Société

La CSQ rencontre ses membres de l’Est du Québec

1 mai 2012

Carleton, le 1er mai 2012. – C’est dans le cadre de la tournée précongrès que le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Réjean Parent, a profité de son passage dans l’Est du Québec pour discuter des enjeux qui seront au cœur des débats à l’occasion du 40e Congrès de la CSQ. Celui-ci se déroulera au Centre des congrès de Québec du 26 au 29 juin prochain sous le thème Définir notre avenir. Plusieurs représentantes et représentants des syndicats du secteur de l’éducation, de la santé et des services sociaux et de la petite enfance de l’Est du Québec participeront à cet événement.
« Depuis maintenant 40 ans, les congrès de la CSQ ont permis de définir le projet de société auquel nous adhérons. Nous militons pour que les valeurs de justice, de solidarité, de démocratie et d’égalité soient partagées par l’ensemble de la société québécoise. Aujourd’hui, ce projet de société est mis à rude épreuve par la montée de la droite au Québec et par le courant économique néolibéral qui menacent nos conditions de travail, nos conditions de vie et contribuent à accentuer les inégalités sociales. Le Congrès nous permettra d’actualiser nos positions pour tenir compte des enjeux et leur redonner une nouvelle vigueur », affirme le président de la CSQ, Réjean Parent.
Une tournée précongrès
Les membres du Conseil exécutif de la CSQ ont entamé une tournée des syndicats dans toutes les régions du Québec en prévision du Congrès. Celui-ci accueillera près de 1 200 délégués et invités nationaux et internationaux qui viendront discuter du rôle de l’État à l’égard du bien commun et des services publics ; des choix économiques en ce qui a trait aux finances publiques et au développement du Québec ; ainsi que des éléments fondateurs de l’identité québécoise : langue française, culture, histoire et laïcité de l’État.
Les infirmières rejettent la formation universitaire obligatoire
De plus, la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ) a dévoilé aujourd’hui les résultats d’une consultation menée au cours des derniers mois auprès de ses membres, dont celles du Syndicat des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de l’Est du Québec (SIIIEQ-CSQ), portant sur la formation de la relève infirmière. On y apprend que la grande majorité des infirmières désapprouve la volonté de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) de rendre la formation universitaire obligatoire au Québec à compter de 2014 pour les futures infirmières.
Ainsi les résultats de la consultation démontrent que 78 % des infirmières interrogées s’opposent à ce que l’on exige, d’ici 5 ans, un diplôme universitaire pour toutes les nouvelles infirmières. La majorité des répondantes (66 %) ne croit pas que la tâche des infirmières se complexifiera d’ici 5 à 10 ans au point que les connaissances et les compétences acquises pour l’obtention d’un diplôme d’études collégiales ne suffiront plus.
Un diplôme universitaire jugé non nécessaire
Autre élément important : une grande majorité des infirmières est d’avis que l’acquisition d’expérience compte autant que le niveau du diplôme. À ce sujet, 81 % des infirmières considèrent que l’expérience acquise au travail suffit toujours ou la plupart du temps pour actualiser leurs compétences et leurs connaissances.
Dans cet esprit, les infirmières privilégient une bonification de la formation continue plutôt que l’imposition d’un baccalauréat pour assurer une mise à jour de leur formation. Elles sont 90 % de celles interrogées à soutenir qu’une formation continue est suffisante pour actualiser leurs connaissances et leurs compétences.
Des professionnelles reconnues
De même, 96 % des infirmières mentionnent que leurs connaissances et leurs compétences sont reconnues par les autres professionnels, alors que 78 % disent être invitées aux discussions de cas en équipe. De plus, 91 % d’entre elles précisent que leurs opinions cliniques de même que leur jugement sont pris en compte lors de ces discussions de cas.
La majorité (67 %) ne croit pas que leur profession serait davantage reconnue par les autres professionnels si elle exigeait un baccalauréat. Quant à la perception de la population, 82 % des infirmières ne pensent pas que leur profession serait davantage appréciée s’il y avait exigence du diplôme universitaire.
Un risque d’accentuation de la pénurie
Finalement, plusieurs infirmières interrogées considèrent que l’exigence d’un diplôme universitaire rendrait la profession moins attrayante auprès de la relève, ce qui risquerait d’accentuer la pénurie d’infirmières dans les établissements.
L’OIIQ invité à la prudence
À la lumière de ces résultats nettement contraires aux orientations de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, la présidente du SIIIEQ-CSQ, Mme Micheline Barriault, recommande à l’organisme de faire preuve d’une plus grande prudence avant d’aller de l’avant.
« Notre consultation confirme qu’il existe un fossé certain entre la position défendue par l’OIIQ, censée parler au nom des infirmières, et l’opinion réelle des infirmières dans les milieux. J’invite donc les dirigeantes de l’Ordre à faire preuve d’ouverture et à écouter ce que disent nos membres. La précipitation dans un dossier aussi délicat est très mauvaise conseillère, d’autant que l’imposition de la formation universitaire risquerait d’aggraver une pénurie d’infirmières qui serait dommageable pour tout le monde », laisse tomber Mme Barriault.
Sensibilisation des ministres et de la population
Pour sa part, la présidente de la FSQ-CSQ, Mme Claire Montour, projette de rencontrer, au cours des prochains jours, les principaux acteurs dans ce dossier afin de les informer des résultats de la consultation et de les dissuader d’appuyer la position de l’OIIQ. Parmi ces acteurs, se trouvent le ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc, ainsi que la ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Line Beauchamp.
« Nous allons également faire une tournée dans certaines régions du Québec pour informer nos membres et sensibiliser la population sur le dossier. L’orientation que préconise l’OIIQ pourrait avoir des conséquences trop sérieuses pour restreindre le débat. Nous multiplierons donc les démarches d’information et de sensibilisation afin de permettre à nos membres et à la population de s’exprimer sur le sujet », conclut Mme Claire Montour, présidente de la FSQ‑CSQ.
Profils de la CSQ et de la FSQ-CSQ
La CSQ représente plus 190 000 membres, dont près de 130 000 dans le secteur public, et, notamment, près de 7 900 membre dans l’Est du Québec. La FSQ-CSQ représente près de 7000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et puéricultrices travaillant dans des établissements de tous les secteurs de la santé : CHSLD, CH, CLSC, centres de réadaptation, dispensaires, régies régionales, établissements privés conventionnés et Héma-Québec.