Actualités, Santé
Héma-Québec : relever les défis estivaux
22 juillet 2025
Un syndicat engagé sur tout le territoire
La section syndicale des infirmières et infirmiers d’Héma-Québec de Montréal, affiliée à la CSQ, compte environ 150 à 160 membres travaillant dans cinq centres fixes et des collectes mobiles couvrant la Montérégie, Laval, le Centre-du-Québec, la Rive-Nord et l’Abitibi. Ces infirmières et infirmiers assurent des collectes de sang et des prélèvements scientifiques essentiels pour alimenter la banque de sang et répondre à la demande croissante en plasma.
« On a besoin de personnel partout. C’est vraiment un enjeu de recrutement et de rétention pour pouvoir ouvrir plus de centres et répondre aux besoins », souligne Nancy Landry.
Un été sous le signe des horaires prolongés
Comme dans d’autres secteurs de la santé, la période estivale apporte des défis particuliers. Les centres fixes prolongent désormais leurs heures d’ouverture jusqu’à 21 h, ce qui exige plus de personnel. Ces changements d’horaire ont suscité de l’insatisfaction chez plusieurs employés, contribuant à des départs, compliquant ainsi la stabilisation des équipes.
« C’est un contexte particulier qui demande de la planification. Il faut trouver des moyens pour soutenir les équipes et éviter de surcharger celles qui restent. Pour l’instant, les vacances sont respectées et l’employeur a adopté une approche différente de celle des dernières années, ce qui est apprécié et qu’on espère voir continuer », explique Nancy Landry.
Une vigilance sur le temps supplémentaire obligatoire
Le recours au temps supplémentaire obligatoire (TSO) a longtemps été une source de tensions. Aujourd’hui, la présidente du syndicat reste prudente : « Le TSO n’est pas d’actualité en ce moment, mais c’est un enjeu qu’on garde à l’œil. Quand la banque de sang diminue trop, la pression augmente vite. Il faut vraiment qu’on puisse trouver des solutions ensemble pour éviter d’en arriver là », précise Nancy Landry.
Recruter et fidéliser : limiter l’exode vers le public
Attirer et retenir le personnel reste un enjeu majeur. Par le passé, Héma-Québec pouvait séduire des infirmières et infirmiers du réseau grâce à certains avantages, comme des horaires plus stables ou l’absence de travail la fin de semaine. Mais ces différences tendent à s’estomper et il devient plus difficile de convaincre des collègues de venir ou de rester alors qu’il y a toujours la possibilité de retourner vers le public.
« C’est une belle cause, et il faut continuer à la valoriser tout en veillant à ce que les conditions de travail restent attrayantes. Avant, on venait chez Héma-Québec pour de meilleurs horaires. Maintenant, des infirmières et des infirmiers préfèrent accepter un salaire moins élevé en échange de conditions de travail plus humaines et respectueuses de leur vie personnelle », déclare Nancy Landry.
La question de la clause remorque
La « clause remorque », qui permet de conserver les mêmes échelles salariales et les mêmes augmentations annuelles que les infirmières du réseau public, sera également un enjeu important des prochaines négociations. Cette disposition avait nécessité des efforts importants et six journées de grève pour être conservée lors de la dernière ronde.
« C’est un point important qu’on souhaite maintenir. Ça fait partie des discussions qu’on aura cet automne et c’est essentiel pour rester compétitif et équitable », affirme Nancy Landry.
Vers un automne de négociations constructives
Alors que la convention actuelle est en vigueur jusqu’en mars 2025, les négociations devraient s’amorcer dès l’automne prochain, avec le dépôt d’un cahier de demandes et des rencontres déjà planifiées.
« Depuis la dernière négociation, il y a un vent de fraîcheur sur le plan des relations de travail. Il y a eu une ouverture des deux côtés et un réel désir de régler des choses. On veut poursuivre dans cet esprit et continuer à travailler ensemble pour répondre aux enjeux », dit Nancy Landry.
Dans un contexte estival exigeant et avec des besoins toujours élevés, la section syndicale mise sur le dialogue et la collaboration pour défendre les conditions de travail de ses membres et assurer la qualité du service offert à la population.