Québec, le 25 mars 2012. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et les présidentes et présidents des fédérations de l’éducation, représentant du personnel enseignant, professionnel et de soutien des secteurs public et privé ont participé à la première journée d’auditions publiques de la commission parlementaire sur le projet de loi no 56 visant à lutter contre l’intimidation et la violence à l’école.
La CSQ accueille positivement plusieurs recommandations du projet de loi visant à lutter contre l’intimidation et la violence à l’école, mais elle craint qu’il n’atteigne pas les résultats escomptés si certaines modifications ne sont pas apportées.
« L’échec du premier plan d’action nous laisse perplexes, car nous savons qu’il a eu peu de répercussions dans les milieux. Nous interpellons les parlementaires de l’Assemblée nationale qui ont l’obligation, par ce projet de loi, de faire en sorte que nos milieux éducatifs soient sains et sécuritaires et que la loi ne soit pas que des mots », ont déclaré les représentantes et les représentants de la CSQ.
Mobiliser, outiller et obliger
La CSQ croit que le projet de loi contient plusieurs éléments favorisant sa réussite parce qu’il est basé sur trois éléments essentiels : mobiliser, outiller et obliger. Cependant, elle est d’avis que certaines modifications sont nécessaires pour mener une lutte plus efficace et vigoureuse contre l’intimidation et la violence à l’école, notamment, en ce qui concerne la définition et l’octroi des moyens nécessaires pour atteindre les objectifs.
La Centrale demande aussi que les modifications apportées à la Loi sur l’instruction publique soient les mêmes que celles apportées à la Loi sur l’enseignement privé, car l’intimidation et la violence sont présentes, sous des formes différentes, dans tous les établissements d’enseignement, qu’ils soient situés en milieu défavorisé ou favorisé, qu’ils soient publics ou privés.
L’homophobie : grande absente dans le projet de loi, mais présente dans les écoles
La CSQ est surprise de constater que le mot « homophobie » n’apparaît pas dans le projet de loi no 56. Or, l’homophobie est bien présente dans le milieu scolaire et elle s’exprime souvent de manière violente de différentes façons. La CSQ juge essentiel que ce mot soit inclus dans la loi.
Contre l’ouverture à des sanctions pécuniaires à d’autres fins
Enfin, la ministre de l’Éducation ne doit pas se servir de ce projet de loi pour atteindre d’autres objectifs comme imposer des sanctions pécuniaires pour tout manquement à la Loi sur l’instruction publique ou à la Loi sur l’enseignement privé. La CSQ s’oppose vivement à ce nouveau pouvoir que veut obtenir la ministre et elle l’avise qu’elle s’opposera au projet de loi si jamais la ministre persiste dans cette voie.
Au moment où les commissions scolaires sont aux prises avec d’importantes compressions budgétaires, la Centrale trouve inadmissible que le gouvernement puisse imposer des sanctions pour un manquement qui serait dû au sous-financement de certains services.
Des mesures essentielles
La CSQ trouve particulièrement intéressante l’obligation faite au directeur de l’école de « désigner, parmi les membres du personnel de l’école, une personne chargée de coordonner les travaux d’une équipe qu’il doit constituer en vue de lutter contre l’intimidation et la violence ». C’est là le cœur du projet de lutte à l’intimidation que la CSQ mène avec la Fondation Jasmin Roy dans quatre écoles.
L’organisation syndicale est aussi d’accord pour que soient précisés les devoirs et les responsabilités des acteurs concernés afin que chacune des écoles offre un milieu d’apprentissage sain et sécuritaire de manière à ce que tout élève qui la fréquente puisse y développer son plein potentiel, à l’abri de toute forme d’intimidation ou de violence », a déclaré le président de la CSQ, Réjean Parent.
Les sommes dévolues doivent servir à lutter contre la violence
Toutefois, si le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) veut sérieusement mener une lutte efficace contre la violence et l’intimidation, il doit financer cette mesure et s’assurer que ces sommes seront véritablement consacrées à la désignation d’une personne responsable par école. « Nous demandons donc à la ministre de prendre les moyens nécessaires afin de s’assurer que le financement sert bien à la désignation de cette personne et non à la rénovation de murs ou de corridors des écoles », conclut Réjean Parent.
Le mémoire de la CSQ
Réjean Parent, président de la CSQ, Manon Bernard, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), Jean Falardeau, président de la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), Diane Cinq-Mars, présidente de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) et Francine Lamoureux, présidente de la Fédération du personnel de l’enseignement privé (FPEP-CSQ) ont présenté aux membres de la Commission de la culture et de l’éducation le mémoire de la CSQ intitulé Pour une lutte plus efficace contre l’intimidation et la violence à l’école.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 190 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.