Les maux de la langue

Inuit, Inuk et leur accord

27 septembre 2023

Un Inuit ou une Inuite et un ou une Inuk sont deux façons permettant de désigner une personne autochtone qui habite ou dont les ancêtres habitaient traditionnellement les régions du Nord et les côtes arctiques du Canada ainsi qu’au Groenland et en Alaska.

Par Martine Lauzon, réviseure linguistique

Le terme Inuit est un emprunt à l’inuktitut et intégré à la langue française. Il varie donc en genre et en nombre selon les règles grammaticales habituelles (un Inuit, une Inuite, des Inuits, des Inuites).

Le nom Inuk est aussi un emprunt à l’inuktitut, mais non intégré à notre langue. Il s’emploie pour désigner une personne. Son pluriel est le nom Inuit, qui s’emploie pour désigner plusieurs personnes. Inuit signifie en inuktitut « les hommes, le peuple, les gens ». Lorsque ces mots sont utilisés en français, ils ne sont pas féminisés et sont invariables (un ou une Inuk, des Inuit). Ils sont maintenant acceptés par l’Office québécois de la langue française.

Employés comme adjectifs, tous ces termes suivent les mêmes règles d’accord que les noms auxquels ils correspondent. L’adjectif francisé inuit prendra les marques du féminin et du pluriel. Quant à l’adjectif inuk, il ne prendra pas les marques du féminin et s’écrira inuit au pluriel.

Quels mots doit-on privilégier? Il est recommandé d’employer les termes que la communauté concernée utilise, et c’est cette approche que la CSQ a adoptée en respectant la graphie traditionnelle (inuk au singulier, inuit au pluriel) dans ses publications. Les appellations officielles doivent toutefois être respectées (nom des lois, d’organisations, etc.) et, de ce fait, il est possible de trouver dans un même document ou encore dans une même phrase un terme écrit selon deux graphies différentes.

Saviez-vous que…?

Selon Le Robert, les noms Arctique et Antarctique viennent du grec ancien arktos, qui signifie « ours ». Le premier est donc la « terre des ours » et le second, la « terre sans ours ». On fait ici référence aux constellations de la Grande Ourse et de la Petite Ourse, qui sont visibles uniquement de l’hémisphère nord.