Répondant à une demande répétée depuis plusieurs années de la CSQ et de la FSE-CSQ, l’annonce du gouvernement Couillard d’un investissement additionnel de trois millions de dollars pour le financement de petites cohortes en région pour la formation professionnelle a de quoi les réjouir. Cependant, les organisations sont d’avis que la nouvelle condition d’attribution, basée exclusivement sur des programmes d’études conduisant à des emplois en forte demande, ne respecte pas la mission de formation du réseau de l’éducation.

Montréal, le 25 avril 2017. – Répondant à une demande répétée depuis plusieurs années de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), l’annonce du gouvernement Couillard d’un investissement additionnel de trois millions de dollars pour le financement de petites cohortes en région pour la formation professionnelle a de quoi les réjouir. Cependant, les organisations sont d’avis que la nouvelle condition d’attribution, basée exclusivement sur des programmes d’études conduisant à des emplois en forte demande, ne respecte pas la mission de formation du réseau de l’éducation.
La mesure de Soutien de l’offre régionale en formation professionnelle vise notamment à favoriser l’accessibilité et le maintien d’une offre de cours en formation professionnelle dans plusieurs régions du Québec. Cependant, la nouvelle condition d’obtention liée aux besoins des entreprises en restreint grandement la portée. En effet, le nombre de formations qui rencontrent les critères de cette mesure est très limité alors qu’il existe une carte de près de 175 programmes qui pourraient contribuer à diversifier et enrichir l’offre régionale.
Penser d’abord aux aspirations des jeunes
« Lors du Rendez-vous national sur la main-d’œuvre, la CSQ avait signifié au gouvernement Couillard qu’il devait cesser de pencher systématiquement du côté des employeurs, qui veulent orienter l’éducation selon leurs besoins ponctuels. En privilégiant seulement les besoins de l’entreprise, on freine les aspirations des élèves en région qui veulent pouvoir y rester pour se former », se désole Louise Chabot, présidente de la CSQ.
Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ, abonde dans le même sens. « Limiter ces règles de soutien à quelques choix des entreprises réduit les possibilités de développer les compétences des jeunes et des adultes et d’assurer leur mobilité dans une économie en constante évolution. Pour nous, il est impératif de préserver l’objectif d’offrir une formation qualifiante pour les jeunes et les adultes dans toutes les régions du Québec. »
Ajuster le tir
En conclusion, la CSQ et la FSE-CSQ sont inquiètes pour les jeunes en région qui n’auront pas accès à de la formation en raison de cette nouvelle condition d’attribution, plus stricte. Les organisations syndicales souhaitent que le ministre de l’Éducation ajuste son tir en rendant la mesure de soutien pour les petites cohortes accessible à tous les programmes, comme c’était le cas depuis sa mise en place, permettant du coup aux gens des régions de répondre à plusieurs de leurs besoins de main-d’œuvre. L’accessibilité à l’éducation, c’est aussi une affaire de formation professionnelle.