Montréal, le 14 avril 2016. – Le Syndicat des professionnelles et professionnels du milieu de l’éducation de Montréal (SPPMEM-CSQ), affilié à la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) et à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), dénonce la suppression de plus de 80 % des postes d’animateurs de vie spirituelle et d’engagement communautaire (AVSEC) à la Commission scolaire de Montréal (CSDM).
Le président du SPPMEM, Michel Mayrand, soutient que cette décision sera officiellement annoncée avec le dépôt du plan d’effectifs pour la prochaine année scolaire.
« Les AVSEC ne seront malheureusement pas le seul corps d’emploi touché par les mesures à venir, puisque la commission scolaire doit récupérer un montant de dix-neuf millions de dollars. Cependant, dans le cas de cette catégorie d’emploi, on parle pratiquement de l’abolition du service. En effet, on passera de treize AVSEC à seulement deux pour maintenir le service dans pas moins de deux cents écoles. Ça n’a absolument aucun sens » clame Michel Mayrand.
Une décision basée sur la méconnaissance
Le leader syndical déplore que cette décision reflète l’ignorance des administrateurs de la CSDM quant à l’importance du rôle que jouent les AVSEC auprès des élèves.
« Ces professionnelles et professionnels contribuent à la vie du milieu, facilitent l’intégration des élèves à l’école. Ce sont également les AVSEC qui organisent divers projets pour encourager les jeunes à s’engager dans leur communauté afin de les préparer à devenir des citoyens responsables, explique Michel Mayrand. Que l’on pense, entre autres, au rôle stratégique que ces derniers jouent dans les écoles qui ont le volet international, à leurs actions en support à la mise en place de mesures de prévention de l’intimidation, et aux activités d’animation auprès des jeunes, qui ont pour but de développer le sens critique des élèves ».
Un très mauvais message
Ce dernier ajoute que les AVSEC accompagnent également les jeunes dans leur réflexion portant sur des questions fondamentales en lien avec le sens de la vie.
« En décidant d’abolir plus de 80 % des postes d’AVSEC, la CSDM envoie le message qu’éduquer des jeunes, ça se limite à la transmission des matières de base, rien de plus. Comme si le développement et l’engagement ne contribuaient pas aussi à former le jeune pour qu’il devienne un adulte accompli plus tard », fait valoir le leader syndical.
La logique comptable avant l’humain
Michel Mayrand renchérit en soutenant qu’avec la raréfaction de ce corps d’emploi, la CSDM déshumanise gravement ses deux cents écoles.
« Les AVSEC œuvrent quotidiennement à faciliter le vivre ensemble à l’école. En fait, ils contribuent directement chaque jour à rendre plus humaines ces « grosses boîtes » que sont devenues nos écoles. Malheureusement, il semble que pour les administrateurs de la CSDM, la logique comptable doit avoir préséance sur l’humain, et s’il faut sacrifier ce côté humain pour atteindre l’équilibre budgétaire, ça ne paraît pas poser un problème », constate le président du SPPMEM-CSQ.
Des coupes dans la moelle
Michel Mayrand craint fortement les nouvelles coupes et compressions à venir avec le prochain plan d’effectifs.
« On ne parle plus de couper dans le gras ou dans l’os, mais bel et bien dans la moelle. Quand on en est rendu là, c’est très grave. On le voit clairement avec la quasi-disparition du service donné par les AVSEC, un service pourtant jugé suffisamment important pour être inscrit dans la Loi sur l’instruction publique », conclut le président du syndicat.
Profil de la FPPE-CSQ
La Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) représente dix-neuf syndicats regroupant 7 200 membres répartis dans la quasi-totalité des commissions scolaires du Québec, francophones, anglophones, Crie et Kativik. Elle compte parmi ses membres différentes catégories de personnel dans les secteurs administratif, pédagogique et dans les services directs aux élèves (entre autres, conseillères et conseillers pédagogiques, psychologues, psychoéducatrices et psychoéducateurs, orthophonistes, conseillères et conseillers d’orientation, orthopédagogues, bibliothécaires et animatrices et animateurs à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire).