Montréal, le 26 janvier 2021. – La Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) est inquiète quant aux priorités du ministre de l’Éducation. La fédération accueille favorablement les investissements annoncés aujourd’hui dans les secteurs de la formation professionnelle et la formation générale des adultes, qui reconnaissent enfin le manque d’accès aux services d’orientation. Cependant, c’est avec stupeur qu’on constate que Jean-François Roberge choisit en revanche d’investir dans une plateforme Web, plutôt que d’ajouter des ressources professionnelles sur le terrain.

Le rôle du personnel professionnel en orientation n’est pas de simplement diriger vers des emplois en demande, mais de partir des intérêts, compétences et aspirations des personnes pour les aider à faire le bon choix. Les conseillères et conseillers d’orientation ont une formation en relation d’aide, leur expertise fait toute la différence pour mener à bien un projet de réorientation. Ils sont essentiels pour donner du sens aux apprentissages et favoriser la réussite éducative, mais ces faits semblent échapper au ministre de l’Éducation.

Le manque de services d’aide chronique aux élèves à la formation professionnelle et à la formation générale aux adultes est reconnu de l’ensemble des acteurs du réseau scolaire. Maintenant plus que jamais, il faut augmenter les services professionnels pour répondre aux besoins des élèves qui peinent à trouver la motivation requise pour poursuivre leurs études. Il faut tout particulièrement bonifier les services d’accueil, de référence, de conseil et d’accompagnement (SARCA) dont c’est justement le rôle de soutenir les adultes qui souhaitent s’engager dans un parcours de formation.

Or, encore une fois cette année, le gouvernement a choisi de ne pas bonifier les services professionnels, mais plutôt de jeter de l’argent par les fenêtres. La FPPE-CSQ déplore le désinvestissement majeur en matière de services d’orientation scolaire et professionnelle qui se poursuit depuis les quinze dernières années, mais surtout ce désintérêt manifesté pour de tels services universels. Tout comme pour les élèves du secondaire, les plateformes Web ne répondent clairement pas aux besoins d’accompagnement personnalisé que le ministre de l’Éducation choisit d’ignorer.

« Le 8 janvier dernier, le ministre Roberge annonçait une application mobile comme réponse aux problèmes de santé mentale des élèves et aujourd’hui, c’est la solution miracle aux besoins en orientation. Penser pallier le manque de ressources professionnelles dans le réseau scolaire public par des plateformes numériques est tellement réducteur. Il faut être complètement déconnecté pour considérer qu’une énième solution numérique ponctuelle peut remplacer le contact humain ! », s’indigne Jacques Landry, président de la FPPE-CSQ.

La FPPE-CSQ réclame une révision des modèles de financement de la formation professionnelle et de la formation générale aux adultes, une modification des Régimes pédagogiques et la mise en place d’équipes professionnelles pour aider les élèves.

« Depuis trop longtemps, ces secteurs sont les enfants pauvres du réseau scolaire et la pandémie a des impacts particulièrement dévastateurs pour les élèves. Ça suffit! Si on veut répondre aux immenses besoins des adultes qui doivent se réorienter, il nous faut davantage de personnel professionnel », conclut Jacques Landry.