Le gouvernement Couillard fait fi des conséquences néfastes  d’une modulation des tarifs des services de garde

Montréal, le 5 novembre 2014. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) est estomaquée de voir à quel point le gouvernement Couillard fait fi des conséquences néfastes sur les familles de la classe moyenne en favorisant une modulation des tarifs des services de garde. « Nous nous opposons vigoureusement à une hausse de la contribution parentale pour les services de garde et à une utilisation accrue de la tarification. Ces tarifications ont un effet sur l’accessibilité aux services, minent l’égalité des chances et accentuent les inégalités sociales », s’insurge Louise Chabot, présidente de la CSQ.
Quand on renie sa parole sans honte
Les libéraux avaient pourtant assuré à la population qu’ils ne toucheraient pas aux tarifs des services de garde. Ils avaient même dénoncé vivement l’intention du gouvernement péquiste de hausser les tarifs de 7 à 9 $, pas plus tard qu’en février dernier, lors du dépôt du budget péquiste.
Ce matin même, le premier ministre Couillard a affirmé en chambre être favorable à la modulation des tarifs de services de garde. « Il faut être drôlement culotté pour renier sa parole aussi ouvertement une fois au pouvoir. Depuis son élection en avril dernier, le gouvernement Couillard semble se jouer bassement des Québécoises et Québécois en démantelant un à un les services publics auxquels ils tiennent », martèle Louise Chabot.
Des conséquences désastreuses sur le tissu social
Pour les familles de la classe moyenne, il s’agit d’un choc tarifaire inacceptable. Une famille dont les deux parents gagnent 50 000 $, avec deux enfants en service de garde, verrait le coût augmenter de près de 2 500 $ par année, soit plus de 200 $ par mois. Il ne faudrait tout de même pas oublier que les tarifs des services de garde sont déjà modulés via les taux d’imposition des familles en fonction de leurs revenus.
« Comment le gouvernement ose-t-il imposer deux modulations aux familles ? C’est scandaleux de gérer l’État de la sorte, à la petite semaine, sans penser aux conséquences que ces changements majeurs peuvent avoir sur l’ensemble de la population. Faut-il rappeler au premier ministre qu’en santé et en éducation, c’est par le biais des impôts et des taxes que les services sont financés. Il doit en être de même pour les services à la petite enfance », remarque la leader syndicale.
Cette mesure pénaliserait clairement les familles en général et les femmes en particulier. De plus, comme il a été maintes fois démontré et expliqué, ces services éducatifs ne sont pas une dépense, mais un véritable investissement pour la société québécoise. Ils privilégient la participation des femmes au marché du travail.
Une atteinte à la politique familiale du Québec
Il est essentiel que le principe d’universalité dans lequel chaque citoyenne et citoyen contribue selon ses moyens mais où toutes et tous ont droit aux mêmes services selon leurs besoins, s’applique aux services à la petite enfance de la même façon qu’il s’applique à la santé et à l’éducation préscolaire, primaire et secondaire.
« Il est plus que temps que la ministre de la Famille défende plus énergiquement le programme phare de son ministère et de la politique familiale du Québec. C’est son rôle, à titre de ministre, de se porter à la défense de ce programme. Son silence et son laisser-faire sont totalement inacceptables. Où est-elle ? » demande la présidente de la CSQ.
Mise en garde au ministre Bolduc
La CSQ tient à mettre en garde le ministre Bolduc contre toute tentation de hausser les tarifs des services de garde en milieu scolaire. Il doit rejeter d’emblée toute hausse de la contribution parentale. Une telle hausse serait d’autant plus inacceptable que les parents paient déjà une part importante des coûts réels des services.
La Centrale réitère son attachement aux services publics universels, qui sont essentiels pour assurer le lien social nécessaire à la vie en société en plus de contribuer à la solidarité entre les individus.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.