieure aux économies escomptées en réalisant une telle réforme. En effet, les commissions scolaires opèrent à des coûts de gestion si bas (5 % du budget) qu’il sera impossible de faire mieux en changeant la structure.
« Pour toutes ces raisons, la FPPE-CSQ suivra de très près les réflexions du gouvernement libéral en matière de gouvernance du système d’éducation et lui fera parvenir un avis sur les conséquences qu’aurait l’abolition des commissions scolaires sur l’offre de services professionnels et sur la réussite éducative », conclut Johanne Pomerleau.
Profil de la FPPE-CSQ
La Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) représente 19 syndicats regroupant 7 300 membres répartis dans la quasi-totalité des commissions scolaires du Québec, francophones, anglophones, Crie et Kativik. Elle compte parmi ses membres différentes catégories de personnel dans les secteurs administratif, pédagogique et dans les services directs aux élèves (entre autres, conseillères et conseillers pédagogiques, psychologues, psychoéducatrices et psychoéducateurs, orthophonistes, conseillères et conseillers d’orientation, orthopédagogues, bibliothécaires et animatrices et animateurs à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire).
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.