À l’occasion de l’entrée en vigueur, aujourd’hui, de la Loi modifiant l’organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux, la CSQ tient à déplorer une fois de plus la mise en place d’une réforme imposée sans consultation réelle, en dépit de la désapprobation de la grande majorité des professionnels du réseau.

Montréal, le 1er avril 2015. – À l’occasion de l’entrée en vigueur, aujourd’hui, de la Loi modifiant l’organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) tient à déplorer une fois de plus la mise en place d’une réforme imposée sans consultation réelle, en dépit de la désapprobation de la grande majorité des professionnels du réseau.
« Quoi qu’en dise le ministre Gaétan Barrette, nous ne sommes guère assurés que les choses iront mieux dans nos établissements de santé à compter d’aujourd’hui, car nous entrons dans une longue période de turbulence. En effet, déjà que les compressions et coupes de postes généraient une certaine confusion, ce grand chambardement des structures auquel on procède actuellement viendra compliquer passablement la situation », prévient la présidente de la CSQ, Louise Chabot.
Des pertes d’emplois significatives à prévoir
La CSQ déplore également les coupes à la santé publique dans un contexte où les besoins sont criants. À titre exemple, pour la Capitale Nationale, les compressions de 2,8 millions, soit 300 000 $ de compressions récurrentes, + 2,5 millions de nouvelles compressions en santé publique pour l’année 2015-2016, sont sans précédent. « Il faut donc s’attendre dans la région de Québec, comme partout ailleurs, à des pertes d’emplois significatives même s’il est encore trop tôt pour en préciser l’ampleur. D’ailleurs, la grande majorité des travailleuses et travailleurs ne savent pas encore ce que l’avenir leur réserve, ce qui ajoute à l’état de confusion dans le réseau », explique Louise Chabot.
Des décisions loin des besoins de la population
Cette dernière est loin d’être convaincue que l’abolition des agences de santé et de services sociaux, remplacées par des Centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS), aura des effets positifs tant pour le personnel que pour la population. « La grande superficie des territoires à couvrir, l’éloignement des centres de décision des milieux, la complexité de la nouvelle structure sont autant d’éléments qui soulèvent de fortes inquiétudes. C’est clair que les populations auront de moins en moins leur mot à dire et d’influence sur les services qui leur sont offerts », constate Louise Chabot.
Aucune amélioration réelle des services
La leader syndicale déplore qu’on brasse les structures en profondeur sans apporter aucune amélioration concrète à l’accès aux services. « Après avoir prétendu vouloir réduire la bureaucratie pour réinvestir dans les soins et services, le ministre refuse maintenant de prendre un engagement financier en ce sens. Au contraire, certaines missions sont même menacées, dont la prévention et la santé publique qui se voient imposer des coupes de 23,7 millions de dollars », rappelle Louise Chabot.
Sans compter les mesures annoncées dans le dernier budget, qui prévoient des compressions additionnelles de l’ordre de 1 milliard de dollars pour l’année en cours et de 2,5 milliards de dollars pour l’année suivante.
Il y a donc de quoi être très inquiet avec l’entrée en vigueur de la nouvelle loi. « Prétendre vouloir améliorer l’accessibilité, la qualité et la sécurité des services tout en poursuivant les compressions budgétaires, en déstabilisant les équipes de soins et en augmentant les processus de reddition de comptes nous apparait contradictoire quant aux effets escomptés. Peut-on améliorer l’efficience d’un système de santé tout en le privant des ressources lui permettant d’agir efficacement ? », questionne la présidente de la CSQ.
Manœuvre de privatisation dans l’ombre ?
Louise Chabot craint même que derrière cette réforme se cache une manœuvre pour déstabiliser encore plus le réseau public de santé et de services sociaux afin d’en justifier la privatisation progressive de pans importants. « Les risques de dérives et de privatisation sont bien réels. Il suffit de penser, par exemple, à l’imposition de quotas combinés à un financement à l’activité annoncée par le ministre, qui va faire bondir les coûts au détriment de certains services. Cela pourrait justifier le recours éventuel à la privatisation partielle », appréhende la CSQ.
Une chose est certaine, la CSQ incitera ses membres à la vigilance pour prévoir toute dérive et la dénoncer le moment venu.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
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