La CSQ accuse le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, de préférer manœuvrer dans l’ombre.

Montréal, le 28 septembre 2015. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) accuse le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, de préférer manœuvrer dans l’ombre pour trouver une façon de normaliser la facturation de frais accessoires en clinique médicale, plutôt que d’accepter d’entendre les nombreuses voix réclamant d’urgence un débat public sur le sujet
La présidente de la CSQ, Louise Chabot, juge inacceptable que le ministre refuse une consultation publique dans ce dossier puisque la normalisation des frais accessoires représente une menace pour le maintien de l’accessibilité de notre système de santé.
« Notre système public de santé vise notamment à permettre un accès universel aux soins, peu importe la capacité de payer. L’imposition de frais accessoires met en péril ce principe d’équité parce qu’elle crée une inégalité d’accès aux services médicaux. Si le ministre va de l’avant, il valide l’instauration d’un système de santé à deux vitesses, où l’accessibilité varie selon les revenus », explique Louise Chabot.
Un ministre qui renonce à ses responsabilités et devoirs
La leader syndicale déplore, de plus, que par son attitude et sa vision dans ce dossier, Gaétan Barrette renonce à assumer ses responsabilités et ses devoirs à titre de ministre de la Santé et des Services sociaux.
« La loi sur le ministère de la Santé et des Services sociaux stipule que le ministre doit veiller à l’amélioration de l’état de santé de tous les individus. À partir du moment où il impose des tarifs pour certains soins, il vient de créer une barrière qui empêche une partie de la population d’y avoir accès, ce qui est contraire à la loi. »
Une façon de faire préoccupante
Même travers en ce qui a trait à ses obligations de consulter la population sur ses orientations en santé. Gaétan Barrette se défile et préfère aller de l’avant en empruntant une voie qui lui permet d’agir sans consultation publique.
« L’intention de recourir à un simple règlement pour encadrer l’imposition de frais accessoires est indigne d’un gouvernement démocratique et transparent. En effet, cela contourne un sain débat public sur un enjeu pourtant fondamental qui nous concerne tous. Cette façon de faire est d’autant plus préoccupante que nous faisons face à un gouvernement qui a un préjugé favorable à la présence de plus en plus grande de l’entreprise privée dans le réseau public de santé », soulève Louise Chabot.
Des solutions alternatives volontairement ignorées
D’autre part, la présidente de la CSQ mentionne qu’en refusant tout débat public, le ministre se prive d’entendre les solutions alternatives proposées pour mieux financer notre réseau public de santé.
« L’entêtement de Gaétan Barrette nous amène à nous questionner sur sa volonté réelle de préserver notre système public. En effet, les frais accessoires ne sont pas un mal nécessaire, bien au contraire. Plusieurs groupes proposent d’autres solutions qui permettraient de financer adéquatement le réseau tout en respectant les grands principes de la Loi canadienne sur la santé. Malheureusement, Gaétan Barrette ne veut pas les entendre », conclut Louise Chabot.