« Jusqu’à présent, les grands perdants de cette campagne électorale sont les élèves du Québec. Aucun parti politique ne présente un plan d’ensemble en éducation alors que le taux de décrochage scolaire au Québec se maintient autour de 20 % et que nous faisons face à des besoins exceptionnels en matière d’emploi… »

Montréal, le 27 août 2012. – « Jusqu’à présent, les grands perdants de cette campagne électorale sont les élèves du Québec. Aucun parti politique ne présente un plan d’ensemble en éducation alors que le taux de décrochage scolaire au Québec se maintient autour de 20 % et que nous faisons face à des besoins exceptionnels en matière d’emploi. On nous propose des mesures à la pièce, sans stratégie globale. C’est insuffisant et extrêmement décevant », déplore la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Mme Louise Chabot.
En cette semaine de rentrée scolaire des élèves dans les écoles et les centres de formation professionnelle et d’éducation des adultes, la CSQ et ses fédérations du réseau scolaire, soit la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) et la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), réclament des partis politiques qu’ils s’engagent à améliorer de façon significative la réussite des élèves et fassent connaître les moyens qu’ils prendront pour y parvenir.
Une importante mesure de réussite mise en péril
Lors de la rentrée scolaire précédente, pour améliorer la réussite scolaire des garçons, la CSQ et ses fédérations avaient réclamé du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) qu’il revoie des éléments du Programme de formation de l’école québécoise – éducation préscolaire, enseignement primaire de façon à y inclure des composantes liées à l’apprentissage de la lecture-écriture et fondées sur l’ensemble des recherches en éducation et des expériences sur le terrain ayant donné des résultats probants tant au Québec que dans d’autres pays.
« En juin dernier, les enseignantes et les enseignants avaient enfin réussi à obtenir cette modification souhaitée au programme de lecture qui, études à l’appui, ferait réellement une différence sur la réussite des élèves. Malheureusement, le déclenchement des élections risque maintenant de mettre en péril cette décision qui avait été applaudie par plusieurs », craint la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), Mme Manon Bernard.
Un écart qui se creuse avec le temps
« L’habilité à lire et à écrire est un facteur déterminant de réussite scolaire et ce n’est pas en proposant seulement une heure de plus d’activités sportives, culturelles ou d’aide au devoir que ce sera suffisant pour améliorer la situation. L’intervention rapide est la clé de la réussite et cela inclue l’aide de ressources professionnelles dans le cas de problèmes plus importants chez les élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA) », ajoute Mme Johanne Pomerleau, présidente de la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ)
Rappelons que le taux de diplomation des garçons à l’âge de 19 ans s’établit à 66 %, comparativement à 78,8 % pour les filles. Les recherches démontrent clairement que l’écart entre les filles et les garçons commence à se former dès le passage de la 1re à la 2e année du primaire, pour atteindre l’équivalent d’une année complète d’études à l’âge de 15 ans en faveur des filles, d’où la nécessité d’intervenir dès le premier cycle.
Pour la CSQ, il faut aussi agir plus efficacement dans les milieux défavorisés afin de fournir aux enfants les outils nécessaires pour entreprendre leur scolarité dans les meilleures conditions possible. Pour ce faire, il est important d’augmenter leur nombre de places en garderie et de développer la maternelle 4 ans en milieu défavorisé.
Le personnel de soutien scolaire sous le choc
« Le débat autour des structures des commissions scolaires n’aide en rien la réussite des élèves. Ça ne fait que nous éloigner de l’objectif. Nous déplorons également l’absence de considération du personnel de soutien scolaire dont le travail au quotidien est de faire appliquer les règles établies des commissions scolaires ainsi que celles du ministère. De plus, on ne dit mot sur les besoins en financement et sur la décentralisation des responsabilités. Rien non plus sur les emplois massacrés, les suivis délestés et le personnel sacrifié », rapporte Mme Diane Cinq-Mars, présidente de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ).                                                                                                    
Une tendance inquiétante avec le Plan Nord
Pour la CSQ, les besoins exceptionnels en main-d’œuvre au Québec au cours des prochaines années commandent une intervention exceptionnelle de l’État. Il faut non seulement rehausser le taux de diplomation, mais aussi s’assurer que la formation soit de bonne qualité. « Nous déplorons que certaines entreprises embauchent des jeunes qui n’ont pas encore complété leur parcours scolaire pour combler des emplois. Un phénomène particulièrement inquiétant avec le Plan Nord où le taux de dérochage des régions concernées est plus élevé qu’ailleurs », conclut Mme Louise Chabot, présidente de la CSQ.
Les cinq propositions de la CSQ pour améliorer l’éducation au Québec
De son côté, la CSQ a déjà présenté cinq propositions pour améliorer l’éducation au Québec, c’est-à-dire : faire de l’éducation une priorité nationale, mettre fin à la concurrence entre les établissements pour privilégier la coopération, assurer de meilleures conditions d’apprentissage et de réussite pour tous, améliorer les conditions de travail du personnel et reconnaître et valoriser leur travail.

Profil des organisations

La CSQ représente plus de 193 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec.

La FSE-CSQ représente quelque 60 000 enseignantes et enseignants des commissions scolaires du Québec à tous les secteurs d’enseignement, tant au préscolaire, au primaire et au secondaire qu’à la formation professionnelle et à l’éducation des adultes.

La FPPE-CSQ représente plus de 6 500 membres travaillant dans des services d’aide aux élèves, des services pédagogiques et des services administratifs, répartis dans la grande majorité des commissions scolaires francophones, les neuf commissions scolaires anglophones et les commissions scolaires Crie et Kativik du Québec.

La FPSS-CSQ représente plus de 23 000 membres travaillant dans les commissions scolaires, tant du côté des services complémentaires aux élèves que dans le secteur administratif et technique.