Éducation, Enseignement supérieur
La CSQ lance ses orientations pour une nouvelle plateforme en éducation
4 novembre 2025
La CSQ vient de franchir une nouvelle étape dans l’élaboration de sa plateforme en éducation, en actualisant certaines de ses positions et en adoptant de nouvelles orientations.
Rappelons que la Centrale est engagée dans un processus de consultation auprès de ses membres dans le cadre du grand chantier En action pour l’éducation, lequel découle d’un mandat lui ayant été octroyé par ces derniers lors de son congrès tenu en juin 2024. Une première étape d’adoption d’orientations s’est conclue sur le plancher du conseil général de la CSQ, à la fin du mois d’octobre. Une deuxième phase de consultation aura lieu au printemps 2026. Ce processus démocratique culminera avec un grand événement, à l’automne prochain, visant à lancer la plateforme de revendications et à promouvoir la vision de la CSQ.
La réflexion réalisée par les syndicats affiliés ainsi que la consultation effectuée auprès des membres visent à élaborer une plateforme en éducation ayant pour objectifs de favoriser le vivre-ensemble et l’éducation citoyenne, tout en assurant à toutes et à tous un accès juste et équitable à l’éducation. La CSQ défend une vision de l’éducation qui :
-reconnait les services éducatifs à la petite enfance comme le premier maillon de l’éducation;
-met fin à la compétition entre les établissements et à l’approche clientéliste qui pousse à répondre à des intérêts individuels, pour privilégier plutôt des intérêts collectifs;
-met fin à la sélection dans le réseau scolaire public et le réseau privé pour atteindre une meilleure mixité scolaire et sociale;
-soutient la diversité et la richesse de l’offre de programmes collégiaux et universitaires sur l’ensemble du territoire québécois, notamment en région.
Au nombre des orientations adoptées à l’unanimité par le conseil général, on compte notamment :
-La mise en place d’un réseau commun, par le financement public des établissements privés qui ne sélectionnent plus leurs élèves, n’imposent plus de frais et acceptent les élèves du territoire. Les bassins scolaires sont redéfinis afin d’assurer une plus grande mixité.
-Des projets pédagogiques particuliers offerts à tous les élèves, sans sélection, afin de favoriser la mixité scolaire et sociale dans les classes;
-Revoir l’intégration des projets pédagogiques particuliers, notamment via une révision du Programme de formation de l’école québécoise de manière à prioriser les contenus et à prescrire le temps minimum consacré aux matières obligatoires au secondaire afin de dégager du temps pour permettre à tous les élèves d’intégrer des projets pédagogiques particuliers;
-La priorisation du développement de places dans les centres de la petite enfance (CPE) et dans les services éducatifs en milieux familiaux régis et subventionnés plutôt que la maternelle 4 ans mur à mur;
-L’élargissement de l’aide financière aux études et l’accroissement des montants octroyés en bourses;
-La diversification des critères d’admission à l’université, au-delà des résultats scolaires, pour favoriser une mixité de profils d’étudiantes et d’étudiants;
-L’offre de services éducatifs à l’enfance dans chacun des établissements collégiaux et universitaires.
Selon un sondage Léger mené pour le compte de la CSQ en octobre, 62 % des Québécoises et des Québécois considèrent que le Québec dispose d’un bon réseau d’éducation. Cela dit, 40 % estiment que ce réseau se sera détérioré et 41 % qu’il sera resté le même dans 10 ans, selon l’état actuel des choses. Plus encore, 75 % jugent que le personnel de l’éducation ne dispose pas des moyens suffisants pour accomplir adéquatement ses tâches.
« En somme, on comprend que les Québécoises et les Québécois estiment que nous ne sommes pas sur la bonne voie en matière d’éducation au Québec. Et nous partageons leur constat. Je le répète : nous avons besoin d’un plan à long terme, d’une vision d’ensemble et porteuse pour l’éducation au Québec. Cela fait cruellement défaut, et il en va de notre avenir collectif en tant que société. La CSQ réclame depuis plusieurs mois la tenue d’une grande réflexion en éducation réunissant l’ensemble des acteurs. Nous bénéficions d’appuis de plus en plus nombreux à cet égard, et ce n’est qu’un début! Entre-temps, à la CSQ, nous nous préparons et nous passons à l’action », a conclu Éric Gingras.