Montréal, le 26 novembre 2014. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) dénoncent vertement le projet de loi no27 sur l’optimisation des services de garde éducatifs à l’enfance subventionnés, présenté ce matin par la ministre Francine Charbonneau, accusant le gouvernement de vouloir « mettre des polices » à la porte des services de garde.
Telle est la réaction des présidentes de la CSQ, Louise Chabot, et de la FIPEQ-CSQ, Kathleen Courville, à l’intention du gouvernement de renforcer la surveillance de la présence réelle des enfants, tant en milieu familial qu’en CPE.
« Les Libéraux nous avaient imposé les boubous macoutes sous le régime de Robert Bourassa pour espionner les assistés sociaux. Voilà maintenant que Philippe Couillard veut instaurer ses coucous macoutes qui espionneront les enfants et leurs parents pour vérifier qui est absent du service de garde et pourquoi. On crée une nouvelle « police » au moment même où le président du Conseil du trésor veut couper dans la fonction publique », analyse Louise Chabot.
Une attaque injustifiée contre les parents
De plus, la présidente de la FIPEQ-CSQ reproche à la ministre Francine Charbonneau de s’attaquer lâchement aux parents en les menaçant de leur retirer l’accès pour leur enfants aux services de garde durant une période de trois mois.
« La ministre de la Famille ne semble pas connaître la réalité des services de garde. Ce qu’elle qualifie de fraude est souvent une garantie de disponibilité des places aux parents qui en ont réellement besoin. Malheureusement, sa méconnaissance risque d’avoir de graves conséquences sur de nombreux parents au Québec. Ils pourraient même perdre leur emploi n’ayant plus accès aux services de garde pour leur enfant », craint Kathleen Courville.
Un gouvernement qui ne retient pas les leçons de l’histoire
D’autre part, la volonté du gouvernement de réviser les règles de financement des infrastructures des CPE nuira de façon significative au développement du réseau. En effet, son intention de prioriser la location pour les nouveaux CPE va fragiliser la pérennité du réseau public. De même, en réduisant la subvention de 95 % à 50 % lors de l’instauration d’un nouveau CPE, il rend quasi impossible le démarrage de nouveaux projets, oubliant qu’il s’agit d’organismes à but non lucratif.
« Le but recherché par le gouvernement semble être de favoriser les « amis du régime » en faisant en sorte que seules les garderies privées pourront se qualifier pour obtenir les subventions gouvernementales. À croire que les libéraux n’ont tiré aucune leçon du scandale des garderies privées et du financement du PLQ à l’époque de Tony Tomassi », affirme Louise Chabot.
Promesse reniée
En terminant, la présidente de la CSQ déplore grandement que le ministre des Finances Carlos Leitao aille de l’avant avec son projet de hausser les frais des services de garde, reniant ainsi la promesse faite en campagne électorale par le premier ministre Philippe Couillard.
« J’invite particulièrement les éducatrices en CPE et en milieu familial, ainsi que les parents, leurs amis, de même que tous celles et ceux qui ont à cœur la sauvegarde du réseau public, à participer nombreux à la manifestation contre l’austérité qui aura lieu samedi prochain à Montréal et Québec. Ce gouvernement doit entendre la voix de la population puisqu’il semble sourd à la voix de la raison », conclut Louise Chabot.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.