Montréal, le 14 novembre 2012. – « À la veille d’un prochain budget alors qu’on s’apprête à conserver la contribution santé, le gouvernement Marois doit absolument soumettre à la consultation le projet de loi visant à instituer Pharma-Québec. »
La présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, réagit ainsi au dépôt ce matin, pour une deuxième fois, par le député Amir Khadir, d’un projet de loi visant à instituer Pharma-Québec.
Louise Chabot demande à la première ministre Pauline Marois de ne pas imiter le précédent gouvernement qui avait refusé d’appeler ce projet de loi pour étude. « Quand on considère que les médicaments représentent le poste le plus inflationniste des dépenses de santé au Québec, soit 18 %, il me semble qu’il serait plus que temps que le gouvernement envisage d’autres pratiques que celles actuelles, qui favorisent uniquement l’industrie », affirme la présidente de la CSQ.
Une approche qui donne des résultats ailleurs
Louise Chabot rappelle qu’en créant Pharma-Québec, le gouvernement s’inspirerait d’une approche déjà expérimentée ailleurs et qui donne des résultats encourageants.
« Depuis près de 20 ans maintenant, la Nouvelle-Zélande a mis en place PHARMAC, une société d’État d’achat de médicaments. Cette agence a permis au pays d’exercer un contrôle rigoureux de la croissance des dépenses en médicaments. Entre 1996 et 2006, cette croissance se situait d’ailleurs à 0,15 % seulement, ce qui est bien moindre que la situation au Québec », constate la présidente de la CSQ.
Une expérience qui doit nous inspirer
Louise Chabot rappelle que les groupes syndicaux et sociaux revendiquent depuis longtemps l’instauration d’un régime entièrement public d’assurance médicaments et une politique du médicament qui encadrerait les pratiques de l’industrie pharmaceutique. « Qui sait, l’expérience de la Nouvelle-Zélande pourrait peut-être nous inspirer et nous servir également », espère Louise Chabot.
Des économies majeures pour le Québec
Le chercheur Marc-André Gagnon, de l’Université Carleton, évalue d’ailleurs que le Québec économiserait au moins 40 % sur ses dépenses en médicaments en appliquant le modèle de la Nouvelle-Zélande.
« Dans tous les cas, le Québec n’a rien à perdre à évaluer la question, et le projet de loi du député Khadir mérite certainement une consultation et une étude en commission parlementaire. Dans l’intérêt de l’ensemble de la population, nous demandons donc au gouvernement Marois d’appeler le projet de loi pour étude », conclut la présidente de la CSQ, Louise Chabot.
Pour en savoir plus : http://uniondesconsommateurs.ca/docu/sante/21oct/UC21oct2010-MAG-ModeleKiwi.pdf