Montréal, le 19 janvier 2018. – Face à l’impasse qui perdure depuis plus de deux ans et demi dans le cadre des négociations en vue du renouvellement de la convention collective du personnel enseignant de la Commission scolaire Kativik, les représentants de l’AENQ-CSQ ont déposé ce matin un avis de grève générale illimitée au ministère du Travail et au Comité patronal à la Commission scolaire Kativik. Celle-ci sera déclenchée le 31 janvier si les travaux ne permettent pas d’en arriver à une entente d’ici là.
La réussite des élèves du Nord affectée
« L’entêtement de la partie patronale affecte directement le droit des élèves du Nord québécois à la réussite scolaire. Tant la commission scolaire que le gouvernement témoignent d’un manque de considération à l’endroit du personnel enseignant du Nord. Pourtant, ils font face à des défis particuliers qui nécessitent que des ressources soient embauchées en renfort, puisqu’ils sont également en situation de pénurie de main-d’œuvre et que le recrutement n’est pas facile », rappelle Larry Imbeault, président de l’AENQ-CSQ.
Les principales revendications syndicales visent à augmenter significativement l’aide aux élèves en difficulté et à permettre d’offrir des conditions de travail plus attirantes pour le personnel enseignant :
–       Des ajouts de ressources dédiées pour les élèves en difficulté;
–       Des améliorations au processus d’identification des élèves en difficulté;
–       Une bonification des critères de remboursement des dépenses pour le transport de nourriture pour le personnel;
–       Une amélioration des conditions d’entretien et de réparation des logements.
« Il est clair pour nous que la farce a assez duré. Il est impératif que le gouvernement voie aux conditions d’exercice de ces enseignants qui travaillent très fort pour la réussite de leurs élèves dans des conditions qui sont loin d’être faciles. Le gouvernement parle abondamment de réussite éducative des élèves, mais il ne se presse pas pour aider ceux du Nord-du-Québec. Ils ont pourtant les mêmes droits que les autres, et leurs besoins sont immenses » a déclaré Mme Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ, tout en rappelant que le taux de diplomation à cette commission scolaire est de l’ordre de 18 %.
Les enseignantes et enseignants de la Commission scolaire Kativik sont les seuls employés en éducation à ne pas avoir de règlement de leur convention collective 2015-2020. Une situation inacceptable que le gouvernement laisse traîner et qui devient de plus en plus difficile pour les membres de l’AENQ-CSQ.
Rappelons qu’à l’instar des autres enseignants du Québec, la convention du personnel enseignant de la Commission scolaire Kativik venait à échéance le 31 mars 2015. Après un refus patronal de négocier, 21 rencontres de négociation ont eu lieu, sans résultats satisfaisants à signaler. Par ailleurs, une décision du Tribunal administratif du travail (TAT) a été rendue à l’automne 2016 confirmant la mauvaise foi de la partie patronale et l’obligeant à négocier de bonne foi et sans action dilatoire.
Profil de l’AENQ-CSQ
L’AENQ-CSQ est une association syndicale qui regroupe le personnel enseignant et le personnel de soutien des commissions scolaires Crie et Kativik, le personnel enseignant de deux écoles Atikamekw et d’une école innue en plus des travailleuses et travailleurs de deux CPE d’Eeyou Istchee. Elle compte plus de 1 600 membres travaillant dans les 9 communautés cries d’Eeyou Istchee et les 14 communautés inuites du Nunavik, ainsi qu’à Wemotaci, Opitciwan, Lac-John-Matimekush, Montréal, Gatineau et Saint-Jérôme. Elle est affiliée à la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).