Le président de la FPEP-CSQ, Stéphane Lapointe, soutient que la FEEP s’illusionne si elle pense renflouer les budgets de ses écoles en obtenant le financement pour accueillir un plus grand nombre d’élèves HDAA.

Montréal, le 11 février 2016. – Le président de la Fédération du personnel de l’enseignement privé (FPEP-CSQ), Stéphane Lapointe, soutient que la Fédération des établissements d’enseignement privés (FEEP) s’illusionne si elle pense renflouer les budgets de ses écoles en obtenant le financement pour accueillir un plus grand nombre d’élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA).
Stéphane Lapointe réagit ainsi à l’entrevue accordée dans les médias la semaine dernière par le président de la FEEP, Jean-Marc St-Jacques. Ce dernier expliquait que les directions d’écoles privées souhaitent profiter de l’arrivée d’un nouveau ministre de l’Éducation pour réclamer davantage de financement leur permettant d’accueillir plus d’élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage.
Pour le président de la FPEP-CSQ, dans le contexte où ces services apparaissent déjà comme sous-financés dans le secteur public, il devient odieux de la part des directions des écoles privées de vouloir s’approprier une plus grande part du financement pour les élèves à besoins particuliers.
Une solution irréaliste… sans personnel spécialisé supplémentaire
« C’est très inquiétant parce que ce n’est pas tout d’ouvrir les portes des établissements privés à plus d’élèves HDAA, il faut également être en mesure de leur donner les services professionnels et de soutien spécialisés adéquats pour les accompagner et cela a un coût qui doit être assumé », rappelle le président de la FPEP-CSQ. De plus, en cette Semaine des enseignantes et des enseignants, Stéphane Lapointe appelle les employeurs à être plus sensibles au surcroît de tâches demandé au personnel enseignant, dont celles occasionnées par le manque de ressources à l’accompagnement et au soutien des élèves HDAA déjà présents dans les écoles privées.
« Peut-on croire que l’obtention de financement supplémentaire serait suffisant pour à la fois offrir les services adéquats aux élèves à besoins particuliers et permettre aux écoles de boucler leur budget? J’en doute », commente Stéphane Lapointe. Il s’inquiète de la capacité des écoles à organiser tous les services nécessaires à ces élèves. « Il y a fort à parier que les écoles qui voudraient offrir de tels services auraient à se regrouper pour en partager les coûts ou seraient obligées de référer une partie de ceux-ci à l’externe, occasionnant ainsi des frais supplémentaires facturés aux parents » de renchérir le président de la FPEP-CSQ.
Des projets improvisés qui ont coûté cher
Ce dernier soutient qu’il est clair que les membres qu’il représente ne se feront pas complices d’une telle manœuvre pour aller chercher du financement supplémentaire. Il ajoute qu’avec l’accueil de plus d’élèves HDAA, la FPEP-CSQ exigera également d’ouvrir des discussions sur l’organisation du travail impliquant l’embauche de plus de personnel spécialisé et apte à répondre aux besoins de ces élèves, mais aussi une révision des ratios maître-élèves. Quant aux difficultés financières des écoles privées, Stéphane Lapointe considère qu’il y a d’autres raisons qui les expliquent.
« Plusieurs établissements privés ont réagi à la difficulté de recruter des élèves en se lançant dans la construction de coûteuses infrastructures sportives ou dans l’implantation de profils pédagogiques nécessitant de grands investissements, en espérant attirer une clientèle supplémentaire. Malheureusement, ces projets, souvent improvisés, ont déstabilisé les budgets, ce qui explique en partie les difficultés financières actuelles », fait valoir le leader syndical.
Une solution simpliste à rejeter
Stéphane Lapointe croit que certaines directions d’établissements privés ont fait de mauvais choix de gestion par le passé et qu’elles auraient avantage à travailler avec leur personnel à trouver des solutions pour relancer leur école. Pour lui, l’école « au goût du jour » s’avère fort coûteuse en ressources financières et humaines. « Par contre, une école qui mise sur la qualité de son intervention auprès des élèves, qui livre les services qu’elle promeut, qui offre un milieu de vie épanouissant et une solide formation académique à ses élèves suscitera toujours l’engouement des parents. Selon nous, c’est là que doivent être mises les énergies pour assurer la pérennité de nos écoles », de conclure le président de la FPEP-CSQ.
Profil de la FPEP-CSQ
La Fédération du personnel de l’enseignement privé (FPEP-CSQ) regroupe plus de 2 600 membres œuvrant dans quelque 39 établissements scolaires du primaire, du secondaire et du collégial, répartis dans dix régions du Québec.