Montréal, le 12 juin 2012. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) accueille positivement le projet de loi pour la création de Pharma Québec, déposé cet après-midi à l’Assemblée nationale du Québec par le député Amir Khadir, et elle espère que les membres du gouvernement ainsi que l’ensemble des élus à Québec prendront le temps d’étudier sérieusement la proposition.
Telle est la réaction exprimée par la 1re vice-présidente de la CSQ, Mme Louise Chabot, à l’idée de mettre sur pied une société d’État Pharma Québec.
« Quand on considère que les médicaments représentent le poste le plus inflationniste des dépenses de santé au Québec, soit 18 %, il me semble qu’il serait plus que temps que le gouvernement envisage d’autres pratiques que celles actuelles, qui favorisent uniquement l’industrie. N’y aurait-il pas moyen d’agir différemment en considérant l’intérêt des citoyens en priorité ? », s’interroge Mme Chabot.
Un statu quo injustifié
La porte-parole de la CSQ ajoute que le gouvernement n’a pas le droit de maintenir le statu quo, quand on regarde la hausse des dépenses en médicaments prescrits.
« Entre 1985 et 2009, les dépenses totales en santé ont augmenté en moyenne de 5,8 % par année, alors que les dépenses en médicaments prescrits ont augmenté en moyenne de 10,8 % par année. Dans ce contexte, il est facile de voir où doit agir un gouvernement sérieux qui prétend vouloir contrôler la hausse de ses dépenses », analyse Mme Louise Chabot.
Une approche qui donne déjà des résultats
Mme Louise Chabot rappelle qu’en instituant Pharma Québec, le gouvernement s’inspirerait d’une approche déjà expérimentée ailleurs et qui donne des résultats encourageants.
« Depuis près de 20 ans maintenant, la Nouvelle-Zélande a mis en place PHARMAC, une société d’État d’achat de médicaments. Cette agence a permis au pays d’exercer un contrôle rigoureux de la croissance des dépenses en médicaments. Entre 1996 et 2006, cette croissance se situait d’ailleurs à 0,15 % seulement, ce qui est bien moindre que le Québec », constate la 1re vice-présidente de la CSQ.
Mme Louise Chabot rappelle que les groupes syndicaux et sociaux revendiquent depuis longtemps l’instauration d’un régime entièrement public d’assurance médicaments et une politique du médicament qui encadrerait les pratiques de l’industrie pharmaceutique. « Qui sait, l’expérience de la Nouvelle-Zélande nous servirait peut-être également », poursuit Mme Chabot.
Des économies majeures pour le Québec
Le chercheur Marc-André Gagnon, de l’Université Carleton, évalue d’ailleurs que le Québec économiserait au moins 40 % sur ses dépenses en médicaments en appliquant le modèle de la Nouvelle-Zélande.
« Dans tous les cas, le Québec n’a rien à perdre à évaluer la question, et le projet de loi du député Khadir mérite certainement une consultation et une étude en commission parlementaire. Dans l’intérêt de l’ensemble de la population, nous demandons donc au gouvernement Charest d’appeler le projet de loi pour étude », conclut la 1re vice-présidente de la CSQ, Mme Louise Chabot.
Pour en savoir plus :http://uniondesconsommateurs.ca/docu/sante/21oct/UC21oct2010-MAG-ModeleKiwi.pdf Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 190 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.